La Newsletter de Louise Hourcade

Share this post

Les recos de l'automne

loulouhourcade.substack.com

Les recos de l'automne

Rédigées avec amour !

Louise Hourcade
Oct 18, 2022
13
1
Share this post

Les recos de l'automne

loulouhourcade.substack.com

Je m’appelle Louise, j’ai 25 ans et je vis à Paris. Dans cette édition de ma newsletter, je vous partage mes derniers coups de coeur mais aussi des avis plus mitigés sur des films, des livres, des podcasts, des expos. Bonne lecture !!

Coucou tout le monde,

J’espère que vous allez bien !!

Je vous écris de ma chambre à Paris, allongée sur mon lit, une tasse de thé brûlant posée près de moi. J’écoute ma playlist Doux / relax / nostalgique par-dessus un bruit de fond de pluie. Bref, une harmonieuse soirée d’octobre qui fait plaisir après un lundi plutôt bordélique et éparpillé.

Je suis désolée, il n’y aura pas de longue newsletter ce mois-ci. J’ai eu trop de travail et manqué de temps et d’énergie pour écrire.

Mais j’ai quand même très envie de vous partager mes coups de coeur et - nouveauté ! - mes avis mitigés des dernières semaines. J’en profite pour vous prévenir que désormais, je vous enverrai mes “essais” et mes “recos” séparément - écrire en une fois représente beaucoup de travail d’un coup et je préfère que les deux soient indépendants. C’est peut-être plus agréable pour vous aussi - un ami m’a dit avoir mis 1h30 à lire ma dernière newsletter.

Rassurez-vous, je ne compte pas vous spammer avec ces recommandations. J’aimerais juste être légèrement plus régulière, histoire de ne pas vous en envoyer 35 par newsletter à chaque fois.

Voilà ! Comme d’habitude, n’hésitez pas à me répondre pour me donner votre avis, que vous soyez d’accord ou pas. Bonne lecture !!

Seula Yi (@lllllllllsa)

Les recos :

  • Lecture · Qu’est-ce que ça veut dire, “être à sa place” dans sa vie, sa famille, son couple, son travail, un lieu ? Doit-on accepter sa place, ou s’en créer une ? Trouve-t-on jamais sa place ? Il y a quelques mois, j’avais lu et adoré Rupture(s), un essai à succès de la philosophe Claire Marin. Aujourd’hui, je vous conseille son dernier essai Être à sa place, que j’ai trouvé aussi passionnant, juste, délicat et bien écrit que le premier, toujours illustré par des références littéraires intéressantes. Moi qui suis vite rebutée par le côté abstrait, froid et ardu des textes de philo, je découvre avec Claire Marin une philosophie accessible, incarnée, douce, sensible et réconfortante. Je recommande !

  • Podcast · Le dernier épisode du podcast Vénus s’épilait-elle la chatte, La Vénus lacérée, prend pour point de départ La Vénus au Miroir de Velásquez, une oeuvre lacérée en 1914 par la suffragette Mary Richardson, et devenue depuis un symbole du militantisme pour le droit de vote des femmes en Angleterre. Un épisode qui arrive à point nommé, quelques jours après le lancé de soupe au potiron sur les Tournesols de Van Gogh par deux jeunes militantes écologistes.

La Vénus au miroir de Velásquez lacérée
  • Article · What comes after ambition ? Qu’est devenue la “girlboss" américaine ? L’ambition est-elle en train de disparaître, ou notre définition de la réussite en train de changer pour de bon ? Peut-on vraiment se libérer de l’idée d’un salaire et d’un titre qui définissent notre valeur, dans une culture obsédée par la responsabilité individuelle et la réussite professionnelle ? A quoi aspirent les américaines aujourd’hui ? La journaliste Ann Friedman se pose ces questions dans ce super article qui résume bien les questionnements actuels autour du travail.

