Je m’appelle Louise, j’ai 26 ans et je vis à Paris. Dans cette newsletter, je vous fais part de mes dernières recos culturelles : podcasts, livres, expos, spectacles, ateliers, applis, comptes Insta & petites adresses.
Coucou tout le monde,
J’espère que vous allez bien et que vous passez un bel été !!
Après un petit coup de stress ce matin, je suis très heureuse de vous écrire depuis le TGV Lyria n°9261 à destination de Lausanne, en ce moment en pleine traversée des jolies vallées suisses.
La journée avait pourtant bien commencé. Un appart’ en ordre, une valise bien rodée, un réveil piquant mais docile, une descente confiante vers la bouche de métro. Et puis, sur le quai de la ligne 6, je me suis souvenue que la Suisse ne faisait pas partie de l’Union européenne. Après 20 secondes de déni pendant lesquelles j’ai tapé “peut-on rentrer en Suisse avec un permis de conduire ?” sur mon téléphone, je suis sortie du métro en trombe et j’ai foncé vers chez moi. À mi-chemin, mes lacets défaits se sont emmêlés et je me suis étalée de tout mon long sur le bitume râpeux. Non sans lâcher un petit “putain !” de détresse, je me suis relevée et suis repartie de plus belle, cette fois avec un léger boitement. 10 minutes plus tard, passeport en poche, j’ai mis de longues minutes à avoir une réponse d’un chauffeur Uber et mon séjour à Lausanne s’est avéré une hypothèse de moins en moins crédible.
Mais tout est bien qui finit bien, mis à part les incendies annoncés à proximité des voies qui donnent à ce trajet une ambiance de périple en terre Mordor et la douleur aigüe qui semble indiquer que je me suis bousillé le genou gauche dans ma chute. Et j’ai hâte de découvrir la Suisse, dont mes représentations se limitent un peu à cette double-page de Caroline en Europe.
Et maintenant, place aux recos de l’été ! Au programme : des podcasts, une série, un documentaire et deux beaux court-métrages, des romans, des articles et des newsletters, quelques comptes Insta, des chansons et des petites adresses. Et en bonus : des podcasts pour les longs trajets et des recos supplémentaires de romans à dévorer.
Je vous souhaite un beau mois d’août, et une bonne lecture !! 😘
Les podcasts
J’ai écouté d’une traite le podcast Traverse, un récit de Maïa Mazaurette qui m’a captivée. Il y a sept ans, la chroniqueuse, autrice et illustratrice spécialiste des questions de sexualité a perdu son fiancé d’un arrêt cardiaque, alors que ce dernier avait 29 ans. En 7 épisodes de 10 minutes, elle nous raconte avec délicatesse, recul, humour et une vraie liberté de ton comment elle a vécu sa mort, non sans exprimer son exaspération vis-à-vis d’une bureaucratie qu’elle juge indigne pour les morts et maternante pour les vivants. Au début du premier épisode, Maïa nous promet que “ce n’est pas une histoire triste” et elle tient parole tout au long de ce témoignage qui dégage une formidable pulsion de vie. Découvert grâce à la géniale newsletter Voxe ! ❤️
J’ai profité de mes trajets en voiture pour écouter la dernière série historique de Philippe Colin consacrée à Simone de Beauvoir. Accompagné d'historien(ne)s et de philosophes, le journaliste y revient sur la vie de la célèbre écrivaine, de son enfance dans une famille bourgeoise à sa mort en icône féministe. On en apprend notamment sur le déclassement qu’a connu sa famille, ses brillantes études, sa rencontre avec Sartre, les hésitations du couple à s’engager pendant l’occupation, ses amants, le succès sans précédent de Mémoires d’une jeune fille rangée et son engagement au sein de de la “deuxième vague” du féminisme. Une émission très complète et quali, que j’ai juste trouvée un peu longuette et légèrement complaisante vis-à-vis de l’aveuglement idéologique qu’a parfois démontré le couple. Mais super malgré tout.
