Je m’appelle Louise, j’ai 26 ans et je vis à Paris. Dans cette édition, je vous fais part de mes dernières recos culturelles : podcasts, livres, expos, spectacles, ateliers, applis, comptes Insta & petites adresses. Un grand merci au podcast Chit Chattes pour son soutien - rendez-vous à la fin de la news pour en savoir plus ! 💕
Coucou tout le monde,
J’espère que vous allez bien !!
Au moment où je rédige cette intro, nous sommes jeudi soir et je suis chez mes parents à Paris. Mes petites soeurs ont organisé une soirée et si j’arrive à écrire dans ma chambre malgré l’écho de la musique et de la foule en délire (“ce soiiiiir, on fait l’amouuuur, sous les étoiiiiiiles”), c’est que j’aimerais partir en week-end avec la légèreté du travail accompli. (Je vous rassure, ma discipline a des limites et la rédaction de cette newsletter aura été ponctuée de quelques twerks sur le dance floor).
J’ai vécu ce mois de juin à 1000 à l’heure, comme boostée par la lumière du soleil - la chanson de Clara Luciani Respire encore résume bien le mood général. À mon max sur l’échelle de la coquetterie, indicateur fiable de mon niveau de joie de vivre, je m’invente tous les jours de nouvelles tenues, je ne sors plus sans mon rouge à lèvres dans une poche et un épais trait d’eye liner sur les paupières.
Depuis l’arrivée de l’été, je gère mon emploi du temps comme un jeu de Tetris. Un tourbillon de rendez-vous qui a raccourci mes nuits et s’est accompagné d’une hygiène de vie un peu catastrophique. Depuis deux semaines, malgré ma fatigue, je me réveille régulièrement au lever du soleil, le ventre tiraillé par le mauvais chardonnay et l’assiette de frites de la veille. Je baille à m’en décrocher la mâchoire dès 10h du matin, je n’arrive à me concentrer sur rien et je commence à avoir de petits trous de mémoire. Bien sûr, je repousse le moment de recoudre des ourlets et de chercher une coloc. Bref, je me sens à côté de mes pompes et je n’ai qu’une envie : dormir, boire de l’eau, me nourrir de grandes salades, marcher dans la nature. Et je suis ravie de vous annoncer que c’est le programme de mon week-end dans le Vercors.
Et maintenant, place aux dernières recos de l’été ! Au programme : beaucoup de podcasts, des livres, des expos, des spectacles, des articles, des applications et pas mal de petites adresses parisiennes. Bonne lecture, et très bon week-end ! 💕
Les podcasts
J’avais trouvé passionnante la première interview Vlan de Gwenaëlle Persiaux au sujet des différents types d’attachement. J’ai trouvé tout aussi intéressant et réconfortant l’épisode Se sentir mal dans une société malade, dans lequel la psychologue clinicienne donne des clés pour comprendre le mal-être que l’on peut tous ressentir à certains moments de notre vie, que ce soit sous forme de dépression et/ou d’anxiété. Cette dernière explique que ces passages à vide sont souvent liés à une perte de sens ou de lien avec les autres, et qu’ils peuvent être l’occasion de se reconnecter à soi et à son entourage. Un sujet sur lequel Gwenaëlle Persiaux s’exprime encore une fois avec simplicité, justesse et douceur.
J’ai trouvé passionnant l’épisode Mâle alpha, gros bêta du podcast Les Couilles sur la table. La journaliste Victoire Tuaillon s’y entretient avec le primatologue Frans de Waal. Auteur de l’essai Différents, dans lequel il livre un récit sur la vie sociale des bonobos et des chimpanzés, le chercheur part du principe que les primates nous tendent un miroir pour déconstruire nos propres stéréotypes liés au genre. Dans l’épisode, on apprend par exemple que la bisexualité est très courante chez les bonobos et qu’en général, les primates n’ont aucun problème avec l’homosexualité. Sans contester l’existence de différences biologiques entre les sexes, les observations de Frans de Waal permettent de réaliser que nous sommes beaucoup plus normatifs que nos cousins les singes - tant sur des questions de sexualité que de pouvoir, de violence et d’éducation.
Dans le cadre de ma dernière newsletter, j’ai également écouté le super épisode Des villes viriles, sorti en 2018, où le géographe Yves Raibaud décortique la façon dont notre genre influe sur la manière dont on habite une ville et dont on investit ses rues, ses transports et ses équipements.