For many of us, the ambition to rise through the ranks in our chosen field has dissolved into something simpler: the desire to not feel so stressed and exhausted all the time.

  • Documentaire · Fire of love, un film sur Katia et Maurice Krafft, couple de volcanologues français passionnés et excentriques, réalisé à partir des images de leurs expéditions. Pour financer leurs voyages et leurs recherches, le couple réalisait des films. Intrépides, un peu fous, ces deux geeks des volcans s’approchent toujours plus près des éruptions et jouent littéralement avec le feu. Cratères, éruptions, coulées de lave, nuages de cendres... Le film nous fait découvrir des images spectaculaires, hypnotiques, qui transmettent bien la beauté et l’intensité qu’a traqué le couple Krafft pendant des années - jusqu’à y laisser leur vie. Aussi à l’aise avec la caméra que les médias, on voit aussi le couple se mettre en scène avec malice et humour. Seul petit bémol du documentaire : ces fascinantes images d’archives sont rythmées par des dessins animés à l’eau de rose un peu nian-nian. Mais bon, le reste vaut le coup !

    Katia et Maurice Krafft
  • Documentaire · Le business du bonheur, en ce moment sur Arte, qui retrace l’histoire de la psychologie positive et met en évidence ses limites et sa possible instrumentalisation par les entreprises ou les gouvernements. Ce documentaire donne du recul sur ce mouvement et celui du développement personnel, et présente les avis de leurs adeptes - des plus enthousiastes aux mesurés (Martin Seligman, Christophe André..) - et de leurs critiques (Julia de Funès, Eva Illouz).

  • Podcast · La Cage, une française dans le djihad, est le témoignage en 4 épisodes d’une jeune française partie en 2013 faire le djihad en Syrie. Sans filtres, avec une lucidité surprenante, Nesrine raconte son embrigadement, son mariage avec un djihadiste sur Skype, son départ à Raqqa et la désillusion, ses deux mariages, l’enfermement, la naissance de ses enfants, la fuite et le retour en France, après 5 ans de radicalisation. Un témoignage poignant et touchant auquel on a accès grâce aux reporters Édith Bouvier et Céline Martelet.

  • Lecture · Le Marin de Gibraltar, de Marguerite Duras. Un roman parfois déconcertant mais solaire, drôle, profond. Ça commence avec un homme qui réalise que sa vie est absurde et qui plaque tout - travail, copine - pendant des vacances en Italie, avant de s’embarquer sur le yacht d’une riche américaine dont il devient l’amant. Cette dernière parcourt le monde, à la recherche d’un autre homme. J’ai beaucoup aimé certains dialogues, plein de justesse et d’humour, l’évolution du personnage principal - l’engourdissement d’une vie qu’il subit, puis l’électro-choc et l’intensité brusque et grisante de la liberté et du désir. J’ai été touchée par ces personnages un peu paumés qui s’accrochent à des causes perdues, histoire de faire quelque chose d’eux-mêmes. Il y a aussi des longueurs, des passages incompréhensibles, des personnages un peu flous… Mais j’ai beaucoup aimé ce roman (d’ailleurs très différent de L’Amant et de Barrage contre le Pacifique).

  • Cinéma · J’ai revu Annie Hall, comédie romantique de Woody Allen qui nous plonge dans le New-York des années 1970 et les histoires d’amour d’un juif intello et un peu névrosé (interprété par Woody Allen lui-même, c’est complètement auto-biographique). Le film n’a pas pris une ride, je trouve. A voir et à revoir pour les dialogues, l’humour grinçant, l’auto-dérision, la justesse (du coup de coeur, de la tendresse, des doutes, de la nostalgie), et le personnage d’Annie - tellement lunaire, drôle et charmante.

