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mai 6, 2023Liké par Louise Hourcade

Merci pour ce texte qui résonne, comme d’habitude, avec tellement de questions que je me pose en ce moment.

J’ai vécu 7 ans à Bruxelles à partir de mes études de cinéma dans une école. Et je n’ai jamais aimé une ville comme celle ci. Bruxelles est une ville incroyable. À taille humaine, verte, tous les transports y sont cools (les trams..) mais en général on peut tout faire à pieds, ou en vélo. Les apparts et maisons avec jardin sont immenses, haut de plafond, ultra lumineux. L’architecture est magnifique, toutes les rues sont des musées à ciel ouvert. Les gens y sont réellement plus sympas et mille fois moins prise de tête qu’à Paris, ce n’est pas un cliché. Je ne me suis jamais sentie jugée là bas. On ne parle pas de fringues en permanence. Les tens sont cools mais tu peux t’habiller n’importe comment avec des fringues trouées et tu seras toujours cool. C’est une ville internationale qui n’a pas l’esprit chauvin de Paris. Dans le tram on entend régulièrement parler 7 langues différentes. Il y a une culture alternative et artistique folle (tellement de squats, d’écoles d’art, de soirées) il y a toujours un truc à faire et surtout on a l’impression qu’on y a notre place et qu’on peut y mettre notre pierre à l’édifice. J’y ai créé un festival d’art engagé avec 3 copines qui s’est tenu pendant 4 ans, et on y connaissait rien de rien mais c’était une expérience folle, on a rencontré tellement de gens, on a fait exposé et représenté des centaines d’artistes de toutes les formes !

Mais… aujourd’hui je vis à Paris. Parce que c’est là qu’il y a le plus de tournages, parce que j’ai eu l’intermittence du spectacle en 3 mois et que le statut d’artiste belge est (était car il y a eu une reforme cette année) quasi impossible à obtenir. Et puis parce que tous mes amis sont partis de Bruxelles, que je me suis séparée de mon copain qui était bruxellois..et lorsque j’y retourne, je me sens chez moi, je porte sincèrement cette ville dans mon coeur comme un amour perdu, mais je me sens aussi triste et nostalgique. Elle est remplie de tellement de souvenirs heureux. C’était mes premières années de liberté où je vivais enfin seule. C’est ma ville, je me la suis appropriée toute seule.

Je me dis que j’y reviendrais un jour peut-être… mais pour l’instant j’ai appris à aimer Paris. Parce que c’est là que je travaille, c’est là que sont la plupart de mes amis et connaissances. Et j’avoue que vivre vers Bolivar entre les Buttes chaumont, le canal de l’ourq où je vais y prendre cafés et repas, même seule, tous les week-ends, le canal Saint Martin, le calme et le dépaysement de la butte bergeyre, la folie et les raviolis de Belleville, son parc, ses hauteurs… bref je ne me sens pas vivre à Paris en ne sortant que très peu de ce quartier et en me déplaçant en vélo :) et je me sens « au cœur des choses » même si à part aller au ciné beaucoup, je fais pas grand chose de culturelle finalement. La flemme l’emporte souvent !

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Merci beaucoup Julie pour ce témoignage trop sincère ! 🥲 Il traduit vraiment à quel point cette question de la ville qu'on habite est complexe, et à la croisée d'enjeux tant professionnels que sociaux et personnels... Ça rend l'arbitrage vraiment pas évident !

Et quelle jolie description de Bruxelles, on ressent tellement l'énergie de ces années là-bas ! Le festival, et tout ! Je connais vraiment peu mais j'y ai passé 3 jours il y a deux semaines, et c'est vrai que j'ai eu cette impression d'une ville à taille humaine, jolie, plus tranquille, joyeuse, pas prise de tête, éclectique !!

Mais comme tu l'exprimes très justement, parfois, ces villes qu'on a trop aimées ressemblent un peu à des ex ! Les retrouver (trop tôt ?) peut rendre très nostalgique, et c'est pas évident de s'y projeter à nouveau tant le passé a été beau et intense émotionnellement. Je ressens la même chose vis-à-vis de certains endroits où il y a eu ces petits "moments de grâce" (des vacances géniales, une jolie histoire d'amour...) D'autant que ma mémoire a sûrement un peu enjolivé ces souvenirs avec le temps. Quand je suis allée à Rome pour la première fois il y a 12 ans, j'étais ultra amoureuse d'un garçon de ma classe de latin... J'ai quand même adoré la ville quand j'y suis retournée l'année dernière, mais la ville était clairement moins magique et romantique que dans mon souvenir, j'étais un petit peu déçue ! 😅 Et j'ai adoré habiter à Madrid dans le cadre de mes études, insouciante et entourée de plein de copains, mais est-ce que je m'y plairais en y retournant toute seule ? Rien n'est moins sûr haha.