Je me délectais des posts Instagram drôles ou touchants de Juliette Katz (aka Coucou Les Girls), j’étais donc ravie de découvrir son Podkatz, dans lequel la comédienne et youtubeuse invite des gens à discuter sans langue de bois de sujets comme le rapport au corps, le couple ou les réseaux sociaux. J’ai trouvé courageux l’épisode La vie de couple, dans lequel elle et son compagnon discutent de leurs précédentes relations, de leur rencontre, d’une tromperie et de la façon dont la confiance a pu se reconstruire entre eux après cette expérience douloureuse. J’ai trouvé tout aussi courageux l’épisode solitaire où Juliette se confie sur son rapport à la sexualité, son sentiment d’imposture vis-à-vis de la figure de la “femme fatale” et sa difficulté à lâcher prise pendant le sexe. Pour m’y être parfois reconnue, j’ai trouvé cet épisode touchant et réconfortant.
Dans le podcast Ciao Paris, l’ex-parisienne Valérie Bauhain donne la parole à celles et ceux qui ont quitté la capitale. J’aime le ton convivial et spontané des conversations, son petit air de guitare à la Vicky Cristina Barcelona, la diversité des profils - loin des représentations étroites que je me faisais de la famille nucléaire qui quitte Paris après la naissance du 2ème. Je vous recommande particulièrement le témoignage de Laura Bessis (installée à Marseille), d’Alice Chéron (installée à Florence), de l’agricultrice Ophélie Damblé (qui a préféré revenir à Paris pour y mener sa “green guérilla”), mais aussi les conseils de la psy Fabienne Kraemer et l’éclairage du sociologue Jean Viard. Et voici le compte Insta du podcast.
J’ai beaucoup aimé écouter la sociologue Illana Weizman dans un récent épisode de La Poudre. Autrice d’un premier essai sur le post-partum et d’un second sur l’antisémitisme réservé aux juifs, Illana revient sur le jour où elle a compris qu’elle était juive, sa première expérience d’antisémitisme et la médiatisation dont a bénéficié la photo de son corps en post-partum. Elle évoque aussi la recrudescence de l’antisémitisme dans les moments de crises et les formes que ce dernier peut prendre dans les différents partis politiques, y compris à gauche. Enfin, elle se confie avec sincérité sur son rapport aux réseaux sociaux. Merci à Julia Marras, de la newsletter Aux Livres, pour la super reco !
Toujours dans La Poudre, j’ai été vraiment scotchée par la militante écologiste Camille Étienne, qui se dévoile au micro de Lauren Bastide avec une éloquence, une profondeur et une sincérité désarmantes. La jeune femme revient sur son enfance préservée en Savoie, son éducation marquée par l’exemple des femmes de sa famille et le sport de haut niveau, son premier rêve de devenir juge des enfants, le clash culturel qu’elle a vécu en entrant à Sciences Po, la violence et le sexisme des médias, son rapport à la nature et à l’art et enfin, son besoin viscéral de liberté, de justice et de lucidité. Au-delà de ça, Camille livre un propos limpide sur les concepts de responsabilité, de puissance, d’action ou de démocratie. Une claque de maturité, d’intelligence, d’intégrité et de courage, qui donne envie de s’engager au service de plus grand que soi !
“Est-on moins juif, musulman ou catholique quand on est gai ou trans ?” Dans la dernière saison de leur podcast Coming Out, Elise Goldfarb et Julia Layani ont pris le parti courageux d’interroger trois représentants religieux de renom sur les interdits liés à l’homosexualité dans les textes sacrés, l’homophobie dans leurs communautés respectives et la question de l’accueil des gais et des trans dans les églises, les mosquées et les synagogues. J’ai écouté et trouvé très enthousiasmante la discussion avec Chems Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris. Si ce dernier assume les interdits que pose le Coran en matière d’homosexualité, il les tempère largement et livre un propos éclairé, ouvert et bienveillant qui rappelle aux gais et trans musulmans qu’ils sont les bienvenus à la mosquée.
J’ai beaucoup aimé écouter le dernier épisode de la saison 6 de Bouffons, dans lequel la journaliste Émilie Laystary répond avec soin aux questions de ses auditeur·ices. À quoi ressemblent les conférences de rédaction du podcast ? Comment sont choisis les sujets et les invités ? Quel est son top 3 des ouvrages liés à la cuisine ? À la question “d’où vient l’angle sociologique de Bouffons ?”, elle répond :
J’ai longtemps trouvé qu’en France, pays de la gastronomie, on se reposait beaucoup sur nos lauriers en matière de réflexion sur le fait alimentaire. Le traitement qu’on réserve à l’acte de manger est soit très centré sur la belle assiette, le beau produit, la critique (…). Ce qui peut aller avec la starification à outrance de certains chefs et les dérives qu’on connaît en termes d’invisibilisation des équipes. (…) Soit il est hyper patrimonial : on va s’émerveiller de nos beaux terroirs français, de nos belles vallées, de nos belles contrées, tout ça avec un certain culte du passé. Soit il verse dans un 3ème axe plus froid, médical, diététique.