J’ai écouté les cinq épisodes de la série “hot stories” de Bliss stories - super podcast sur la maternité qui semble bien décidé à rappeler que devenir mère ne marque pas la fin de la partie en termes de sexualité. En coupant mes légumes, j’ai donc écouté Maïssa raconter comment elle avait redécouvert sa libido après s’être séparée du père de ses enfants, non sans confier de palpitantes anecdotes. J’ai écouté Lise raconter comment son couple était devenu libre en faisant la vaisselle le lendemain - un petit FOMO s’est parfois fait ressentir. À vélo dans Paris, j’ai écouté Madeleine se confier sur sa découverte du monde du BDSM, puis Vanessa sur la découverte de son attirance pour les femmes. Des témoignages aussi électrisants que décomplexants, qui invitent à s’interroger sur ses propres envies. Merci à mon amie Emma pour la reco ! ❤️
Guilty pleasure d’une autre sorte : j’ai découvert le podcast Scandales, produit par Madame Figaro, avec l’épisode retraçant la vie haute en couleurs de la transgressive Madonna. Je m’attendais à un contenu People assez médiocre, aussi j’ai été agréablement surprise par la qualité de narration et la documentation irréprochable de l’épisode. Portraits de stars, secrets de famille et de power couples, plongées dans la vie amoureuse des milliardaires de la tech… J’avoue que j’ai hâte d’en savoir plus sur l’enfance d’Elon Musk et les complexes de Jeff Bezos.
Je me suis un peu accrochée pour suivre, mais j’ai trouvé très intéressante l’émission Enshittification parue sur la radio américaine WNYC, qui consiste en trois conversations avec le journaliste et auteur de science fiction Cory Doctorow, où ce dernier parle de la perte de qualité d’Internet due au business model des plateformes.
Je me suis régalée en écoutant Ex, merveilleux podcast d’Agathe Lecaron où des personnes anonymes racontent leurs histoires d'amour. Et notamment les épisodes Loin des yeux près du coeur, La Revanche et Double coup de foudre. Le premier - très émouvant- et le second rappellent à quel point la rencontre peut être simple, évidente et naturelle - une bonne piqûre de rappel pour moi qui me suis parfois retrouvée dans des histoires tordues et compliquées. Le dernier rappelle que la vie peut être pleine de rebondissements et redonne foi en l’humanité. Encore un grand merci à Marie-Lise, qui a gentiment accepté de me recommander ses épisodes préférés ! 💕😘
Sinon :
Le témoignage de Maureen Wingrove (aka Diglee) dans le podcast Va vers ton risque, qui donne la parole à des personnes qui ont osé sortir des schémas classiques sur le plan professionnel ou personnel. L’autrice et illustratrice y parle du grand besoin de liberté qui a motivé ses choix de ne pas avoir d’enfants et de ne pas vivre avec son compagnon. Avec finesse et franc-parler, elle se confie également sur la proportion qu’ont parfois pris les réseaux sociaux dans sa vie et parle enfin de poésie, de sexualité et des femmes de sa famille.
Dans un épisode en libre accès de son podcast, Haley Nahman répond à la question d’une abonnée : pourquoi a-t-elle mis fin à ses missions d’influence ? Avec sa lucidité habituelle, elle explique qu’elle n’a pas besoin de revenus supplémentaires et que sa crédibilité de journaliste-essayiste ne lui semble plus compatible avec une activité d’influenceuse. Un témoignage inspirant d’intégrité, qui ne tombe pas pour autant dans la leçon de morale.
Jeanne Paravert mesure 1m85, soit 21 cm de plus que la Française moyenne et 9 cm de plus que le Français moyen. Dans l’épisode Grandeur Nature paru dans la série Arte Radio Profils, la journaliste se confie sur le malaise et l’inquiétude qu’elle a pu ressentir à cause de cette taille en décalage avec les normes de genre, et part à la rencontre de femmes à la taille “hors norme” pour comprendre comment ces dernières le vivent.
