Coucou tout le monde,
J’espère que vous allez bien !
De mon côté, ça va. Les petits bourgeons, le soleil, l’air doux du printemps n’y sont pas pour rien - j’ai l’impression d’entrer dans une saison où les chagrins ne s’installent pas. Sans oublier un pic d’oestrogènes qui vient à point nommé !
J’ai bien cru qu’une petite séparation teindrait de nostalgie le début du printemps, mais je me surprends à être en forme. Pourtant, j’ai procrastiné des mois, expédiant avec toujours plus d’impatience les questions de mon entourage. La réponse, brève, respirait l’ambivalence - “on se voit toujours”. Parce que malgré les doutes, ressentis dès les premières heures, c’était doux, tendre et réconfortant. Au creux de l’hiver, ça se refuse difficilement.
Cet automne, dans un élan de courage et de lucidité, je lui avais dit que ça ne menait à rien - on allait s’attacher et se faire souffrir. On a tenu quelques semaines… Jusqu’à craquer après un dîner savamment orchestré par moi-même. C’était reparti pour des mois de tendresse et de tiraillement. J’ai l’impression d’avoir passé l’hiver sur un rivage, paralysée par le mur de vagues à franchir pour prendre le large. J’ai trop souvent bu la tasse pour ne pas appréhender.
Or face à une grosse vague, on ne peut pas rester passif. Il faut y aller avec conviction, plonger dedans avec assurance pour ressortir derrière. Me jeter à l’eau n’est pas tant un problème. C’est après que ça se corse, quand il faut continuer à nager vite et fort contre le courant qui nous ramène au point de départ.
La semaine dernière, ça m’a semblé moins flippant que d’habitude. Alors un soir, je me suis jetée à l’eau, tremblotante, la gorge serrée. Quelques minutes plus tard, j’étais de l’autre côté, ébahie. Évidemment, ce soir-là, j’ai pleuré - dans ses bras, sur mon vélo, dans mon lit. Des sanglots saccadés d’ado de 12 ans.
En apparence, c’était une petite rupture de rien du tout. La fin sans heurts d’une relation jamais officialisée par un “je t’aime” ou un week-end à la mer. Sur toute la ligne, on s’est comporté comme des adultes - tendres et respectueux mais raisonnables, lucides, averses au risque. Mais on s’est envoyé des ❤️, des 😘 et des 💪, on s’est écouté, encouragé, félicité, câliné et consolé, on s’est fait des bisous au fond des salles de ciné. Le mois dernier, on a commencé à s’appeler par des noms de fruits de mer. On a chacun été cet invité au statut pas clair à l’anniversaire de l’autre.
Dans les jours qui ont suivi, j’ai repensé à sa joie de vivre, sa gentillesse infinie, ses grands éclats de rire, l’odeur de son cou, ses câlins enveloppants, ses adorables petites railleries, sa générosité, ses encouragements. Les larmes montaient automatiquement, accompagnées d’un lot de tourments : avais-je tué une belle histoire dans l’oeuf ? N’allais-je pas regretter ce mec en or ? Étais-je incapable d’engagement ? En arrière-plan, la tentation du craquage. Sonner chez lui à 22h30 un soir de semaine. Il ne dirait pas non. Mais j’essaye de garder le cap. Par respect pour lui, pour moi… Pas d’excuses, et encore moins par un jour de soleil et de pic d’oestrogènes.
