Je m’appelle Louise, j’ai 27 ans et je vis à Paris. Dans ces newsletters, je détricote les petits nœuds de mon cerveau et vous partage mes découvertes. Merci pour votre confiance ! Vous pouvez répondre à cet email. (9 minutes de lecture).
Coucou tout le monde,
J’espère que vous avez passé un bon week-end !
Ici, tout va bien. Je suis de très bonne humeur depuis au moins 10 jours, ce qui est assez exceptionnel pour le souligner et tient sans doute à plusieurs choses :
- La rentrée et sa sensation rafraîchissante de “nouveau départ”, après des mois d’été qui finissent toujours par me sembler longs et amollissants
- l’air frais et revigorant du matin #WinterIsComing
- le magnifique soleil orangé qui baigne les toits et la cime des arbres parisiens depuis 10 jours
- la dissipation de la pression à passer des vacances for-mi-dables, se montrer radieux tout le temps et faire la promo de sa vie sur Insta. Place à la tendre, l’authentique, la joyeuse mélancolie de l’automne ! 😈🍂❤️
- les têtes connues croisées sur les voies vélo du centre de Paris, et l’impression réjouissante de vivre dans un (très grand) village
- la réapparition des gros pulls, des manteaux d’hiver et des jolis bonnets colorés
- les premières tisanes au lit
- la fierté sans doute démesurée d’avoir monté une étagère en acier toute-seule-comme-une-grande (l’annonce Leboncoin n’avait pas précisé son poids, que j’estime à environ 6 tonnes) + la satisfaction sous-estimée de voir tous mes vêtements d’un coup, tout bien pliés
- le plaisir que je retrouve à m’habiller, inspirée par le swag nonchalant des habitants du 19ème. Corrélation positive observée avec mes dépenses sur Vinted.
Tout ça étant sublimé par l’anticipation, 100% fictive mais réjouissante, des images d’Épinal de la saison. 1) La cueillette aux champignons en forêt, écharpe en tweed autour du cou et panier d’osier à la main. 2) La soirée lecture, bercée par le crépitement du feu de cheminée et une bande-son lancinante et jazzy, les petits petons au chaud sous un plaid. 3) Le débrief dans café cosy / salon de thé avec Meilleure Pote. 4) Les câlins au cinéma avec Chaton Chéri·e.
Nouvelle proposition 📣
Je me suis sentie un peu frustrée de profiter seule de vos réponses (si fines, sincères et intéressantes) aux quelques questions que j’ai posées cette année.
J’ai envie de vous poser plein de questions, des plus abstraites aux plus pratico-pratiques. Mais j’aimerais désormais partager vos réponses (anonymes) dans le numéro d’après, sous formes de listes ou des constellations de témoignages.
Je commence par cette question très banale qui m’intéresse beaucoup : quelles sont vos envies pour cet automne ? Sur ma liste il y a : marcher dans les Vosges, préserver 2-3 soirées “cocooning” par semaine pour cuisiner & bouquiner (ceci est un objectif), relire du Murakami & du Alice Ferney, tenter du Julia Kerninon, devenir propriétaire de jolies charentaises en laine, boire un chocolat chaud aux Buttes Chaumont, essayer de nouvelles choses en écriture, commencer la série “Parlement” ou la saison 2 de Big Little Lies. Et vous ?
À suivre dans le prochain épisode : un petit patchwork de vos réponses ! 😊
Je me suis régalée chez Madga, restaurant géorgien très animé à Stalingrad, où j’ai mangé de grosses raviolis fourrées (“khinkalis”), des aubergines fondantes à tomber par terre (“adjapsandalis”) et un délicieux moelleux local. Merci Emma G. pour la reco <3
Idée de sortie dominicale pour parisiens en manque de verdure : une escapade à vélo, garantie sans pots d’échappements ni itinéraires compliqués, qui consiste à longer le canal de l’Ourcq jusqu’à la ville de Maux (ville du brie, si besoin d’un objectif terroir). Le retour se fait en TER pour 5€. Il faut compter environ 3h pour le trajet en lui-même, mais tout dépend de la durée de la sieste et du nombre de pauses-café.