Annie Hall, Woody Allen
  • Interview · Dans la Grande Librairie (que j’écoute de temps en temps en version podcast), Augustin Trapenard a reçu Hélène Devynck pour son livre Impunité, où elle a écrit son histoire et celle des dizaines de femmes qui ont été victimes des agressions sexuelles de PPDA, ex-présentateur de TF1. Dans cette interview, elle revient sur son choix de témoigner, sur le choc du classement sans suite, sur sa rencontre avec ses “soeurs de misère” et le soutien qu’elle y a trouvé, sur la démarche collective de son livre. J’ai été impressionnée par la force, la précision, la délicatesse et l’humilité de cette femme, que je n’avais pour l’instant “rencontrée” que dans un roman de son ex-mari Emmanuel Carrère.

  • Instagram · Un compte Instagram d’utilité publique qui donne aux pires corvées de ménage un petit côté Do it yourself sympa. Merci au sympathique Bruno Gin pour ces tutos très utiles et sa joie contagieuse !

  • Cinéma · J’ai beaucoup aimé Tout le monde aime Jeanne, un film grave et léger, original, plein de fantaisie. On y suit une femme d’une quarantaine d’années qui, déprimée après le fail humiliant de sa start-up, part à Lisbonne vider l’appartement de sa mère décédée un an auparavant. Elle y rencontre Jean, un joyeux luron un peu barré et complètement cleptomane. J’y suis allée sans attentes particulières, parce que mes parents avaient bien aimé et que j’adore Blanche Gardin. Et j’ai passé un très bon moment, ce film m’a touchée et m’a fait rire. J’ai adoré les séquences en dessins animés créées par la réalisatrice du film et illustratrice Céline Devaux, qui nous donnent accès aux tourments intérieurs et aux pensées de Jeanne. Le film m’a rappelé la super série Fleabag, sa manière de parler de sujets graves avec humour et de nous donner accès aux pensées les plus bizarres, les plus sombres et les plus perverses de la jeune héroïne.

Les dessins de Céline Devaux dans Tout le Monde Aime Jeanne
  • Librairie · A la rentrée, j’ai découvert la librairie solidaire au 27 rue du château d’eau à Paris. On y trouve des romans, essais, mangas d’occasion à 2, 3, 4 €. Forcément, l’offre est plus limitée qu’ailleurs et les succès récents partent vite - il ne vaut mieux pas y aller avec des attentes spécifiques. Mais il m’est arrivé de repartir avec 6 livres sous le bras. On peut aussi y déposer des livres (j’avoue, je ne donne que ceux qui m’ont déçue). Bref, super plan !

  • Cinéma · J’ai commencé la série française Ovnis et je l’ai trouvée originale, rafraîchissante, marrante, bien jouée, j’ai aimé la musique et les décors des années 70... Mais je me suis arrêtée après 3-4 épisodes. Je n’ai pas été emportée par cette série peut-être trop longue et trop légère pour moi. Je crois que je me suis un peu ennuyée.

  • Cinéma · A propos de Sans filtre, le dernier film de Ruben Östlund, je suis partagée. J’aime sa manière de filmer, son esthétique crue, grotesque, un peu trash, sa façon de s’attarder sur la gêne, les conversations qui rament, les petits détails qui tuent et les réflexes qui révèlent la part la moins glorieuse de chacun. Certaines scènes valent le détour. Mais je l’ai aussi trouvé long, éparpillé, pas toujours crédible. La critique sur la superficialité des milieux de la mode et de l’influence, la déconnexion des ultra riches… tout ça m’a semblé assez attendu. J’avais préféré son dernier film, The Square, qui dans mon souvenir traitait avec plus de subtilité de notre rapport à notre image, du décalage entre cette image qu’on veut donner et qui on est, de la pression et de l’inertie du groupe, de la bien-pensance et de l’hypocrisie de certains discours et comportements, de la difficulté à communiquer qui résulte de tout ça.