Voilà pour ce rapide état des lieux. Et maintenant, place aux recos du mois !! Au programme : des podcasts, des romans, une BD, des films, un bijou de dessin animé, un documentaire, des vidéos, une expo, des spectacles, mes envies de spectacles, des cafés et des bouis-bouis parisiens. Bonne lecture ! 😘
Des podcasts 🎧
Quel plaisir, d’écouter des gens intelligents, nuancés et éloquents ! On se sent juste un peu bébête, à côté. C’est ce que je me suis dit en écoutant François Bégaudeau débriefer des films Tàr (🤩) et Anatomie d’une chute ou du roman Connemara dans La Gêne occasionnée, podcast de critiques ciné et littéraire. Interrogé par “l’homme qui n’a pas de prénom”, avec qui il partage une complicité évidente, l’intellectuel nous parle d’oeuvres littéraires ou cinématographiques avec une subtilité, une maîtrise et une verve jouissives. Précis et rigoureux, il appuie son interprétation sur des exemples concrets (comme la grammaire d’un roman, les choix de montage d’un film…). Et nous fait (re)toucher du doigt la rigueur, la finesse et la profondeur d’analyse des (bons) cours de français du lycée. Merci à Mathieu P. et Maxime D. pour la super reco !! 😘
J’ai adoré écouter la “Q Fession” d’Olympe de Gê dans le Pod Q, nouveau podcast de partage d’expériences et de conseils autour de la sexualité. Je savais qu’Olympe de Gê avait co-fondé les podcasts érotiques Voxxx et Coxxx (dont j’ai à ce jour écouté l’intégralité des épisodes gratuits 😏). Pas qu’elle était performeuse, réalisatrice de films porno alternatifs, autrice de plusieurs livres (comme Sex Talk, qui vient de sortir) et podcasts (sur les violences gynécologiques et sur le chagrin d’amour). En plus, elle anime des ateliers d’écriture ou de communication / toucher à destination des couples. Elle a un compte Insta et un blog. Dans cette conversation à coeur ouvert, elle revient sur son parcours, confie sa vision de la sexualité, livre les secrets des tournages et de l'écriture de ses scénarios. Un témoignage très sincère, fin et bienveillant qui m’a donné envie de suivre ses aventures. Merci beaucoup à Léa A. qui m’a parlé du Pod Q ! 😘 Extrait du manifeste sur son site :
Parce que le sexe mérite d’être filmé avec amour
Parce que vous méritez un porno en harmonie avec vos valeurs
Parce que vous méritez de ressentir une fois la vidéo terminée
non pas de la honte ni de la culpabilité mais de l’étonnement
de l’excitation de l’empouvoirement de la joie
C’est en anglais, ça parle vite, ça cite du jargon socio-économique et je n’ai vraiment pas tout compris. Mais si le sujet vous fascine autant que moi, je vous conseille le podcast The Dream, de la journaliste américaine Jane Marie (longtemps à la prod’ du célèbre podcast This American Life). Ses interviews, à la réalisation soignée, nous plongent dans les arnaques de certains gourous de l’industrie du bien-être aux États-Unis, dont les business ressembleraient aux pyramides de Ponzi si les ressorts psychologiques utilisés pour attirer de nouveaux entrants ne se rapprochaient pas plus de ceux d’une secte que d’une société d’investissement. J’ai d’abord écouté Jane Marie dans l’épisode Is Personal Coaching a Scam ?, où elle est interviewée par Ann Helen Petersen, avant d’enchaîner sur The Dream avec les épisodes Coaching or Culting ? et The MLM-to-coaching pipeline, tous les deux captivants.
Débriefer d’Emily in Paris avec un stand-uppeur américain basé à Paris, papoter d’En Thérapie avec une psychothérapeute, revenir sur Chair Tendre avec une personne intersexe… Dans chaque épisode de son podcast Sous-titres, Amaury Boat fait le pont entre une série et la société, en discutant de sa pertinence avec un·e invité·e au regard éclairant sur la question. J’adore !
Sur la reco de la journaliste Lucie Mikaelian, j’ai commencé à écouter le nouveau “talk-show culturel” Kink. Musique, séries, humour, littérature, influence… Chaque semaine, la journaliste Camille Diao reçoit dans son salon une joyeuse bande de chroniqueurs et chroniqueuses qui vient débattre, interroger l’époque et partager ses coups de coeur culturels du moment dans la joie et la bonne humeur. Sortent ensuite 1) un épisode de 5-7 minutes où chacun présente ses “objets culturels fétiches” et 2) un long épisode en compagnie d’un·e artiste, comédien·ne, humoriste ou auteur·ice. Un ping-pong exigeant mais vivant, curieux, pas snob qu’il me manquait sur la culture (au sens large) !
