Je m’appelle Louise et j’ai 23 ans. Je vis à Paris. Je viens de terminer une école de commerce mais je suis surtout artiste et passionnée par les gens qui m’entourent, l’art et les histoires sous toutes leurs formes. Cette newsletter est mon journal de bord.
Coucou tout le monde !!
J’espère que vous allez bien.
Je vous écris — surprise — d’une petite ville bretonne. Je n’avais jamais mis les pieds en Bretagne jusqu’à cet été, et voilà que j’y passe ma vie. Et c’est parti pour durer : mon copain emménage 6 mois à Rennes et j’ai bien envie de squatter un maximum. J’aime de moins en moins Paris (je suis un cliché sur pattes, c’est fou). Et surtout vérité, je saisis toutes les opportunités de fuir l’appartement familial. (L’enfant ingrate).
Quel plaisir de se remettre à écrire cette newsletter ! Mais je ne vous cache pas la légère angoisse de s’y remettre. Non pas que la première édition était un chef d’oeuvre mais elle a au moins bénéficié d’une certaine fougue, d’une accumulation de choses à dire et pour vous, d’un effet de surprise. J’ai rencontré plus de résistances à l’écriture de cette deuxième édition, et déjà le fameux syndrome de la page blanche. Mais comme souvent, il suffit de se forcer 15 minutes et l’inspiration revient.
J’adore les débuts d’année, les bonnes résolutions et le foisonnement de ressources pour “faire le bilan”. Le passage d’une année à une autre nous autorisent à nous poser et à prendre le pouls de nos envies — une introspection à laquelle je serais bien capable de me dédier à plein temps si c’était valorisé socialement de répondre à des questionnaires toute la journée.
J’ai écouté le dernier épisode du podcast Emotions sur les bonnes résolutions, au cours duquel le sociologue Michel Maffesoli explique qu’elles sont un moyen de remettre du sacré et du rituel dans nos vies, dans une période post-rationaliste. Dans la dernière newsletter de Louie Media, on découvre d’ailleurs des photos de listes de résolutions très joliment illustrées, plus proches de la planche de BD que de la banale to-do list.
Pour ma part, j’ai tenté de répondre aux questions imaginées par Clothilde Dussoulier, la coach du super podcast Change ma vie, pour trouver “ le mot de mon année” (en gros, trouver un cap ). Il me reste un petit travail de synthèse.
Quoi de neuf, sinon ?
La semaine dernière, j’ai commencé à travailler à mi-temps avec l’artiste et entrepreneur Margaux Derhy. J’ai entendu Margaux pour la première fois en 2018, alors que j’écoutais tous les épisodes de Génération XX. Dans cet épisode, elle racontait son parcours avec sincérité et profondeur. Dans sa première vie professionnelle, Margaux accompagnait les entrepreneurs dans la création de leur business-plan. Ses mots apaisés sur son évolution personnelle, son mode de vie et son rapport au temps m’ont touchée et ont accéléré une prise de conscience de mes propres envies. J’ai fini par rencontrer Margaux, que j’admire autant pour son travail artistique que pour les projets ambitieux et nécessaires qu’elle porte, toujours avec l’envie de donner au milieu de l’art un visage plus humain et plus solidaire. Aujourd’hui, je travaille avec elle sur plusieurs de ses projets, toujours au croisement de l’art et de l’entrepreneuriat.
Les défis dessins continuent !
Pour le défi dessin de la rentrée, je vous ai proposé de vous inspirer de cette photo du jeune photographe ghanéen Derrick Ofosu Boateng, un maître des couleurs et des contrastes dont j’ai parlé sur mon compte instagram couleurs chéries la semaine dernière. Si vous voulez participer, toutes les infos sont ici ! Et si vous n’êtes pas sur instagram et souhaitez participer, vous pouvez m’envoyer votre dessin par mail. Vous avez jusqu’à dimanche 17 janvier !
Au sujet de cette newsletter…
Je pense vous envoyer ces petits mots toutes les deux semaines, plutôt le vendredi ( pour que vous la lisiez bien détendus ). Je préfère espacer, histoire d’avancer sur mes projets et d’avoir des choses à vous raconter !!
Ma revue de presse
Des recos faites avec le coeur.
L’épisode du podcast Le Bookclub avec la géniale autrice et illustratrice Diglee, qui nous parle avec clarté et spontanéité de son rapport à la lecture. Diglee ne s’intéresse pas aux histoires inventées de toutes pièces et cherche toujours à comprendre l’humain, l’intime, le vécu derrière une oeuvre ( ça me parle, je ressens souvent ce besoin de comprendre qui est l’artiste pour apprécier une oeuvre ). Après l’avoir écoutée, j'ai fait un petit tour sur son blog et j’y ai découvert des pépites sur son séjour dans une abbaye bretonne ou sa réaction sur les accusations d’ “indécence” adressées aux écrivains pendant le premier confinement.