(…) Moi, ce qui m’intéresse, c’est ce que cet acte quotidien dit de nous. On mange parce qu’on en a besoin, mais aussi parce que manger fait plaisir, réunit, nous définit et implique donc toute une série de choix : avec qui, quand, quoi, où ? Parce que cet acte est si banal et partagé, il est une manière géniale de passer au peigne fin les problématiques sociétales.
Sinon :
J’ai continué à écouter les conseils francs, justes et bienveillants de la blogueuse Garance Doré, notamment dans les épisodes The problem with serial monogamy et what people say vs what people do de son podcast Le Rendezvous.
J’étais ravie d’écouter, pour la première fois, le neuropsychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik, dans le podcast de Pauline Laigneau. Initiateur du concept de résilience, ce dernier y raconte son histoire, explique ce qui peut permettre de surmonter des traumatismes et rappelle que la réussite est souvent le bénéfice secondaire d’une névrose.
Même si son interview dans le podcast Tribu Indé date un peu, c’était un plaisir d’en savoir plus le parcours d’ex-prof de prépa de l’autrice Laetitia Vitaud, tout comme de découvrir sa vision sur l’évolution du monde du travail et ses conseils décomplexants à destination des jeunes freelances.
Dans un premier épisode très personnel de la série À Voix Nue qui lui est consacrée, l’historienne Michelle Perrot raconte son enfance entre des parents anticonformistes athées et une stricte scolarité catholique. J’ai trouvé la suite un peu trop longue et pointue, mais ce premier épisode m’a captivée. Merci à mon amie Maï pour la reco !!
J’ai bien aimé écouter l’interview de Laura Felpin, invitée par l’humoriste Fanny Ruwet dans son podcast Les Gens qui doutent. Sans filtres, la comédienne et humoriste revient sur son parcours et confie qu’elle “n’arrive pas à vivre sans que ça soit très haut ou très bas” (ce qui me fait toujours me sentir un peu moins seule ! 😉)
J’ai vraiment aimé écouter le ping-pong joyeux, cash et spontané entre la journaliste Léa Salamé et David Castello-Lopes, animateur du podcast Small Talk de Kombini.
Les livres
Quand je suis tombée sur le livre Jouissance club chez moi, j’ai abandonné toutes mes activités. Manuel d’éducation sexuelle créé par l’autrice et illustratrice Jüne Plã, ce livre propose plein de façons de se faire plaisir autrement que par la pénétration, toutes illustrées par des schémas précis, sobres et élégants. Un ouvrage hyper rafraîchissant, décomplexant et bienveillant qui donne plein d’idées pour se réapproprier sa sexualité quand on a l’impression de tourner en rond, voire de passer un peu à côté. Et cela en évitant de verser dans des injonctions abstraites à une sexualité libérée qui mettent juste la pression. Il a d’ailleurs été préfacé par l’écrivain Martin Page, auteur du super petit essai Au-delà de la pénétration.
J’ai retrouvé l’écriture fière, lyrique et vibrante de Camus dans Noces, recueil de courts essais qui célèbrent la communion entre la nature et l’homme, cette “race née de la terre et du soleil”. Une ode à la vie et à la sensualité d’autant plus vivifiante qu’y transparait la lucidité de l’écrivain et sa certitude d’une mort sans consolation. Un texte magnifiquement écrit, parsemé de réflexions philosophiques frappantes de profondeur et de justesse, qui donne envie de vivre et d’ “aimer sans mesure”. Deux extraits :
A certaines heures, la campagne est noire de soleil. A certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. (…)
Notre tâche d'homme est de trouver les quelques formules qui apaiseront l'angoisse infinie des âmes libres. Nous avons à recoudre ce qui est déchiré, à rendre la justice imaginable dans un monde si évidemment injuste, le bonheur significatif pour des peuples empoisonnés par le malheur du siècle. Naturellement, c'est une tâche surhumaine. Mais on appelle surhumaines les tâches que les hommes mettent longtemps à accomplir, voilà tout.