Des films 🎬🍿
J’ai beaucoup aimé La salle des profs, un film de l’allemand İlker Çatak qui nous plonge dans un huis-clos haletant au sein d’un établissement scolaire. Choquée par la façon dont un élève d’origine turque a été un peu vite désigné comme responsable d’une série de vols qui a eu lieu au sein de l’établissement, l’enseignante (et personnage principal) mène sa propre enquête. Mais la méthode employée et ce qu’elle révèle ébranlent le collège, adultes et élèves compris. Incarnée avec brio par l’actrice Leonie Benesch, elle se retrouve au coeur d’un engrenage oppressant nourri par la mauvaise foi, les jugements hâtifs et l’emballement médiatique. On voit en l’école une petite métaphore de la société, avec son lot d’injustice, de discrimination, de violence, d’opportunisme, d’hypocrisie et d’intox. Sans trop savoir quoi penser de la fin, j’ai trouvé ce film super. Merci à Axelle L. pour l’invitation !! 💕
Alerte pépite !! J’en suis au 11ème épisode, mais tant pis : je vous recommande chaudement Samuel, une série animée hyper drôle, délicate et rafraîchissante réalisée par Emilie Tronche. La série, qui nous emmène dans la vie d’un petit garçon de 10 ans dans les années 2000, porte autant sur le quotidien en classe et dans la cour de récré que sur les émotions, les sentiments et les questionnements qui peuvent advenir à cet âge-là. Feuilles Diddl, chorale et cours de danse, tubes d’Abba ou des Black Eyed Peas, passe-temps absurdes, anniv’ à la piscine, soirées sur MSN, trajets en autocar... Le retour en enfance est assuré (et pas seulement pour les personnes nées à la fin des 90’s !) Les dessins, les musiques et les dialogues, géniaux. Et ce petit bijou d’humour et de sensibilité est sur Arte. Pour découvrir l’histoire de la série, c’est par ici.
J’ai enfin vu My Octopus Teacher, film documentaire de Pippa Ehrlich et James Reed, dans ma liste Netflix depuis une éternité. En 2010, le sud-africain Craig Foster se met à plonger quotidiennement en apnée dans une forêt d’algues sous-marines. Il y fait la rencontre d’une jeune pieuvre dont il suivra les aventures pendant un an, jusqu’à la mort de l’animal (😭). J’ai été complètement émerveillée par les facultés extraordinaires de la petite pieuvre - capable de jouer, danser, survivre à des attaques féroces, faire repousser une tentacule arrachée, changer de forme et de couleur pour tromper ses prédateurs… Tout ça avec une grâce et une réactivité bluffante ! Et bien sûr, la relation de confiance qui naît entre elle et son nouveau fan est super émouvante.
J’ai eu l’estomac noué devant How to have sex, un film réalisé par la britannique Molly Manning Walker. À la fin du lycée, Tara, Skye et Em s'offrent leurs premières vacances entre copines dans une station balnéaire ultra fréquentée. Euphorique, le trio se lie d’amitié avec des voisins anglais avec qui elles vont enchaîner les fêtes, les shots, les cuites et les nuits blanches. Le film, hyper réaliste, nous ramène à la saveur électrique des premières fois et nous plonge dans la zone grise du consentement, dans un contexte d’euphorie collective propice aux injonctions et aux dérapages. Peut-être parce que je me suis un peu reconnue dans le personnage de Tara, l’histoire m’a touchée et prise aux tripes - j’ai rarement eu autant envie d’intervenir dans un film. Combien de jeunes femmes devront encore en passer par cette objectivation, cette honte et ce désenchantement ? Merci à Inès A. pour la reco ! 😘
J’ai adoré la partie 2 de Dune, roman de science-fiction adapté au cinéma par Denis Villeneuve. Je ne vous fais pas le pitch - je serais d’ailleurs assez incapable de vous décrire l’intrigue et de nommer les personnages (peut-être le seul défaut du film ?). J’ai aimé me laisser porter par le spectaculaire de ce film dont les décors, les costumes, les images et la musique m’ont semblé d’une beauté et d’une créativité saisissantes. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en 3 heures. Et alors que la plupart des blockbusters me laissent de marbre, je suis ressortie du cinéma de la Villette des étoiles dans les yeux ! Encore merci Paulo pour l’invitation !! 😘
Des livres 📚
Dans Les Simples, la romancière Yannick Grannec nous plonge dans le quotidien ritualisé, austère et clos des soeurs de l'abbaye Notre-Dame du Loup, forteresse juchée sur une colline de Provence, qui prospère grâce au commerce de concoctions médicinales prisées jusqu’à la cour. Vie de l’abbaye, rituels religieux, hiérarchie, amitiés, rivalités et petites mesquineries… On découvre la rude vie de ces femmes devenues nonnes à une époque où la vocation religieuse est rarement un choix personnel. Un long fleuve malgré tout assez tranquille, qui sera chamboulé par la cupidité d’un évêque et la paranoïa du temps, alors que fleurissent les procès en sorcellerie. Le cadre rappelle le chef d'oeuvre Le Nom de la Rose, même si le plaisir que j’ai eu à lire Les Simples tient moins à son intrigue qu’à la plume aiguisée, érudite et singulière de son autrice. J’ai adoré faire la découverte de ce roman très bien écrit, aussi tendre, touchant et poétique que drôle, cru et féroce.