En bonus, pour vos longs trajets 🚗
Mon best-of du podcast Les Baladeurs : Pirates des mers australes, avec Lamya Essemlali ; Face à face polaire, avec Jérémie Villet ; Disparus en forêt amazonienne avec Guilhem Nayral ; Dans le creux de la vague, avec Isabelle Autissier ; Les mille et une nuits noires, avec Isabel Del Real. Et on me glisse à l’oreillette que le dernier épisode avec Jean-Marc Rochette est super !
Mon best-of du podcast Transfert : Une histoire d'amour sur un bateau ; Virée chez les hippies ; Une terrible histoire d'amour, de voyage et de fuite en avant ; Une histoire de cheveux et d'identité ; S'aimer d'un autre amour ; Suivre la rivière ; Faire son temps ; Jusqu'où peut-on aller pour devenir ami avec ses voisins ?
Mon best-of des reportages audios : les 11 premiers épisodes du Coeur sur la table ; Crackopolis ; Les braqueurs (François 💘) ; Ou peut-être une nuit ; Espions, une histoire vraie ; Cléôpatre, le génie politique ; La politique des putes
Mon best-of des auto-fictions : Mes 14 ans, de Lucie Mikaelian ; Qui est miss Paddle ?, de Judith Duportail ; Les Chemins de désir, de Claire Richard ; Vous êtes bien chez Sophie, de Sophie Simonot.
Les films et les séries
J’ai passé la première semaine d’août sur une côte Atlantique balayée par les averses et un vent glacial. Merveilleux prétexte pour me faire la première saison de Borgen. Dans cette série danoise sortie il y a 13 ans, on assiste à la victoire politique inattendue de Brigitte Nyborg, femme d’une quarantaine d’années et leader idéaliste du parti centriste qui se retrouve ainsi première ministre du Danemark. La série révèle les rouages d’une démocratie moderne et les conséquences publiques et personnelles impliquées par des carrières politiques ou médiatiques. Un très beau portrait, tout en réalisme et subtilité, d’une femme au pouvoir qui ne tombe pas dans le cynisme caricatural dépeint dans les séries américaines. À voir sur Netflix !
Le documentaire Jane par Charlotte nous fait découvrir des images intimes, délicates et chargées d’émotions que seule une fille peut capturer de sa mère. Au fil des concerts à Tokyo ou à New York, d’une séance photo, de vacances en Bretagne et de la visite de l’ancien domicile de Serge Gainsbourg, on découvre une Jane Birkin gracieuse, douce et spontanée, entourée de ses filles et ses fantômes. Un documentaire très personnel : par l’entremise de la caméra, la glace se brise et on assiste à la naissance d’une conversation entre la mère et la fille, d’ordinaire très pudiques l’une avec l’autre.
Orgueil et préjugés, la meilleure série BBC de tous les temps, est sur Arte en ce moment. Une excellente adaptation en 5 épisodes qui a su retranscrire à l’écran toute l’intelligence, la finesse et l’humour du grand roman de Jane Austen… Et qui a donné lieu à de grands moments d’hystérie collective à la maison devant la grande classe, la tendresse toute en retenue et la chemise blanche trempée d’un Mr Darcy incarné avec un charme infini par l’acteur anglais Colin Firth. À voir sur Arte !!
J’ai eu beaucoup de plaisir à me replonger dans les vidéos de The Grandma’s project, web-série collaborative dont j’ai découvert l’existence il y a quelques années. Dans chaque épisode de 8 minutes, une grand-mère nous accueille chez elle et, filmée par sa petite fille, partage une recette avec nous. Cela donne lieu à des conversations de cuisine qui révèlent un peu de qui elles sont et ce qu’elles ont vécu, parfois loin du cliché de la “mamie gâteaux”. Coup de coeur pour la serbe Zaga, sa “Moskva Torta” et ses questions sur les histoires de coeur de sa petite-fille, et pour la turque Munise Bostanci et ses souvenirs de la vie de village qu’elle a fui. Mais toutes m’ont plu, de Nonna la soixante-huitarde à Nan l’américaine débarquée en France, en passant par la peu commode Takia.