J’ai beaucoup aimé lire La rencontre, une philosophie, un essai très accessible où Charles Pépin convoque philosophes, artistes, écrivains et scènes de fiction pour révéler la grâce et le bouleversement que peut constituer la rencontre amoureuse, amicale, intellectuelle ou artistique. À une époque où l’on peut avoir du mal à lever le nez de son écran, le philosophe célèbre la rencontre en tant que mouvement vers l’autre, révélation à soi et intensification de la vie, tout en nous rappelant comment s’y rendre disponible. Je vous conseille aussi son podcast Une philosophie pratique, dans lequel Charles Pépin a parfois parlé de ce thème qui lui est cher.
PS : si vous êtes en manque d’inspis de lectures pour cet été : je vous renvoie à mes précédentes newsletters, mais aussi aux recos de la newsletter Aux Livres, à la liste publiée par Rebecca Emsalem dans une des dernières news Les Glorieuses, ou aux retours de lecture de Margaux Brugvin - ici, ici et ici.
Des articles & newsletters
Haley Nahman a annoncé qu’elle était enceinte dans sa newsletter Maybe Baby. Une nouvelle qui m’a rappelé une précédente édition titrée The problem with trying, publiée en janvier dernier, où la journaliste se confiait sur le lot de stress, de honte et de désarroi qui l’avait accompagnée dans ses tentatives alors infructueuses pour tomber enceinte. Avec finesse et une sincérité touchante, la journaliste y décrivait son errance honteuse sur les forums féminins. Elle confiait notamment la condescendance qu’elle avait ressenti vis-à-vis de ces femmes désespérées de devenir mères un jour, comme sa difficulté en tant que féministe “émancipée” à reconnaître son propre désir d’enfant et la détresse qui la guettait elle-même. Un témoignage rare qui rappelle la solitude et les tabous qui peuvent accompagner le chemin incertain et parfois douloureux vers la parentalité.
I didn’t plan to write about this part until it was over—the “trying”: a repellent pursuit, as unreasonably humiliating as standing in line for a treat. It seemed much more civilized to simply announce one day that I was pregnant. To be the kind of woman for whom having a kid was a mere bullet point alongside everything else. To never be thought of as the type to reorganize her life around fulfilling her sacred duty, to pay thousands to make it happen, or cry at her perceived worthlessness when it didn’t.
“C’est sa femme, il fait ce qu’il veut avec”. Plus qu’un sordide fait divers, l’affaire Dominique P. - l’homme qui a livré son épouse droguée aux viols d’au moins 51 hommes pendant plus de 10 ans, et dont le procès a lieu en ce moment - révèle la persistance d’une culture du viol qui a poussé ces hommes à abuser de cette femme et certains d’entre eux à se dédouaner de toute responsabilité en évoquant “l’aval du mari”. Si ce dernier apparaît comme un froid psychopathe, la complicité de ces 51 “messieurs tout le monde” est peut-être ce que cette histoire a de plus glaçant. Une enquête signée Lorraine de Foucher, et parue dans Le Monde.
Les 51 violeurs du Vaucluse constituent un kaléidoscope de la société française. Le plus jeune a 26 ans, le plus vieux 73 ans. Ils viennent tous de la région, vivent à quelques encablures du couple. Nombre d’entre eux ont des professions d’utilité publique, pompier, militaire, gardien de prison, infirmier, journaliste. D’autres sont chauffeurs routiers, ont des responsabilités dans des entreprises, un est conseiller municipal.
Dans une récente édition de la newsletter Des Pages en cuisine, son autrice Marjorie Nguyen a livré avec sa sincérité, sa fraîcheur et son humour habituels un bilan sur ces derniers mois à travailler à plein temps sur sa newsletter. Elle se confie notamment sur le format payant, le rythme de travail impliqué par une publication hebdomadaire et son ambivalence vis-à-vis de ce nouveau pan de la “passion economy”.
Paye-t-on pour une newsletter plaisir 4.90 € / mois, même si c'est moins cher que le prix d'un verre de piquette en happy hour ? Pour moi, le constat est non. En tout cas, pas maintenant. (…)
D'un point de vue de lecteur(ice)s, ce foisonnement de newsletters est d'une richesse folle. (…) D'un point de vue auteur(ice), c'est aussi une énorme chance de pouvoir s'exprimer et toucher un public aussi aisément. (…) Mais d'un autre côté, je m'interroge sur ce travail gratuit que nous produisons et consommons sans vraiment nous poser de questions. Sur ces trends qu'on nous vend comme de nouveaux Eldorados, et sur les quelques arbres à succès qui cachent une immense forêt de vocations marquées par la précarité.