- Fais-moi la pluie, dit Fleur.
Les doigts de sœur Clémence ruissellent sur le crâne de l'enfant.
- Fais-moi le vent.
Elle souffle sur les tendres paupières, fermées d'extase.
- Touche mon cœur comme il t'aime.
Sous la paume de la vieille femme, l'oiseau en cage toque avec une vigueur qu'a oubliée le sien.
Plusieurs copains m’ont recommandé L’Indésir, le premier roman de Joséphine Tassy. De retour de boîte de nuit, Nuria reçoit un appel et apprend que sa mère, à qui elle n'a pas parlé depuis des années, est morte. Le lendemain, elle se rend à l’enterrement avec Abel, un garçon qu’elle a ramené de soirée. De fil en aiguille, des rencontres leur permettent de recomposer le portrait de cette mère inconnue. J’ai aimé le titre, le pitch, la jolie écriture, la justesse et la profondeur de certaines phrases, l’ambiance surréaliste, le monologue intérieur sarcastique de l’héroïne. Mais le livre m’est parfois tombé des mains, les passages poétiques m’ont laissée perplexe et les dernières pages, qui font tout à fait basculer l’histoire dans le genre “initiatique”, m’ont semblé un peu tirées par les cheveux. Et même en comprenant que son détachement et son mépris s’expliquent par cet abandon de sa mère, le personnage de Nuria m’a laissée de marbre. Je n’y ai peut-être pas vraiment cru ?
Pendant une insomnie, j’ai lu le roman graphique Minuscule folle sauvage, de Pauline de Tarragon. Un monologue intime, poétique, grave et léger de 112 pages qui nous parle de sensibilité, d’introversion, d’inadaptation, de solitude, de peur du vide, de trouble borderline, de tristesse et de guérison. L’autrice, qui est aussi chanteuse sous le nom de Pi ja Ma, nous y raconte un peu de son histoire, nomme les angoisses qui l’habitent, cite ses astuces bien-être et ses “oeuvres doudous”. Ce récit m’a touchée et si vous aussi êtes de la famille des angoissé·es, vous vous sentirez sans doute moins seul·e en le refermant. Merci à mon cousin Aurel pour le joli cadeau ! 😘
J’ai lu d’une traite Courir l’escargot, un bref essai poétique de Lauren Bastide. Fascinée par cet animal vieux de 600 millions d’années dont la lenteur défie notre époque, la journaliste part sur les traces de l’escargot en le laissant questionner nos vies trop rapides et en en faisant un symbole de résilience face aux traumatismes. En toute franchise, il m’aurait moins intriguée si je n’étais pas animée d’une curiosité un peu voyeuriste à l’égard de son autrice. Et le résultat, malgré une belle couverture et une jolie écriture, m’a moins évoqué un travail abouti qu’un caprice de star qui aurait rassemblé ses notes d’iphone dépareillées. Ceci dit, c’était loin d’être désagréable. Merci beaucoup Julia pour le prêt !! ❤️
Des articles 🗞️ 💌
J’étais complètement passée à côté de Prends L’oseille, la newsletter d’Héloïse Bolle, et j’ai tout de suite été convaincue par son article La position de l’invité·e. La veille, une amie en pleine lecture de Titiou Lecoq nous avait évoqué son dilemme : comment faire pour acheter ET emménager avec son mec, alors que ce dernier n’a pas sa capacité d’investissement ? Lui proposer d’acheter un % de l’appart’ ? Lui faire payer les courses ou un loyer ? Le conseil principal d’Héloïse ? L’invité·e doit investir aussi, d’une manière ou d’une autre. Si cette édition évoquait un dilemme bien spécifique, la newsletter aborde plein d’autres questions liées aux finances perso. J’aime le clarté et le ton cash, fun et pragmatique de la news (ainsi que sa rareté, assurance de qualité).
Ici, on parle d'argent simplement. L'argent qu'on gagne, l'argent qu'on met de côté, l'argent qu'on dépense, celui qu'on ne devrait pas dépenser, l'argent qu'on investit, l'argent qu'on doit, l'argent qu'on reçoit, l'argent qu'on partage.