Le super épisode Comment érotiser l’égalité sexuelle ? de l’émission Arte “Les Idées larges” avec la philosophe féministe Manon Garcia, dont j’aime l’humilité et la pédagogie. Cette dernière revient sur l’origine de nos fantasmes, décortique avec finesse les enjeux autour du consentement (au-delà du trivial “oui ou non”), nomme nos résistances morales à parler de sexe et encourage à les dépasser, individuellement et collectivement. L’objectif ? Parvenir à des conversations qui garantissent un vrai “consensus”, qui n’ait pas un arrière-goût d’arnaque pour les femmes. Pour éventuellement vous rassurer sur la dimension érotique de la verbalisation qu’elle propose, rendez-vous à 11:54 ! 🔥
C’est beaucoup plus facile de ne pas dire oui à quelque-chose qu’on vous propose, que de dire non à quelque-chose qui est en trein de se passer. (…) Au lieu de considérer que le consentement est le problème des femmes, je pense qu’il faut considérer que c’est aux hommes de créer les conditions du consentement.
Le film Emilia Pérez de Jacques Audiard, un mélange des genres improbable, audacieux et rafraîchissant. Un poil sceptique au début, j’ai fini par m’abandonner avec joie à cette épopée lumineuse et émouvante, à sa musicalité et à la performance de ses superbes actrices.
J’abandonne Les Furtifs, d’Alain Damasio. Après 200 pages laborieuses, je me suis demandé hier soir pourquoi je m’infligeais ça (sans doute les 13€ qu’il m’a coûté 🤔). Malgré le plaisir de retrouver un peu de l’imaginaire et de la poésie qui m’avaient tant plu dans La Horde du Contrevent, je trouve ce texte abscons et assez lourd. J’ai plutôt envie de lire son dernier essai La Vallée du Silicium, dont j’avais entendu parler ici et que mon amie Estelle m’a chaudement recommandé.
L’immense rooftop baroque et verdoyant de La Bellevilloise, centre festif et culturel logé dans un magnifique immeuble Art Déco du 20ème arrondissement. Si vous êtes deux, je ne peux que vous conseiller de vous installer sur les petits bancs disposés face à la vue sur Paris. Lumière magnifique au coucher du soleil !!
Unpopular opinion ⚠️ En bâillant pour la 28ème fois devant La Naissance des Pieuvres, j’ai accepté que je n’étais pas sensible du tout aux films de Céline Sciamma. Rythme, dialogues, jeu des actrices… Rien ne me touche, et ce premier film m’a semblé particulièrement long, peu crédible et ennuyeux. Sur l’éveil du désir, les premières fois et la zone grise du consentement à un âge où la curiosité dépasse largement la faculté à poser des limites, j’ai été bien plus touchée par des films comme How to Have sex (Molly Manning Walker), Clèves (Rodolphe Tissot), ou dans la même veine contemplative et esthétique, Virgin Suicides (Sofia Coppola).
Devant mon ordi, sous la douche, en courant, j’ai passé l’été à me trémousser au rythme de cette chanson de Laurie Darmon, avec l’impression qu’elle avait été écrite pour moi. Avec Amoureuse de Clio, peu de chansons mettent des mots aussi justes, mignons et rigolos sur mon quotidien de serial cœur d’artichaut.
“10 ways we find hope”, une très jolie newsletter d’Ann Friedman sortie en août. De temps en temps, la journaliste américaine pose une question à ses 55 000 abonnés et livre ensuite une synthèse des centaines de réponses qu’elle reçoit. Ça donne un chœur de témoignages qui me touche à chaque fois. Cet été, elle demandait “What gives you hope ?”. Voici le point n°6, parce qu’il est plus court que les autres.
Remember we have a body. The body is a site of hope. Like, we were cleaning up kid vomit this week and it made us think, “We have bodies, we get to be here. Bodies are gross because they are alive. We are alive.” So yeah, vomit gives us hope. So does getting the endorphins pumping on a bike ride. Dancing. Scream-singing. Thinking about our own mortality. Everything might truly be the worst, but we only get a finite period of time to witness a sunrise, feel rain on our skin, hug our people. Long aimless walks. Good sex. That thing where we lean over in the perfect way and stretch our back and hamstrings and it feels so freaking good. What a gift to get to know this body in this lifetime.