J’avais adoré le film Tout le monde aime Jeanne, réalisé par l’illustratrice et réalisatrice Céline Devaux, aussi je n’ai pas été surprise d’être aussi sensible à l’esthétique, la justesse et l’ironie de ses courts-métrages Le Repas dominical et Gros Chagrin, accessibles sur Youtube. Le premier témoigne des injonctions du repas de famille, le deuxième nous plonge dans la douleur d’une rupture.
J’ai été assez émerveillée par le court-métrage animé 27, réalisé par Flóra Anna Buda et récemment récompensé par la Palme d'or du court-métrage. Anna, 27 ans, vit encore chez ses parents. Après une chute de vélo au retour de sa soirée d'anniversaire, elle tombe dans les pommes. Entre rêve et réalité, on la suit de sa chambre d’enfant à la piste de danse, en passant par un plan à 3 improvisé dans un champ. 10 minutes flamboyantes de beauté et d’érotisme, à voir sur Arte !
Les livres
Malgré la beauté et l’originalité incontestables de l’écriture de Philippe Claudel, je n’ai pas du tout accroché à son roman Les Âmes grises, qui m’a fait l’effet d’un séjour dans une campagne lugubre. L’histoire m’a non seulement parue particulièrement sombre et mélancolique, mais assez difficile à suivre. J’ai fini par abandonner.
J’ai adoré Kafka sur le rivage, roman le plus lu de l’écrivain japonais le plus lu : Haruki Murakami. Il m’a captivée, troublée, électrisée, fait rire et pleurer. On y suit Kafka Tamura, jeune homme de quinze ans qui fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie prononcée par son père. Nakata, vieil homme un peu simplet depuis un étrange accident, prend lui aussi la route, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, les destins des deux héros vont s’entrecroiser, marqués par la rencontre de personnages énigmatiques, de chats et de poissons qui tombent du ciel. Un conte initiatique onirique, profond et hypnotique, plein de grâce, d’humour et de sensualité. Du même auteur, j’avais beaucoup aimé Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, plus réaliste. Mais il m’a moins marquée que ce dernier, qui m’a rendue asociale pendant une semaine et que j’ai terminé avec un vrai sentiment de nostalgie.
En Bonus ☀️⛱
Si vous êtes en panne de bons romans, une sélection des romans que j’ai dévorés à différents moments de ma vie :
📚 Si je ne les avais pas lus, je profiterais de l’été pour me plonger dans des page-turners historiques. Je pense au Comte de Monte Cristo, à La Reine Margot ou à La Dame de Monsoreau d’Alexandre Dumas, à l’haletante saga des Rois Maudits, de Maurice Druon (qui a inspiré le scénario de Games of Thrones) ; à Léon l’Africain d’Amin Maalouf ; à Sinouhé l’Égyptien de Mika Altari ; Au Grand Coeur ou à Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin ; au Nom de la rose d’Umberto Eco.
📚 Quand je pense à ma grand-mère, je pense : bridge, mots croisés, ratatouille, Questions pour un champion et Agatha Christie. Grâce à elle, j’ai passé de longues heures d’été plongée dans les romans de la “reine du crime”. Parmi eux, j’ai adoré : Les 10 petits nègres ; Mort sur le Nil ; Le crime de l'Orient-Express ; Je ne suis pas coupable ; Cinq petit cochons ; La mort n'est pas une fin ; Les vacances d'Hercule Poirot ; Jeux de glace ; La maison biscornue ; Cinq heures vingt-cinq ; Cartes sur table
📚 Sinon, petite sélection de romans contemporains qui m’ont emportée : Americanah et L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie ; Le soleil des Scortas et La mort du toi Tzongor, de Laurent Gaudé ; Normal People ou Conversations with friends de Sally Rooney ; L’Amant de Marguerite Duras ; L’immeuble Yacoubian, d’Alaa al-Aswany ; La Cité de la joie ou Ou tu porteras mon deuil, de Dominique Lapierre et Larry Collins ; Martin Eden de Jack London ; Connemara ou Leurs Enfants après eux de Nicolas Mathieu ; Feu de Maria Pourchet.