J’étais très heureuse en parcourant mes mails d’y trouver une newsletter de Haley Nahman, de retour après 3 mois de congé mat’. Je sais que je la cite déjà beaucoup, mais pour celles et ceux qui seraient passés à côté de sa newsletter Maybe Baby : la journaliste new-yorkaise de 34 ans y aborde chaque semaine des sujets psycho, culture et société avec intelligence, finesse, lucidité et un ton très incarné (jamais égocentrique). Dans Like a mother, sa première newsletter de rentrée, elle revient sur la nuit de la naissance de sa petite fille avec sa sincérité, sa finesse et son talent habituels.
“Comment j’ai failli devenir une cheffe toxique” : j’ai adoré la dernière édition de la newsletter du Curiosity Club, rédigée par la talentueuse Camille Lizop, qui m’a beaucoup parlé malgré ma maigre expérience en entreprise. Cette dernière y invite les femmes à imaginer un autre horizon que les armes de domination traditionnellement utilisées dans le monde corporate, et fatalement reprises par les femmes “au cœur de la grande guerre psychologique pour se faire respecter au travail”. La proposition ? “S’entraîner à se faire respecter sans chercher à dominer”. Un article concis et joliment écrit, plein d’humour et de justesse.
Leurs façons de parler, de ne pas écouter, de forcer. J’ai tout compris. Le masque, la distance, la froideur. L’aversion pour les émotions, pour l’empathie et le doute. J’ai compris, malgré moi, l’intérêt de se la jouer adulte et sans vergogne. L’autorité d’abord. Je me suis vue passer en mode warrior. Dégainer façon Anna Wintour. Peur de rien, prête à tout. Puis j’ai paniqué, suis revenue à moi, mais pas la même.
Mes grandes sœurs toxiques ont brisé les plafonds de verre comme elles ont pu, souvent dans la violence. À quoi bon redistribuer les rôles de la domination si c’est pour garder le même scénario ? Alors, j’ai pris le taureau par les cornes, ambiance autodéfense.
Pépites d’Internet 🤳
Hormones ovariennes, fenêtre de fertilité, glaire cervicale, corps jaune, phase folliculaire / lutéale… Ces termes n’auront plus aucun secret pour vous après avoir lu les explications limpides de Laurène Sindicic, ex-avocate formée en observation du cycle et restauration de la fertilité. Sur son compte Instagram Émancipées, cette dernière transmet ses connaissances sur le cycle féminin, déconstruit les mythes et décomplexe le sujet avec un enthousiasme et une pédagogie à toute épreuve. Son objectif : permettre aux femmes de mieux connaître leur corps et leur donner des clés pour faire des choix éclairés, confiants, naturels et efficaces, qu’il y ait ou non envie de bébé. Non seulement j’ai appris PLEIN de trucs en parcourant son compte (gosh ! ; oui ! ; fou !), mais elle a réussi à me rendre le sujet complètement fascinant. Merci à Emma G. pour la super reco ! ❤️ PS : Laurène partage plein d’infos dans un épisode du podcast Entre nos Lèvres.
“Nous sommes TOUS contaminés.” Début mars, l’activiste écologiste Camille Étienne s’est attaquée à un nouveau chantier : les PFAS, aussi appelés "polluants éternels". Une famille de molécules chimiques utilisés massivement depuis les années 1940 par les industriels que l’on trouve aujourd'hui partout dans notre quotidien, des fameuses poêles en téflon à nos produits cosmétiques. Quasi indestructibles, ces substances posent de graves risques pour la planète et notre santé (cancer, dysfonctions immunitaires...). L’enquête menée par la team de Camille Étienne a été partagée sous forme d’un documentaire dispo sur Youtube. Je vous le conseille : au-delà du topo sur les PFAS, on comprend comment ils ont mené l’enquête et à quel point la pression citoyenne est cruciale pour contrebalancer l’influence des lobbys. Le truc de fou ? Ça a marché : l’Assemblée Nationale vient de voter leur interdiction dans les cosmétiques, les textiles d’habillement et les farts de ski. Une première, à l’échelle mondiale !
Cela faisait une éternité que je n’avais pas regardé les vidéo-clubs de Konbini. J’ai aimé découvrir les coups de coeur et inspis de la réalisatrice Justine Triet.