Sans Filtre, de Ruben Östlund
  • Podcast · Cet été, j’ai écouté Mauvaise Graine, une fiction audio en 3 épisodes inspirée de l’histoire de la journaliste Inès Léraud et ses enquêtes sur l’industrie agroalimentaire bretonne (dont elle avait fait un compte-rendu dans la BD Algues vertes, l’histoire interdite). Si vous avez envie de vous (re)plonger dans cette enquête digne d’une super série à suspense, foncez ! Ça parle d’hyper productivisme breton, de catastrophes environnementales, des drames humains liés aux pesticides, d’omerta et de luttes judiciaire. A retrouver dans les archives de l’émission Affaires Sensibles.

  • Mode · Je suis ravie de mon pull en mohair Katia Sanchez. Il m’a coûté 200€, mais je l’adore et je sais qu’il va rester beau longtemps. Je vous conseille cette marque de pulls colorés de très bonne qualité, fabriqués dans le respect des moutons et tricotés dans une usine familiale en Italie.

  • Podcast · Inside Kaboul, c’est le témoignage sur plusieurs mois de deux jeunes afghanes, Raha et Marwa, à partir de la prise de Kaboul par les Talibans. La première enregistre ses notes vocales depuis Kaboul, où elle est restée avec sa famille. La seconde nous parle surtout depuis le camp de réfugiés d’Abu Dhabi, où elle attend la suite avec son mari. Avec finesse, lucidité et un vrai sens du récit, elles nous racontent leur quotidien, leurs souvenirs de la vie d’avant, leurs rêves, leur nostalgie, leur rage, leurs espoirs, les petites choses qui les font tenir. J’ai commencé à écouter avec une curiosité un peu froide, mais au fur et à mesure des épisodes, on s’attache à Raha et Marwa. J’ai trouvé leur témoignage très émouvant et tout le podcast super fin et bien réalisé. Une série de Caroline Gillet à retrouver sur l’application Radio France.

  • Podcast : Espions, une histoire vraie, une série France Inter dont on a écouté quelques épisodes avec mon amie Maï, cet été en cuisinant, complètement fascinées. Chaque épisode est un portrait d’espion ou d’espionne - ça va de l’agent double britannique pendant la seconde guerre mondiale (Eddy Chapman, épisode génial) à la jeune américaine de bonne famille qui rentre à 20 ans à la CIA pour participer à la lutte contre l’Etat Islamique, dans les années 2000. Chaque épisode raconte une de ces vies complètement romanesques, tout en revenant sur le contexte historique dans lequel elle s’inscrit. C’est passionnant et ça m’a rappelé pas mal de détails de cours d’histoire oubliés (que je me suis empressée d’oublier à nouveau depuis). Merci Louis-Jean pour la reco !!

  • Expo · La jolie expo Frida Kahlo, au-delà des apparences rassemble au musée Galliera de nombreux effets personnels de l’artiste : bijoux, lettres manuscrites, brosses à cheveux, flacons, accessoires, magnifiques robes traditionnelles Tehuana, corsets et prothèses peints à la main… Cette multitude d’objets, accompagnés par un récit biographique et des photos de l’artiste et de ses oeuvres, racontent la relation de Frida Kahlo à son genre, à son corps abîmé et à son identité mexicaine. A compléter (ou remplacer, si l’expo vous semble trop chère) par les deux excellents épisodes du podcast Vénus s’épilait-elle la chatte qui reviennent en détail sur la vie, l’oeuvre et l’engagement de cette grande artiste trop longtemps réduite à son mono sourcil et à ses fleurs dans les cheveux.

Frida Kahlo, par Nickolas Murray en 1939
  • Podcast · Cléopâtre, le génie politique. Tout ce que je savais de Cléopâtre venait du film Astérix, autant vous dire que c’était un peu limité. Ce super podcast revient sur l’histoire de cette reine au-delà des clichés, et sur son érudition, son ambition, ses qualités de gestionnaire et son grand sens politique. Sans oublier - sinon ce serait pas drôle - les loves stories avec César et Marc-Antoine, aussi symptomatiques de la lucidité politique de la reine d’Egypte que de ses capacités de séduction. Merci encore à mon ami Louis-Jean pour la super reco.