Une intéressante interview d’Ann Friedman, où la journaliste américaine se confie sur la vision collective qu’elle a de l’écriture, la façon dont elle choisit ses sujets et ses convictions à l’origine de la bourse qu’elle octroie à de jeunes écrivains. Je trouve très inspirantes la curiosité, la générosité et la créativité dont elle fait preuve dans son métier.
I’m always better in dialogue than I am alone. There’s at least one good conversation behind every piece of writing I’ve ever done. (…) Our culture loves to venerate a lone genius. There is a perception that self-employed writers are all alone—that their successes are exclusively the result of their own talent or hard work. Which simply isn’t true! We are all the product of our communities, so I wish it were more common to explicitly cite them.
Les expos
Au Petit Palais, j’ai beaucoup aimé l’expo sur Sarah Bernhardt, figure emblématique du tournant des XIXème et du XXème siècle. J’y ai découvert les multiples facettes de cette extravagante et subversive actrice qui fut aussi peintre, sculptrice, directrice de théâtre, figure féministe et engagée, amie du tout Paris artistique et littéraire, 1ère star internationale et icône qui a inspiré des tonnes d’artistes, de publicités et de caricatures. Par ailleurs, j’ai trouvé l’expo très bien fichue. Une visite qui s’est terminée par 10 minutes de contemplation dans l’exotique et chic jardin du Petit Palais.
Si vous passez par l’Ardèche cet été, je vous recommande la descente des fameuses “gorges” en kayak mais aussi la visite des grottes Chauvet, où l’on peut découvrir des fresques datées d’il y a 36 000 ans. La beauté et la qualité de conservation des dessins, la reproduction hyper réaliste de la grotte, le confort de la visite, un guide très pédagogue… On y est allés sans grande conviction et finalement c’était génial !
J’ai rejoint des copines au musée Maillol pour découvrir la rétrospective Elliott Erwitt, et malgré un tarif (16€) digne des musées néerlandais et l’impression régulière de déjà-vu devant les clichés du légendaire photographe américain, j’ai été touchée par l’humour, la malice et la sensibilité que dégagent ses photos. Et puis, j’ai trouvé l’expo très bien faite et les cartels à la fois accessibles, sympas et bien écrits - ce qui est suffisamment rare pour le mentionner.
Les spectacles
Le soir de la fête de la musique, j’ai rejoint un copain à Montreuil et nous sommes tombés sur le groupe brésilien Gravata Florida, dont les musiciens étaient posément attablés autour d’une table illuminée par des bougies, entourés par un public ravi. Leur musique, qui m’a un peu rappelé les airs de Césaria Evora, m’a complètement dépaysée.
Je suis allée voir Mémoire de fille, mis en scène par Silvia Costa au théâtre du Vieux Colombier. La scénographie ne m’a pas évoqué grand-chose mais j’ai beaucoup aimé ce spectacle, porté par la puissance du texte d’Annie Ernaux mais aussi le talent et la délicatesse des trois actrices. Je me suis sentie envoûtée et troublée par ce texte si juste où l’autrice raconte sa découverte brutale de la sexualité lors d’une colonie de vacances en 1958. L’attente brûlante de vivre une histoire d’amour, le soulagement et la fierté de se sentir “normale” et désirée, cette abnégation absurde pour des crushs insignifiants et pas toujours délicats, le grand mépris du plaisir féminin… Comme l’a résumé la journaliste Valérie de Saint-Pierre, que j’ai remerciée pour la reco : “Il faut tant de talent et de justesse pour parvenir à passer de soi à l’universel. On a toutes dans le coeur une petite fille oubliée de 1958 !”
J’ai moins accroché :
À l’évènement-conférence Beyond, les nouveaux aventuriers, où m’a emmenée une amie passionnée de sport et d’aventure. Les ice-breakers du style “lancé de balle en mousse” m’ont mise de mauvaise humeur et la brièveté des interventions m’a frustrée. Cette soirée m’aura au moins permis de découvrir des gens comme le musicien Romain Delahaye (aka Molécule), qui nous a expliqué comment il composait sa musique électro dans la nature en capturant les sons des chalutiers ballotés par la tempête ou des vagues portugaises.