Des articles & newsletters
J’ai trouvé très juste ce dernier article d’Ava Huang, qui y parle de la thérapie comme d’un moyen de sortir du déni et de s’aligner avec ses véritables besoins. “Peu de gens dans notre vie ont intérêt à nous dire quelque chose qu’on est pas prêt à entendre”, rappelle-t-elle. Les psys seraient là pour ça.
A therapist is someone who is professionally paid to help you realize you’re in denial. If you have a good therapist, they’ll find a way to slowly but firmly explain to you what your subconscious is telling you over weeks and months and years.
Difficile de passer à côté de l’avalanche de réactions au film Barbie. Sans l’avoir encore vu (j’ai hâte), j’ai trouvé intéressante la newsletter de Lili Barbery à son sujet. Citant également la super tribune écrite par Morgane Gonon et Lou Welgryn qui y dénoncent l’appropriation du féminisme à des fins consuméristes et la déconnexion de Mattel vis-à-vis des enjeux écologiques, la journaliste et prof de yoga y décortique les sentiments ambivalents que le film a fait naître chez elle : un plaisir de spectatrice, une euphorie nostalgique et un malaise vis-à-vis de la teneur promotionnelle de ce film qui a fait exploser l’action de Mattel et décoller les ventes de poupées Barbie.
C’est un peu triste cette ère culturelle dans laquelle les marques commandent ou inspirent des narrations hollywoodiennes aux artistes. Hier, c’était Ben Affleck pour Nike ou Ridley Scott pour Gucci. Aujourd’hui, Greta Gerwig avec Barbie. Demain, ce sera Lena Dunham avec les Polly Pocket, toujours pour Mattel.
Pourquoi pas Christopher Nolan réalisant un film pour Nutella nous vantant les bienfaits de la pâte à tartiner, ciment des familles modernes et recomposées ? (…) Et Zara ? La marque espagnole mériterait bien un film dirigé par Tim Burton pour nous raconter que grâce à sa politique tarifaire accessible, elle a permis aux femmes du monde entier d’avoir accès aux copies des créateurs les plus prestigieux.
Toutes les marques écorchées par nos récentes prises de conscience en matière d’écologie, de santé, de représentation inclusive, de respect des droits humains, d’hyper consommation, de pollution n’ont plus qu’à se servir des cerveaux les plus intelligents en les autorisant à faire preuve d’humour et d’acidité.
Et puis, j’ai lu la tribune de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, qui elle juge le film comme “une chance inouïe de diffuser le féminisme”. Bref, j’ai hâte de voir ce film.
Barbie n’est pas féministe, Mattel encore moins, mais le film de Greta Gerwig l’est, tout simplement parce que son sujet central est le féminisme. Son pitch pourrait être : comment, par la force des convictions féministes et de la sororité, Barbieland sera débarrassé du système patriarcal importé du monde réel par Ken.
Sur les tendances dans les médias, j’adore les contenus de Médianes, comme un article récent qui décrivait la façon dont la presse hyperlocale se serrait les coudes. Sur son profil Linkedin, le journaliste Jean Abbiateci (fondateur de la super newsletter Bulletin) reposte également plein de contenus intéressants, comme cet article qui détaillait les conclusions de The Atlantic sur les besoins de ses lecteurs après deux ans d’enquête ou cette chronique du Financial Times sur le nombrilisme des médias - il cite : “une industrie en déclin doit se prendre au sérieux, car personne d'autre ne le fera”.