  • Cinéma · La série Big Little Lies, dont j’ai regardé la saison 1 en une nuit, il y a quelques semaines. Si vous ne l’avez pas vue et que vous cherchez une bonne série, foncez ! C’est une sorte de Desperate Housewives vraiment amélioré : plus subtil, plus moderne, bien mieux joué. Et puis, plus sombre et plus cru. Le casting est incroyable, les dialogues supers, les images de la côte californienne magnifiques. Il y a la petite intrigue qui tient en haleine et fait un peu frissonner. Et puis, la série est une plongée fascinante dans une riche communauté californienne et le quotidien de mères de familles sur lesquelles pèsent toutes les injonctions et une oppressante culture de la compétition et de la performance.

Big Little Lies
  • Lecture · Dans Le Vrai Lieu : entretiens avec Michelle Porte, Annie Ernaux parle avec tendresse et sincérité de son enfance à Yvetot, de l’éducation qu’elle a reçue, de la personnalité de ses parents, de son milieu social, de Cergy-Pontoise, de son rapport à l’écriture. Et si vous ne connaissez pas Annie Ernaux et que vous avez envie de découvrir l’oeuvre de celle qui vient de recevoir le prix Nobel de la littérature, je vous recommande Les Années, Mémoire de fille, La Place ou Passion simple (je n’en ai pas lus d’autres, mais j’ai aimé tous ceux-là).

  • Lecture · Soie, d’Alessandro Baricco : si ce petit livre traîne chez vous, n’hésitez pas. On y suit un français qui fait le commerce des vers à soie dans les années 1860. Alors qu’une épidémie contamine tous les élevages européens, il doit partir chercher des vers sains au Japon, pays qui vient de s’ouvrir sous la pression américaine. Une histoire de choc culturel, d’amour et de désir. Une très jolie fable, qui se lit en une heure.

  • Podcast · J’ai adoré l’interview d’Alain Damasio dans l’excellent podcast Bookmakers, les écrivain·e·s au travail. Interrogé par Richard Gaitet, l’auteur de science fiction revient sur son enfance et son adolescence, son passage en école de commerce, sa passion pour la philo, le militantisme et ses convictions politiques, puis l’élaboration, l’écriture et la réception de ses trois romans, le succès de La Horde du Contrevent et ce que le succès lui a fait. Bourru et tendre, radical et rieur, très franc, Alain Damasio m’est très sympathique. J’ajoute que si ce podcast est si bien, c’est aussi grâce aux interviews toujours complètes, pointues et déjantées de Richard Gaitet.

  • Podcast · Deux discussions littéraires / lectures d’extraits de romans, à retrouver sur l’application Radio France. La première sur Orgueil et Préjugés. J’avais oublié à quel point le roman de Jane Austen était drôle et fin, et j’ai adoré écouter certains extraits (très bien choisis) et cette conversation pleine de malice entre Adèle Van Reeth et Catherine Rihoit. Dans la même veine, j’ai découvert le programme Un été avec Proust. J’espère que je me plongerai pour de vrai dans l’oeuvre de Proust un jour, mais en attendant je savoure ces extraits bourrés de sensibilité, d’intelligence et d’humour.

  • Podcast · L’envers de l’assiette, une super reco de mon amie Maïlys. Chaque épisode de ce podcast, né d’une collaboration entre la chaîne Brut et la cheffe Alexia Duchêne, est un reportage de 20 minutes sur ce qu’il se passe derrière certains produits alimentaires de grande conso. Concis, rythmé et intéressant !