Au spectacle “en construction” de l’humoriste Swann Périssé, au théâtre Le République. Hormis quelques blagues vraiment bien trouvées, je n’ai pas été convaincue par ce sketch qui m’a donné l’impression d’un petit manque de profondeur, de rigueur et de subtilité. Pour sa défense, il s’agissait d’un soir où Swann testait ses blagues - ce que j’ai compris sur place.
À Signes, un ballet décalé et onirique signé Carolyn Carlson. J’avoue que je n’ai accroché ni à ses étranges chorégraphies, ni à son esthétique flamboyante un peu perchée, ni à la “musique de salle de massage” de René Aubry, pour reprendre les mots de ma voisine. Ceci dit, c’est toujours un plaisir de couper son téléphone et regarder bouger les danseurs de l’opéra pendant 1h30. Merci encore à mon amie Laurane pour l’invitation 💕
Des cours & ateliers
Je me suis rendue au 1er apéro du nouveau collectif Free The Cycle. La proposition ? Chaque mois, une expédition à vélo de quelques heures ou plusieurs jours, entre filles, en partant de Paris. À l’origine du projet : Laurianne Melierre et son amie Marion, stylées au point que j’ai eu peur du côté trop “hype” du truc. Mais l’apéro était très sympa et j’ai hâte de participer à ma première sortie ! Pour info, la prochaine a lieu le dimanche 30 juillet.
Parce que la course à pied ne peut rien pour mes bras flasques, j’ai repris les séances de gym suédoise avec l’organisme Swedish Fit. Pour celles et ceux qui voudraient se muscler et travailler leur cardio sans dépenser des fortunes, je vous conseille ces cours bonne ambiance et sans chichis !
J’ai participé à un super atelier d’écriture organisé par Julia Malye. Autrice de plusieurs romans publiés, diplômée en lettres modernes et dotée d’un master en fiction, Julia enseigne l’écriture à travers des cours, des résidences et des ateliers. Pour l’instant, je n’ai participé qu’à deux de ses ateliers ponctuels de 2h, qui ont lieu une fois par mois à Paris. Ce dernier atelier était consacré au thème de la nature, les textes distribués par Julia m’ont beaucoup parlé et j’ai apprécié la bienveillance et la finesse de ses retours sur nos textes. Merci à mon amie Charlotte qui m’a fait découvrir ! 💕
Quelques jours plus tard, j’ai pu participer gratuitement à un des cours d’écriture proposés par la mairie de Paris. Celui-ci avait lieu au Centre Interclub 17, près des Batignolles. J’ai trouvé la prof géniale et l’ambiance particulièrement sympa et conviviale. Si ça vous intéresse, sachez que les tarifs sont proportionnels aux revenus de chacun et que les inscriptions ont lieu en ce moment.
Sur mon téléphone
L’émotion de la créatrice de contenus Margaux Brugvin devant l’oeuvre Matrix de Rei Naito, au Japon, retranscrite avec talent dans une vidéo de 2-3 minutes.
The Lonelyness project est un espace de partage anonyme autour du sentiment de solitude. À part quelques témoignages qui m’ont rendue un peu triste, certains m’ont fait me sentir moins seule. En tout cas, je trouve que c’est une belle idée, joliment mise en forme. Je trouve étonnant qu’on parle si peu du sentiment de solitude, alors que j’ai personnellement l’impression de le vivre très régulièrement.
Runkeeper, une application qui enregistre les séances de running. J’aurais pu m’inscrire sur Strava, mais avec mes copines on aime bien le côté confidentiel de cette appli inconnue au bataillon. Le principe est très simple : on appuie sur “play” au départ et sur “stop” à l’arrivée. Entre-temps, l’appli enregistre la distance parcourue, le temps écoulé, et le rythme de la course. J’ai conscience que tout le monde n’a pas envie de ce rapport de performance au sport. De mon côté, voir le progrès réalisé d’une séance à l’autre, enregistrer les kilomètres parcourus et voir ma perf’ likée par 2-3 potes m’aura motivée à courir régulièrement depuis le mois de janvier. Appli ou pas, une chose est sûre : courir toutes les semaines me fait beaucoup de bien, physiquement et mentalement.
Un meme publié par @artmemescentral qui m’a rappelé un
jolisouvenir 🤭
Une courte interview de la créatrice de contenus food Constance Lasserre, qui fait l’apologie d’une gourmandise dénuée de culpabilité. Et puis, sa recette qui upgrade le combo mâche - feta - tomates cerises avec des pêches rôties. Tout simple mais super bon !