Peut-être qu'un jour, je ressentirai un vrai ras-le-bol de Paris et un vrai "appel" pour une autre ville, mais pour l'instant, je suis comme toi : j'y trouve quand même mon compte, je suis heureuse de vivre près de mes copains. Et quelque part, me dire "bon, aujourd'hui, je suis à Paris - faisons en sorte que ça se passe le mieux possible !" m'allège un peu d'un poids. Il ne tient aussi qu'à moi d'aller chercher la verdure, de me déplacer à vélo, de m'installer dans les quartiers dans lesquels je me sens mieux... Sans exclure qu'un jour, il y aura une vraie évidence pour une autre ville !!

Bref, désolée, je suis très bavarde ! Encore merci pour ce joli et franc témoignage ! ☺️

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Elle a oublié de dire que la majorité de la population bruxelloise vient de l'autre côté de la Méditerranée

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C'est vrai !!!

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mai 8, 2023·modifié mai 8, 2023Liké par Louise Hourcade

Quels questionnements intéressants et sujet très intéressant auquel je n'arrête pas de penser ! :)

J'ai beaucoup déménagé depuis que je suis petite, et n'ai pas vraiment de ville que je peux appeler "maison". Elles ont toutes été une maison à part entière pour moi à un moment donné de ma vie, à des âges très différents. Pour toutes j'ai gardé un amour très différent, des amis ou bien juste un ressenti, une admiration pour la culture, etc... Et finalement, je n'ai de vraies attaches nulle part. Pour ne citer que les villes où j'ai vécu au moins un an hors études : Varsovie, Moscou, Lyon, Paris et Metro. A cela pouvons-nous ajouter Tokyo où j'ai vécu 4 mois pendant mon école de commerce, rêve d'enfance enfin concrétisé. Plutôt des grosses métropoles, voire des capitales, et cette petite dernière, Kota Metro, où je suis actuellement, ville de 160000 habitants dans une région non-touristique d'Indonésie où je fais un volontariat d'un an.

Je fonctionne beaucoup au feeling quant aux villes. Pour des raisons souvent non-rationnelles, il y a des villes où je me sens bien, où je me vois vivre et d'autres où pas du tout, il y a une sorte de malaise au plus profond de moi. Ça concerne des villes où j'ai vécu ou même tout simplement où je passe quelques jours en tant que touriste. Par exemple, il y a Montpellier, Strasbourg où je n'ai passé que quelques jours, mais où je me suis sentie apaisée. Il y a aussi Varsovie et Moscou où j'ai vécu et où je me sens toujours chez moi quand j'y retourne, à l'aise et heureuse (enfin Moscou ça date de 2015). A l'inverse, je me rends souvent à Bruxelles pour voir de très bons amis qui y sont, mais je n'aime pas cette ville. Pourquoi ? Impossible de l'expliquer, je ne m'y sens juste pas bien, c'est une ville que je ne comprends pas. Idem avec Paris, j'ai beau avoir fait mes études là-bas, vécu ma première expérience pro sur place, et avoir surtout la majorité de mes amis qui y vivent, je ne supporte pas. Il y a ce feeling qui passe pas, depuis que je suis petite, mais aussi tous ses mauvais côtés : le métro bondé, les loyers beaucoup trop chers pour un logement dans un état miteux et minuscule, la mauvaise humeur des gens, qui tirent toujours la gueule, partout.

Oui la ville est belle, est extrêmement riche culturellement, mais je crois ne pas être suffisamment sensible à ces choses, ce n'est pas ce qui compte le plus pour moi, de fait ça ne compense pas. Paris me stresse, me rends plus nerveuse. Mon ex était à Evreux, quand j'allais le voir le weekend, me disait toujours que j'étais insupportable le vendredi soir, encore toute remplie de cette énergie "too much" de Paris, avant d'être beaucoup plus calme le samedi matin, après rien qu'une nuit plus au calme et plus au vert.

Au fur et à mesure de voyages, et notamment là en étant dans une plus petite ville entourée de rizières, ma chambre donnant sur un jardin fruitiers, je me suis rendue compte d'à quel point mon environnement direct influençait mon humeur, mon attitude, mon énergie. Je ne vais pas trop commenter là où j'habite aujourd'hui parce que je ne l'ai pas choisi et que ce n'est vraiment que temporaire, mon rapport à ce lieu est donc très différent. J'appelle en revanche bien ma petite chambre "ma maison", comme d'habitude, et je m'y sens plutôt bien, même si l'Indonésie rurale est très dépaysante. Partir de Paris pour le volontariat et démissionner de mon CDI sont pour moi aussi des moyens de me forcer à couper de cette ville pour me donner une chance unique d'en partir une fois rentrée en France. Il ne faut jamais dire jamais, mais je ne compte pas réhabiter à Paris. Pourtant, je sais ce que je quitte : des amis, pas mal de famille, une mobilité facilité vers l'ensemble de la France et du monde et les opportunités culturelles et professionnelles. Mais je pense qu'à ce stade de ma vie, il est plus important pour moi de créer mon nid dans un lieu qui me permettra de m'épanouir, d'être plus calme (étant un chouïa hyperactive) et qui me fera me sentir bien au quotidien. J'ai confirmé aujourd'hui que la nature était primordiale pour ça, j'ai besoin d'être proche d'un espace vert. Je rêve de montagnes, pourquoi pas de la mer pas loin, d'un lieu où je peux observer les étoiles à la nuit tombée. J'ai besoin de sécurité, de ne pas ressentir de peur quand je rentre tard le soir, seule. J'ai besoin de voir des sourires, des visages heureux. On est bien loin du Paris que j'ai expérimenté. L'ailleurs n'est pas forcément parfait, mais j'ai vu bien mieux dans bien des endroits.