L’interview de Golshifteh Farahani, interrogée par Salomé Saqué sur le plateau de Blast, m’a captivée. La charismatique actrice, qui vit à Paris depuis son exil, incarne aujourd’hui l’une des voix iraniennes les plus écoutées. Puissante, émouvante, inspirante, elle est devenue depuis la mort de Mahsa Amini une véritable porte-parole de la révolte iranienne, dans son propre pays et à travers le monde. Dans cet échange, elle revient sur les révoltes et le vent de liberté qui font trembler le régime depuis 2022, mais aussi son histoire personnelle, douloureuse et inspirante, depuis son enfance en Iran.
Expos, spectacles, émission… 🖼️✨🎙️
Un mercredi soir, dans les tréfonds des locaux de France TV, j’ai eu la chance d’assister à un direct de La Grande Librairie. Les coulisses, le décor, la tension du direct… C’était génial de découvrir l’envers d’une émission de télé, assez semblable à une scène de théâtre. Augustin Trapenard y était un chef d’orchestre à son image : charmant, brillant, sincère, drôle, pas prétentieux… Merci encore à Sandrine de la librairie L’instant pour l’invitation, et à Julia d’Aux Livres, etc. d’avoir fait le lien ! 😊🙏
J’ai trouvé magnifique l’expo Iris Van Herpen au Musée des Arts Décoratifs, qui présente une sélection de plus de 100 pièces de haute couture réalisées par la créatrice néerlandaise. Mêlant les savoir-faire traditionnels et les nouvelles technologies les plus pointues, Iris van Herpen transgresse les normes conventionnelles du vêtement. Inspirées autant par la nature, la botanique, la biologie ou l’architecture, ses pièces évoquent un univers onirique et fantastique. “Ça fait penser à Dune”, a commenté mon amie Jeanne. “Grave, et au Règne Animal !”, j’ai ajouté. À travers plusieurs films, l’expo nous plonge dans les coulisses de la conception, dans un atelier d’Amsterdam autant peuplé d’artistes et de couturiers que de développeurs et de techniciens. Merci à Jeannette L. pour la super idée !! 🕦 Jusqu’au 28 avril au MAD.
Très rapidement, parce que c’est terminé…
🎤 J’ai eu la chance de récupérer une place au concert de Zaho de Sagazan. La jeune chanteuse m’a peut-être moins émue qu’impressionnée et j’ai trouvé les 20 dernières minutes un peu poussives, mais je suis conquise par sa sensibilité, son intelligence, ses textes poétiques et sa voix grave, puissante, à la fois grinçante et pleine de candeur. Ses mots aux Victoires de la musique, prononcés après qu’elle ait raflé tous les prix, résonneront sans doute auprès de tous les grands sensibles !
🌹J’ai adoré l’expo Parfums d’Orient à l’Institut du Monde Arabe, une balade immersive à la découverte des parfums d’Orient et de leur histoire. Original, ludique, rafraîchissant et inspirant !
👒 Avec ma troupe, on n’a pas adoré Un chapeau de paille d’Italie, une pièce d’Eugène Labiche mise en scène par Emmanuel Besnault et Benoît Gruel. Malgré des bonnes idées, tout nous a semblé assez lourdingue. Ceci dit, on a eu le plaisir de redécouvrir le très charmant théâtre du Lucernaire !
💰J’ai été assez déçue par L’abolition des privilèges, (quasi) solo de Maxime Pambet adapté d’un roman historique de Bertrand Guillot et mis en scène par Hughes Duchêne. Si la pièce a été l’occasion de piqûres de rappel sur la nuit du 4 août 1789 et son contexte (un régime à bout de souffle et déficitaire, un peuple à bout de nerfs qui réclame justice...), le propos et la mise en scène m’ont semblé inaboutis. Non seulement le précédent spectacle d’Hughes Duchêne avait mis la barre plus haut, mais j’avais déjà été époustouflée par Ça ira (1) Fin de Louis, un spectacle de Joël Pommerat inspiré par la Révolution française.
Mes envies théâtres pour les prochaines semaines ? 🤔 Dans ton coeur, de Pierre Guillois (reco de la comédienne Aurore Serra) ; Clôture de l’Amour, de Pascal Rambert (j’avais ADORÉ Soeurs et Audrey Bonnet me fascine). Sinon, je vous recommande Féminines, de Pauline Bureau (déjà vu - génial !).