L’appli de rencontres Hinge : moi qu’un mélange de méfiance et de condescendance a longtemps tenue éloignée des apps, j’ai un peu changé d’avis. Certes, mon expérience est loin d’être parfaite : c’est un peu dur d’estimer un potentiel sur la base de 3 phrases et 5 photos, créer des conversations est vite chronophage et répétitif, les erreurs de casting sont inévitables et peuvent donner lieu à des dates lisses, ennuyeux ou gênants. Mais voilà : je trouve rigolo de rencontrer de parfaits inconnus (plutôt intéressants dans l’ensemble), l’égo boost lié aux nombreux matchs qu’on y obtient en tant que fille n’est pas désagréable et je viens de rencontrer quelqu’un qui me plaît bien. Et puis, cette expérience m’a permis de réaliser qu’il y avait plein de mecs sympas sur terre et de m’apaiser par rapport à tout ça. Les petites leçons que je retiens de ces dernières semaines ? Y aller sans trop d’attentes, écouter ses “guts” et ne se forcer à rien.
Les petites adresses parisiennes
Après l’atelier de Julia Malye, je suis retournée écrire chez Mona, café féministe installé au rez-de-chaussée de la Cité Audacieuse - écosystème associatif consacré aux droits des femmes et installé dans une ancienne école primaire, à deux pas du Luxembourg. Concrètement, ce “lieu de ralliement pour les femmes et leurs projets” est constitué d’un café-cantine et d’un espace de travail joliment meublé où l’on peut se poser du jeudi au samedi. En plus de ça, Mona propose une super programmation d’évènements - conférences, projections, ateliers, lectures, débats… Tous gratuits ou très accessibles.
Autre bon plan pour bosser hors de chez soi : le café coworking Voie 15, installé dans une ancienne gare de la petite ceinture, à deux pas de la porte de Versailles. On y travaille dans une grande salle lumineuse très agréable, qui donne sur une large terrasse orientée plein Sud. PS : on paye à la consommation. Un grand merci à Gaëlle pour la reco !!
Le soir de la fête de la musique, je me suis régalée d’une galette végétarienne chez Irfan, qui tient son petit restau de spécialités kurdes devant le parc de la République à Montreuil. Alors juste, sachez que ce sympathique Irfan prend son temps et que vous pouvez multiplier par environ 2,5 le temps d’attente qu’il vous indiquera.
Au cas où vous étiez passés à côté, je vous recommande le Barav, bar à vin très bonne ambiance près du Carreau du Temple. Je vous recommande leurs croques au jambon & confiture d’oignon ou au brie à la truffe, à tomber par terre. Seul bémol : loin d’être une adresse confidentielle, le restau est souvent bondé et assez bruyant.
Un soir vers 21h, en traversant la rive gauche à vélo, je suis tombée sur l’entrée du jardin Catherine Labouré, où je n’avais pas mis les pieds depuis des années. Je me suis promenée 10 minutes dans ce paisible jardin qui fut autrefois le potager du couvent des Filles de la Charité, où règne encore un calme monastique. Une petite respiration au milieu de la ruche parisienne !
Un soir, j’ai pris un petit verre aux Amarres, tiers-lieu quai d’Austerlitz qui abrite des associations, une buvette et une cantine franco-syrienne. Le lieu propose par ailleurs une programmation riche et variée d’évènements culturels, festifs, solidaires ou engagés (concerts, projections, ateliers de réparation de vélo, marchés de créateurs, conférences et tables rondes, cours de yoga…) Par contre, vous pouvez oublier le soleil à l’heure de l’apéro ! 😭
J’ai dîné avec des copains chez Levantine, restau méditerranéen situé à 200 mètres du Canal Saint Martin. J’ai eu un peu peur en me hissant sur une chaise haute assez inconfortable au milieu d’une salle exigüe et bruyante, mais mon burger halloumi et une farandole de délicieux mezzes m’ont très vite réconciliée avec l’endroit.
Quelques pépites dans le 16ème :
Je suis retournée vivre quelques mois chez mes parents dans le 16ème, et je dois vous avouer que malgré son sud tristoune, son côté résidentiel un peu boring, sa population plutôt classique et sa faible teneur en 18-35 ans, cette parenthèse aura été douce. D’abord parce que cet arrondissement collé au bois de Boulogne a le mérite d’être plus vert et calme que le reste de Paris. À condition d’être sensible à son charme un peu ringard, il est aussi préservé du turn-over étourdissant des boutiques et de la branchitude un peu uniformisée des quartiers “cools”.