Pendant les vacances, j’ai vu Laurence Anyways sur Netflix. Un très beau film —peut-être un brin naïf — réalisé par un Xavier Dolan de 22 ans. Le jour de ses trente ans, Laurence (un mec au prénom mixte ) décide d’assumer son désir de devenir une femme et en parle à sa compagne, Fred, dont il est passionnément amoureux. Le film raconte les espoirs idéalistes du couple, la marginalisation sociale de Laurence dans une société québécoise pourtant ouverte sur les sujets autour du genre, et l’agonie déchirante de leur histoire d’amour. Tout ça dans l’esthétique queer et kitsch de Xavier Dolan que j’aime tant.
Sur le même sujet de la “dysphorie de genre”, j’ai regardé Petite Fille de Sébastien Lifshitz, un très beau documentaire sorti cette année et disponible sur Arte. Le film témoigne du combat de Sacha, petit garçon qui se sent fille (ou “petite fille née dans un corps de garçon”), et celui de sa famille pour faire reconnaître et respecter sa différence. On suit son quotidien, les échanges tendus avec l’école, les entretiens avec la pédopsychiatre, les nombreuses questions que se pose sa mère Karine. Un documentaire fin et assez bouleversant qui nous confronte à cette différence avec nuance et pudeur.
Le podcast Rend l’Argent, où la journaliste Titiou Lecoq traite l’ultime tabou des couples et enquête sur la place des finances dans les histoires d'amour. Génial !
Je vous conseille l’excellent épisode “Mesdames, votre famille vous arnaque”, avec les sociologues et autrices du livre Le Genre du capital. (Merci à ma copine Emma pour la reco !)Cet article écrit par Ann Friedman, où elle nous livre son sentiment partagé sur le Personal Branding. Elle parle de la difficulté à définir sa personal brand, à fixer sa limite avec notre vie privée et en souligne les paradoxes. “ How can you truly be “authentic” if you’re forced to censor yourself for the sake of brand identity? (…) The more we think of ourselves as brands, the less personal everything becomes. Instead of the real you, with all your quirks and shortcomings, we get a polished you”. Elle s’interroge aussi sur l’efficacité de la création de contenu sur des réseaux sociaux aujourd’hui saturés. Et met en évidence le vrai luxe : pouvoir se permettre d’être absent des réseaux sociaux, comme l’ont décidé Leïla Slimani ou un certain Even Schawbel.
Je suis en train de dévorer la série The Marvelous Mrs Maisel. Je suis plutôt un public difficile : les scénarios bateaux, les dialogues pauvres et les personnages simplistes me font décrocher. J’ai donc adoré cette série qui raconte comment une jeune New Yorkaise, 27 ans dans les années 50 et parfaite mère au foyer, se découvre un talent pour le stand-up. Les personnages sont profonds, les dialogues très fins et décors et costumes sont assez somptueux. (C’est sur Amazon Prime mais il y a 30 jours gratuits).
L’épisode des Gens Qui Doutent avec la journaliste et autrice Myriam Leroy. Je viens de découvrir ce podcast qui regroupe des conversations profondes, intimes et sincères avec des artistes. J’ai particulièrement aimé cet épisode où Myriam Leroy parle de littérature, d’hypersensibilité et de cycles de dépression, de son travail d’écriture "douloureux” mais vital, de sa tendance à douter de tout, de son sentiment de devenir plus austère mais aussi plus vraie avec les années… Tout ça avec intelligence et humilité.
J’ai beaucoup aimé Passion Simple, d’Annie Ernaux. Le roman commence comme ça : « À partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi. » Elle raconte la passion amoureuse, dans toute son intensité et sa folie. Ce que j’aime dans l’écriture d’Annie Ernaux, c’est la justesse, la sobriété, la sincérité sans effets de style. J’avais aussi beaucoup aimé La Place, lu en classe de 1ère, et Les années.
Soul, le nouveau film des studios Pixar. Des images sublimes de New York, le talent inouï de Pixar pour dessiner des concepts abstraits et matérialiser différentes dimensions spirituelles avec des mondes extraordinaires. Qu’est-ce qui fait qu’on est nous ? Qu’est-ce qui fait le sel de la vie ? Ce très beau film aborde ces questions avec justesse et humilité. J’ai versé ma petite larme à la fin.
Voilà, c’est fini pour aujourd’hui !
J’espère que vous apprécié la lecture de cette newsletter.
Si c’est le cas, n’hésitez pas à la recommander à un.e ami.e et à vous abonner si ce n’est pas déjà fait. Vous pouvez me répondre si vous en avez envie :-) A bientôt !
J'ai aussi versé ma petite larme à la fin de Soul, je me sens moins seul 🥺 Merci pour toutes les recommandations que j'ai minutieusement ajoutés dans mes nombreuses "to do/read/listen/see list" 😅 Et restons dans le cliché : j’aime de moins en moins Paris également mais ça reste une histoire de gout. Même si c'est lecture en retard pour moi, merci beaucoup pour cette newsletter !
Certes, Rennes est peut-être une petite ville par rapport à Paris mais c'est quelque peu condescendant pour tout les Bretons et Bretonnes qui habitent dans des petits villages, isolés, perdus, loin de la civilisation, en zone blanche.
Effectivement, cliché ambulant, c'est la bonne formule.
Une bretonne quelque peu agacée par ce parisiano-centrisme permanent !