L’entrepreneuse et investisseuse Sari Azout a écrit une lettre à une amie qui veut lancer son projet. En 6 grandes questions, cette dernière donne ses conseils sur l’état d’esprit à avoir lorsqu’on se lance dans une aventure entrepreneuriale ou artistique. Et cela avec sa clairvoyance, sa bienveillance et son esprit de synthèse habituels. Les sous-titres de sa lettre :
Will you use this opportunity to grow and evolve or will you use it to beat yourself up?
How will you avoid insecurity work?
Can you learn to enjoy the process as the end in itself, not the means?
Will you default to the norms of your industry, or will you be an original?
What tools will you use to quiet your ego and see reality clearly?
Do you have clarity on what kind of financial value you aim to create?
“J’adore”, me suis-je dit en lisant un des derniers posts d’Embedded, newsletter américaine consacrée aux tendances sur Internet. Avec un enthousiasme rafraîchissant, celui-ci s’attendrissait du hashtag Tiktok #humancore et de l’humanité que dégagent les vidéos qu’il rassemble - banales et touchantes scènes du quotidien dont les protagonistes ignorent qu’ils sont filmés - à l’inverse de l’authenticité artificielle et marketée à laquelle on est habitués sur les réseaux sociaux. Écrite par des geeks passionnés, cette newsletter propose toujours des analyses fines de ce qu’il passe sur le web et les réseaux sociaux.
Dans le numéro du 1 hebdo consacré à la relation France - Maroc, un très bel article de l’écrivaine Leïla Slimani sur le désamour grandissant entre les deux pays et le besoin de reconnaissance du Maroc, cristallisé par l’affrontement entre les deux équipes nationales lors de la finale de la dernière coupe du monde de football.
Debout, les mains serrées, le corps tendu, j’avais conscience que ces quatre-vingt dix minutes concentraient un siècle d’histoire. Se racontaient, devant mes yeux, les plaies de la “parenthèse coloniale” comme les méandres de l’histoire migratoire.
Et, dans mon choix de faire corps avec les Marocains, s’exprimait sans doute le secret désir que s’affirme enfin une forme d’égalité, une estime de soi retrouvée, qu’éclatent aux yeux du monde les aspirations d’un pays, le Maroc, qui ne veut plus être le petit frère de personne. (…)
Il n’y eut pas de condescendance mais du football, du vrai, et un grand moment de sport. Oublions un instant tout ce qui pourrait nous détourner du beau jeu qu’aimait tant mon père. Considérons ce match pour ce qu’il a aussi été : une promesse d’égalité.
Sur mon téléphone
Le 20 Juillet, suite à l’interdiction par Gérald Darmanin de la vente aux mineurs du livre Bien trop petit de Manu Causse, pourtant réservé à des lecteur(ice)s de 15 ans et plus, l’écrivain Nicolas Mathieu a lancé un défi : “ensevelir le ministre sous un déluge d’histoires de cul”. Sur Instagram, des centaines de textes relatant famines d’ados ou premiers émois ont répondu à son appel. Certaines ont été publiées sur le profil de l’écrivain, et toutes sont visibles sous le hashtag #whenIwas15.
A 15 ans, on aime et on désire comme des dingues. La littérature a quelque chose à dire de ces états. Le fait de permettre l'émergence de textes qui irriguent cette libido, et l'accompagnent, ne peut en aucun cas être confondu avec un abus. La protection des mineurs, évidemment nécessaire, ne peut sombrer dans cette sorte de puritanisme imbécile et opportuniste.
J'ai repensé à mes 15 ans. A cet été 93. Chacun devrait y revenir, se remémorer sa famine d'alors, et comme on fouinait, matait, comme notre corps était à la fois une puissance et une torture. Nous devrions toutes et tous ensevelir le ministre sous un déluge de nos histoires de cul. Je vais lui en donner une en espérant faire quelques émules. ça l'apprendra. #whenIwas15
En partenariat avec Intercités, le média Les Others a créé le "guide de l’aventure en train de nuit”, un guide PDF gratuit qui recense les espaces naturels directement accessibles depuis les gares atteignables en train de nuit. Il propose notamment une vingtaine d’itinéraires précis pour partir à l’aventure depuis Paris le week-end, sans avoir à prendre l’avion ni se farcir 5h de train.