Une recette un peu engageante mais délicieuse de @lapetitechefmumu. 1) Au four, faites rôtir des légumes (carottes, patates douces, courgettes…) avec huile d’olive, sel et poivre. 2) Dans un saladier, mélangez yaourt grec, fêta, ail hâché, concombre râpé, menthe et huile d’olive. 3) Tapissez le fond d’une assiette creuse avec le mélange, ajoutez-y les légumes rôtis et quelques tomates cerises. Ravie de ce petit plat frais et parfumé !
Dans ma routine bonheur du moment, il y a des cafés matinaux sur les terrasses ensoleillées du Nord Nord (Marx Dormoy), du Sarment de Montmartre (Jules Joffrin) ou des Bancs Publics <3 (Crimée).
J’avais oublié l’existence des haricots verts, redécouverts grâce à mon AMAP. C’était délicieux à la poêle avec ail, sel et huile d’olive. #Wouah #Fou #MerciLouise
Une interview de Camille Étienne dans Brut, où sont abordées tout un tas de questions sur les coulisses de l’activisme, sa façon de vivre cette lutte, ses envies et ses projets. Quel que soit le sujet, je suis toujours impressionnée et profondément inspirée par son intelligence, sa maturité et son intégrité. (30 minutes)
Un épisode incroyable du podcast “Where should we begin” d’Esther Perel. La star de la thérapie de couple accueille un couple d’avocats fraîchement divorcés dans son cabinet et mène l’entretien avec sa finesse et sa perspicacité habituelles. Ses analyses, qu’elle nous confie à travers de courts apartés, me bluffent à chaque fois !
Le procès des viols de Mazan a ouvert et Gisèle Pélicot a refusé l’option du huis clos “pour que la honte change de camp”, faisant de son cas l’occasion d’une prise de conscience historique. Le brillant article de Lola Lafon (merci Clément !!) et les nombreuses prises de parole sur les réseaux (comme celles d’Anne-Cécile Mailfert ou d’hommes qui ont exprimé leur honte et leur solidarité, Karim Rissouli et Cyril Dion par exemple) rappelaient ce que met en évidence l’affaire : si tous les hommes ne violent pas, un violeur peut être n’importe quel homme ordinaire. Une affaire sordide qui soulève l’urgence d’en finir avec cette culture du viol qui ont autorisé des dizaines de “Mr Tout-le-Monde” à abuser d’une femme inconsciente, sous prétexte que le mari était OK. Dans un témoignage pour l’émission Les pieds sur terre, la fille de la victime et de l'accusé Caroline Darian racontait également le choc, sa douleur et sa colère devenus des moteurs de son combat contre la soumission chimique.
Comme d’habitude, n’hésitez pas à me raconter ce qui vous a intéressé·e cette semaine !! Un épisode de podcast ? Une super recette ? Un spectacle ou une expo à Paris ? Une émission, un documentaire, un film qui vous a plu ? Une marque de fringues ? Un bon plan de week-end ? 😊
Alice vous présente L'Aveuglement, la 1e création du Collectif EKRAX, qui passera entre octobre et décembre à Paris. Une pièce jouée par 6 femmes sur la désobeissance civile : une dystopie rythmée, chorégraphiée et parsemée d'humour. Suivez-les !
Ici, je vous mets en avant. Abonne 3 personnes si tu veux nous raconter ton projet, quel qu’il soit !!
Merci beaucoup d’avoir lu jusque-là, je suis honorée ! N’hésitez ni à répondre à ce mail, ni à me laisser un feedback. Pour me faire un don, c’est par ici. Un grand merci pour votre soutien, et très bonne semaine à tous <3
J'ai vécu la même chose avec les haricots verts ! ahah
Merci pour cette newsletter toujours tellement riche en reco : je me jette dessus à chaque fois ! J’avais fait une petite pause d’Esther Perrel mais ça m’a fait plaisir de la retrouver ;) j’adore quand elle dit aux personnes qu’elle conseille ce qu’elle comprend de manière ultra simplifiée et ensuite : « put it into your own words » -> je vais essayer dans la vraie vie, l’accent en moins, et voir ce que ça donne ! L’interview avec Manon Garcia est top aussi, j’ai bien aimé qu’elle mentionne « la to do list des trucs a résoudre » dans une relation ça ouvre des champs de réflexions ! Merci Louise en tout cas !