  • Cinéma · Sur la reco de ma copine Lana, je suis allée voir Leïla et ses frères, du réalisateur iranien Saeed Roustaee. Un film tragique qui nous plonge dans les galères d’une famille iranienne surendettée et désillusionnée. On y découvre le poids des traditions, le sort ingrat toujours réservé aux femmes, le chômage, la dépendance vis-à-vis du dollar et l’instabilité économique qui en découle. J’ai trouvé ce film un peu inégal : fin, touchant, bien joué… Mais trop long, et le huis clos familial, étouffant. Ne connaissant pas grand-chose à l’histoire de l’Iran à ce moment-là (c’était avant le soulèvement des iraniennes), j’aurais aimé que le film donne un peu de recul sur la crise économique et les tensions politiques que traverse l’Iran.

  • Lecture · J’ai lu Rose Royal, une nouvelle de Nicolas Mathieu : toujours un plaisir, mais j’ai préféré de loin ses romans. J’aime trop les longues descriptions, la profondeur des personnages et les envolées lyriques de Nicolas Mathieu pour ne pas être frustrée par le format nouvelle. Mais c’est bien, quand même. Et quand on est débordé, c’est pas mal les petits livres.

  • Podcast · Une philosophie pratique, un podcast de Charles Pépin que j’adore. Et les épisodes : Peut-on vraiment choisir sa vie sur la liberté individuelle, ses limites et ses conditions d’existence. Que peuvent vraiment les livres, épisode où il interview justement Nicolas Mathieu. Ils sont tous les deux intelligents, francs, sensibles et sympathiques, et ça donne une discussion fine, directe et généreuse. Dans un épisode de son podcast Sous le Soleil de Platon, Charles Pépin discute aussi avec Claire Marin sur le thème Peut-on vraiment être à sa place ?. Un échange sur cette extraordinaire liberté qu’on a, nous les humains, et qui naît peut-être précisément de ce sentiment angoissant de ne pas nous sentir à notre place.

  • Lecture · L’Anomalie, d’Hervé le Tellier : sympa, facile à lire, drôle, rythmé par les changements de points de vue des multiples personnages - tous plutôt bien vus et intéressants. Ce serait difficile de vous expliquer ce qui m’a frustrée sans vous spoiler, mais malgré ses qualités ce roman a fini par me décevoir.

  • Instagram · Le compte de Sam Youkilis présente des centaines de vidéos très courtes de scènes du quotidien italiennes “authentiques” et semble un peu le pionnier d’une nouvelle mode sur Instagram (avec The Social Food). Ce style rappelle le style authentico-kitsch criard des photos de Martin Parr et l’obsession du célèbre photographe britannique pour la culture de masse, les produits de consommation et les vacanciers. Ça rappelle aussi les portraits-vidéos très sobres de Yann Arthus Bertrand dans ses films Human. Bref, j’aime bien et en même temps : rien de nouveau sous le soleil. Je trouve aussi qu’il y a quelque chose d’écoeurant et d’un peu lisse à ce flot continu d’images qui surfent sur le charme exotique de l’Italie. Ou alors, c’est cette manière de filmer qui me lasse, à force d’être reprise partout.

samyoukilis
A post shared by sam youkilis (@samyoukilis)

Voilà, c’est fini pour aujourd’hui !!

J’espère que vous apprécié la lecture de cette newsletter.

Si c’est le cas, n’hésitez pas à la recommander à un·e ami·e et à vous abonner si ce n’est pas déjà fait. Et si vous avez envie de me répondre, n’hésitez pas ! :-)

A bientôt !

Louise

1
Share this post

Les recos de l'automne

loulouhourcade.substack.com
1 Comment
Feathers roam
Jan 5

Si dur de résister à ma fomo lorsque toutes ces reco sont si bien racontées ✨ Quelques films, lectures et podcasts sont dans ma liste, merci ☺️

Expand full comment
Reply
TopNewCommunity

No posts

Ready for more?

© 2023 Louise Hourcade
Privacy ∙ Terms ∙ Collection notice
Start WritingGet the app
Substack is the home for great writing