Je me suis abonnée au compte Insta @justeunfrenchie et j’ai enregistré ses recettes de clafoutis, houmous à la betterave, salade de petit épeautre, de lentilles et de pâtes courge-feta-champignons. Sans être très sensible à sa vibe new age et son esthétique hyper léchée, je trouve son contenu très quali et toutes ses recettes, essentiellement végétariennes, me font saliver.
La reco “humour”, ça passe ou ça casse - d’ailleurs mes soeurs viennent de me répondre “c’est archi lourdingue Louise” - mais c’est pas grave, je me lance. En ce moment, je me délecte des posts Insta de l’humoriste Clément Berut, aka Babor Lelefan. Quelques posts qui m’ont bien fait glousser : un ode au mode de vie hygge, son retour sur le dernier Astérix, les 15 choses qu’un garçon amoureux fait en secret et les bonnes raisons de ne pas prendre le taxi avec Pierre Palmade.
Les jolis dessins sur l’été de l’illustratrice Clémence Sauvage. Dans ses dessins adorables, plein de délicatesse, de sensibilité et d’humour, cette dernière explique aussi comment elle a l’habitude de gérer ses émotions, confie sa tristesse après la mort de son petit chien ou raconte l’histoire de son coming out.
Quelques chansonnettes 🎶
Je me disais que c’était trop subjectif et que je n’avais aucune légitimité à vous parler musique, et puis je me suis rappelée que tout ce que je vous raconte est subjectif et que je n’ai d’expertise sur rien du tout.
Alors en ce moment, à part Cold Little Heart que j’écoute toutes les semaines depuis que j’ai vu Big Little Lies et Flowers de Miley Cyrus que je passe 2-3 fois par jour depuis sa sortie, j’écoute Chaton (Tard la nuit, Poésies, K€). Quand j’ai besoin d’un petit coup de boost, je lance Holding out for a Hero de Bonnie Tyler, Gengis de Polo & Pan ou Paris Madness de Samaran. Outta my head, de The Eagle Rock Gospel Singers me donne presque envie d’ouvrir mon coeur à Dieu. Et quand je suis d’humeur sentimentale, je rêvasse sur l’air romantique et mélancolique de Gramophone, valse d’Eugen Doga qui me fait penser aux couples tourbillonnant lors du mariage d’une amie cet hiver, dans le magnifique réfectoire de l’abbaye de Royaumont.
Les petites adresses parisiennes
Je suis passée à la bibliothèque Richelieu, qui a récemment réouvert après 12 ans de rénovation. J’ai travaillé 2h dans la superbe “salle Ovale”, qui abrite aussi une extraordinaire collection de BD en libre accès, à dévorer à sa guise dans les fauteuils oranges disposés à cet effet.
J’ai été très déçue par ma visite de la Grande Galerie de l’Évolution, malgré la beauté du bâtiment et son charme désuet style “Nuit au musée”. Avec ma copine Gwendo, on y a erré 1h30 comme des âmes en peine, décontenancées par la disposition aléatoire des animaux empaillés et l’incohérence des thématiques abordées. On a fini par comprendre que le monument s’adressait plutôt aux moins de 10 ans ou à des dessinateurs animaliers. Par contre, Gwendo m’a dit que les serres du Jardin des Plantes valaient le détour !
Avec mon amie Lana, on est allées s’enivrer à la Cave de Montreuil, cave à vins nature dont la terrasse donne sur la jolie église Saint Pierre Saint Paul, dans le vieux Montreuil. Les petites choses à grignoter sont délicieuses mais menues - bon à savoir, le serveur accepte que l’on ramène une margherita de la pizzeria voisine. Une soirée très gaie qui m’a confortée dans mon engouement pour Montreuil.