Des petites adresses parisiennes ☕️🍦🥙🍷🍰
Inspirée par une reco du Guide du Paris Boui-Boui (voir extrait ci-dessous), j’ai déjeuné chez Bodhi Vegan. Un décor qui ne paye pas de mine, des plats délicieux (la marmite de “poulet” 🤤), un serveur d’une patience et d’une gentillesse incroyables, un super rapport qualité-prix (menu du midi à 13,50€)… Je vous recommande !📍 23 avenue Claude-Vellefaux, Paris 10ème.
Situé à deux pas de l’hopital de Saint-Louis, ce restaurant 100% vegan devrait être remboursé par la sécu tant son décor zen et sa musique apaisent. La longue carte reprend les classiques de la cuisine de sud-est asiatique en version végétale. Le chef Thanh, bouddiste, maîtrise la cuisine simili-carnée et nous surprend avec un croustillant “poulet” frit, une soupe pho au “boeuf” bien parfumée ou une marmite de “crevettes” caramélisées. Les textures sont bluffantes et le goût au rendez-vous. Chloé Vasselin
Organiser une interview un mardi matin dans un café suédois éclairé à la bougie, écouter mon invitée en sirotant un latte supplément lait d’avoine… C’est à ce genre de moment scandaleux de kiffe que je m’accroche quand c’est moins évident. Tout ça pour vous recommander Fauna, un café on ne peut plus cool et hygge installé rue Oberkampf. Un décor minimaliste, une jolie banquette verte, des tables en bois éclairées à la bougies, 0 ordinateur, des cafés soignés et de délicieuses brioches à la cannelle… Ce genre de lieux ont quelque-chose d’un peu lisse et hors-sol, mais c’était très agréable.📍12, rue Oberkampf, Paris 11ème.
Avec une amie freelance, lasses de l’affluence et des horaires réduits de la bibliothèque Richelieu, on s’est rabattue sur la bonne vieille BPI du Centre Pompidou, dont je gardais un souvenir tristoune et miteux de mes premières années d’études. À l’époque, il fallait faire 35 minutes de queue sur un trottoir malodorant, partager la cafet’ et des infrastructures usées avec des mecs bourrés et des pigeons égarés. Mais la BPI, qui a apparemment fait peau neuve, m’a cette fois fait l’effet d’un endroit bien plus propre, agréable et accueillant.
Avec des copains, j’ai dîné chez Krishna Bhavan, un restaurant indien 100% végétarien près du métro la Chapelle. Pour la modique somme de 9€90, j’ai mangé un délicieux et consistant paneer butter masala accompagné de sa parotha (sorte de crêpe). Merci Victor pour l’adresse !! 📍24 Rue Cail, Paris 10ème.
Autre bon spot pour travailler dans le centre de Paris : le café Le Floor, à deux pas de la place de la Bourse. Lumineux, élégant, spacieux, confortable, doté de wifi et de prises un peu partout, ce café semble enchanté d’accueillir les travailleurs et leurs ordis (ils l’écrivent eux-mêmes sur le site). Merci encore Clara pour l’adresse ! 😘 📍42 Rue Notre Dame des Victoires, Paris 2ème.
J’ai redécouvert Le Fumoir, le mythique café-restaurant qui fait face au musée du Louvre. J’aime son décor cosy et élégant, sa bibliothèque où l’on peut vraiment emprunter un livre pour le lire sur place (est-ce que je l’ai fait ? Non, bien sûr), ses fauteuils et canapés où lire les revues et journaux mis à la disposition des clients (est-ce que je l’ai fait ? Non, bien sûr). J’y ai retrouvé l’amie plume au coeur d’un après-midi pluvieux, et c’était un vrai bonheur de pianoter sur mon clavier, encouragée par ce lieu inspirant et la vue de mon chocolat chaud, dodu et fumant.📍6 Rue de l'Amiral de Coligny, Paris 1er.
Podcasts, romans, essais, films, documentaires, séries, spectacles, comptes Instagram / Tiktok, chaînes Youtube, expos, restaus, cafés, formations, conférences, marques, pépites WTF… N’hésitez pas à nous recommander vos coups de coeur du moment, en un petit roman ou en 3 lignes ! ☺️
Tellement bien cette édition !! J’ai fait à peu près 12 screenshots de choses à voir, explorer, lieux à découvrir. Et tellement génial d’avoir pu assister à l’enregistrement de l’émission la grande librairie 😍
Ton introduction est merveilleusement bien écrit (et le reste est tout aussi chouette)