Bref, je me suis dit qu’il était dommage que ma réticence à être catégorisée comme une bourg’ ne m’empêche de partager quelques adresses avec vous. Alors voici un petit récap, personnel et non exhaustif, de mes activités préférées :
Acheter du pain chez Séraphine, une élégante boulangerie bio à deux pas du métro Passy, et craquer régulièrement pour une de ses délicieuses pâtisseries.
Le week-end, faire le plein de légumes chez le petit producteur du marché couvert de Passy et passer à la librairie Fontaine avant de me prendre un petit café à l’Aéro en regardant familles bon chic bon genre, jeunes couples un peu bling, petits scouts et vieilles dames aux seins refaits défiler joyeusement sur la petite rue piétonne de l’Annonciation - je caricature à peine. De temps en temps, apercevoir le brushing argenté de Christine Lagarde.
Descendre dans le foisonnant et ravissant jardin de la maison de Balzac, m’installer sur un transat avec un livre ou travailler quelques heures chez Rose Bakery, le café tout en béton et baies vitrées qui y est installé depuis la récente rénovation du musée.
Partir en vélo au bois de Boulogne, faire le tour du lac à pied ou en courant, me prendre un café chantilly au chalet des Bosquettes. Pour un mood “la Belle et la Bête”, je vous conseille la visite de l’élégant jardin de Bagatelle, célèbre pour sa jolie roseraie, ses chats sauvages et ses paons en liberté. Et pour une ambiance “Downton Abbey”, je vous propose un café devant sauts d’obstacle sur la terrasse du centre équestre L’étrier.
Avant d’y habiter, je pensais que le 16ème ne comportait que de classiques et froids immeubles haussmanniens. Mais cet arrondissement, qui a été un véritable terrain d’expérimentation pour les architectes du siècle dernier, compte un paquet d’hôtels particuliers, de belles demeures art déco et de surprenants immeubles modernes qui feront la joie des amateurs de curiosités architecturales. Vous pouvez notamment viser la rue Mallet-Stevens, La Villa La Roche du Corbusier, le Castel Béranger d'Hector Guimard ou les maisons du boulevard de Beauséjour.
Pour d’autres bons plans, je vous renvoie à ce petit guide de l’office de tourisme ou au compte Instagram Le 16ème c’est cool, que je viens de découvrir. (Si l’adjectif “cool” me paraît un peu fort, je pense vraiment que le 16ème ne mérite pas sa terrible réputation).
🤝 De la bonne publicité
Juillet. Birk aux pieds, bob sur le front et rosé piscine à volonté, les vacances sont belles et bien là. Le moment parfait pour décompresser avec le podcast CHIT CHATTES : des discussions entre meufs sur l'amour, le sexe et les sentiments.
Entre 2 verres de vin et 3 gin to, on vous livre nos conversations intimes les plus folles, celles qu’on partage habituellement entre 1h et 2h du matin. Quels que soient tes projets cet été, CHIT CHATTES te promet des histoires croustillantes à savourer jusqu'à la rentrée 🏓
> À écouter sur toutes les plateformes d’écoute.
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Un grand merci à Chit Chattes pour son soutien ! ❤️
Voilà, c’est la fin de cette newsletter. J’espère qu’elle vous a plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à la transférer à un(e) ami(e) et à vous abonner si ce n’est pas déjà fait.
🤑 Pour en savoir plus sur vos envies et revenir vers vous à la rentrée avec des contreparties vraiment cools qui pourraient vous donner envie de me soutenir sur la durée, n’hésitez pas à répondre à mon questionnaire. En attendant, si vous aimez cette newsletter, vous pouvez me faire un petit don pour me soutenir. Merci ! ❤️
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✍️ Et comme d’habitude, n’hésitez pas à me répondre ou à commenter ce post pour me partager votre ressenti ou me faire vos recommandations à vous. Je le dis à chaque fois mais vous lire me fait toujours super plaisir !! Et si vous vous sentez de me faire un retour plus général, c’est possible sur ce formulaire.
Merci beaucoup !!
À bientôt, Louise
Contente que l’épisode de la poudre avec Illana t’aies aussi intéressée ! Merci pour les mentions ; je publie justement d’ici 10 jours une édition spéciale reco pour l’été 😉
Et surtout merci d’avoir rempli mon été de recos, longue liste de podcasts, d’articles et comptes à explorer ! 🙏
Toujours un pur KIFF de te lire Louise ! Qu'est-ce que j'aime ta plume 😍