Avec des copains, on est allés au festival Amapola. Un premier (vrai) festival pour moi, très chouette malgré ses petits airs de soirée d’école de commerce (on y a croisé tout l’ouest parisien, version grande bourgeoisie “cool” et “pas coincée”). Ceci dit, cet entre-soi de l’extrême ne m’a pas empêchée de passer un très bon moment dans ce cadre champêtre et onirique, en petit comité. Il y a eu quelques moments de grâce et j’ai éprouvé un sentiment de communion grisant qui m’a redonné le goût de la fête.
💝 Appel à témoignages :
Dans mes rêves les plus fous, j’aimerais écrire des témoignages d’histoires d’amour dans le style de la chronique “Modern Love” du New York Times ou de “C’est mon histoire” (double-page croustillante qui m’a valu de piquer régulièrement le Elle de ma mère depuis mes 10 ans).
Aussi futile et désuet que ça puisse paraître, les relations amoureuses sont ma passion numéro 1 depuis toujours. Bien sûr, si j’ai la chance de m’occuper de ce genre de chroniques un jour, j’aimerais le faire sans clichés et avec une diversité de représentations. Alors :
🗞 Vous faites partie d’une rédaction et collaborer avec moi vous intéresse ? Vous connaissez quelqu’un qui pourrait être intéressé(e) ? N’hésitez pas à me faire signe en répondant à ce mail !! ☺️
💘 Vous avez une histoire à partager ? Répondez à ce mail avec un petit résumé, écrit ou audio ! Grande histoire d’amour, aventure de vacances, expérience insolite… Aucun “critère” n’est nécessaire, si ce n’est avoir envie de partager cette histoire. Quel que soit votre vécu, je serais ravie et honorée de le mettre en mots ! 🤗 Bien sûr, je m’engage à respecter votre éventuel désir d’anonymat.
J’ai créé un profil sur Patreon !
Si vous souhaitez d’ores et déjà me soutenir et être les premiers à découvrir le contenu exclusif que je vais poster sur mon compte Patreon : voici ma page. Je posterai toutes les contreparties au cours du mois d’août et je serais ravie d’avoir vos retours. 😊
Bien sûr, si vous voulez me soutenir en “one shot”, avec un montant libre, ma cagnotte Tipeee reste ouverte. Un grand merci pour votre soutien ! 💕
Voilà, c’est la fin de cette newsletter. J’espère qu’elle vous a plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à la transférer à un(e) ami(e) et à vous abonner si ce n’est pas déjà fait.
✍️ Et comme d’habitude, n’hésitez pas à me répondre ou à commenter ce post pour me partager votre ressenti ou me faire vos recommandations. Je le dis à chaque fois mais vous lire me fait toujours super plaisir !! Et si vous vous sentez de me faire un retour plus général, c’est possible sur ce formulaire.
Merci beaucoup !!
À bientôt, Louise
Je dis OUI à Borgen, à la newsletter d'Ava Huang sur la thérapie, et à la chanson "Outta my head" découverte dans la géniale série Suits qui figure définitivement dans mon top 5 de mes séries préférées of all time 🙏😍
Je n'ai pas encore lu Murakami (alors que mon cœur réside à moitié au Japon, j'ai honte) mais si tu aimes la littérature japonaise, je te recommande le court roman "Le fusil de chasse" d'Inoué, que j'ai lu il y a 1000 ans mais qui m'avait emportée.
Merci pour toutes ces recos, si nombreuses qu'elles me serviront sûrement plus d'un été, je range ce mail soigneusement pour revenir y picorer 🤗
Profite bien de la Suisse (et j'espère que ton genou va mieux !) 😊
Idem pour les romans contemporains ! j avais pas fini de lire ta newsletter, toujours savoureuse