Je suis cependant lucide quant au fait que ça dépendra beaucoup aussi de la direction professionnelle que je prendrais à mon retour, qui déterminera pas mal là où je peux aller. Je sais aussi que je ne trouverais probablement pas du premier coup le lieu où je me vois construire durablement quelque chose. Ce dont je suis toutefois sûre, c'est que je n'ai plus envie de subir, j'ai envie de tenter de nouvelles choses, de me laisser surprendre et de vraiment écouter, pour une fois, mon intuition. A voir où cela me mènera, mais j'ai envie de tenter cette expérience, de me trouver enfin une "maison" durable :)

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J’habite à Berlin depuis presque 8 ans 😳 J’étais venue pour un boulot quand j’avais 26 ans et je ne pensais pas y rester plus de 3 ans. À l’époque mes amis étaient tous aussi en train de déménager à l’étranger : Londres, Dublin, Hong Kong, San Francisco, Amsterdam et très peu sont revenus à Paris. Ce déménagement a impacté mes amitiés au fil des années et les verres spontanés en terrasse me manquent terriblement. Parfois, j’en ai marre de Berlin et j’ai envie de partir pour une meilleure ville mais je n’ai pas le courage. Ce que j’aime le plus c’est qu’en vivant à l’étranger tout, même le quotidien, est une petite aventure. C’est stimulant et ca me donne l’impression de vivre ma vie à fond.

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mai 21, 2023Liké par Louise Hourcade

Merci Louise pour ce beau partage d’expérience ! De mon côté, cela fait bientôt 6 ans que j’ai emménagé dans le 12e arrondissement, dans un grand appartement lumineux quoiqu’un peu défraîchi. À l’origine une colocation sympathique entre amis d’école de commerce. Les années passant, j’ai vu des nouveaux colocataires arriver et partir, parfois pour un mois, parfois pour un an. Reste que ce logis chargé de souvenirs éveille déjà en moi de la nostalgie, alors même que je n’en suis pas encore parti. Je déménage cet été, pas si loin, à à peine 500 m, tant j’aime mon quartier.

Le 12e arrondissement côté Porte Dorée est un lieu atypique où l’on y croise souvent des visages familiers, comme dans un village. En levant les yeux, on y découvre de très beaux bâtiments, et la proximité avec le bois de Vincennes offre un coin de fraîcheur et de verdure à tout moment de l’année. Le musée de l’immigration, chef d’œuvre d’Art Déco, trône à l’orée du bois (d’où le nom Porte d’Orée), et produit en moi un sentiment mêlé d’admiration pour l’art de l’époque, et de rejet pour ce qui fut en 1931 le symbole d’une France colonisatrice toute puissante. La petite ceinture, qui longe le tramway et se prolonge jusqu’à la Gare de Lyon ajoute du charme au paysage de par ses ponts en pierre et en fer de très belle facture. Aujourd’hui, je me sens enraciné dans ce lieu plein d’histoire et de souvenirs, et ne souhaite pas en partir. Qui sait, les années courant, me résoudrai-je à partir ? Oui, mais pour aller où ?

Victorien

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Cet article m'a forcément parlé quand je l'ai lu l'autre jour, étant en plein questionnement quant au lieu où je vis (comme je viens de le développer un peu dans ma dernière newsletter) - ça fait un peu plus de 15 ans (seize cet automne pour être exacte) que j'ai posé mes valises et ma vie à Paris, même si dans ces années passées, il y a aussi eu une année Erasmus et de brefs retours à la campagne chez mes parents autour de cette année en Angleterre.

Paris c'était LA ville où je voulais aller après le bac, pour les études, sans trop savoir pourquoi, attirée comme un aimant par cette vieille et belle ville, la plus belle pour moi. Je dois dire qu'elle me fatigue parfois, mais jamais assez pour donner envie de plier bagage. J'ai (par hasard au début) toujours vécu rive gauche, plus ou moins en plein coeur du quartier latin, et j'en suis tombée amoureuse, j'aime follement ce quartier.

Aujourd'hui, je travaille à une heure de chez moi, en dehors de Paris intra-muros et évidemment, la question se pose de me rapprocher de mon lieu de travail, même si ça éloignerait mon compagnon du sien. On commence aussi à se sentir à l'étroit dans un appartement charmant, mais très parisien dans son manque d'espace et de rangements et la verdure fait aussi défaut... A trente ans passés, c'est plus "normal" de se dire qu'on va quitter le centre-ville de Paris, mais ça me rend nostalgique. J'ai vécu tant de choses, tant grandi à Paris, dont les rues sont pleines de mes souvenirs, d'empreintes de mon moi du passé, de mes vies passées et des gens qui sont allés et venus dans ma vie.

J'ai beaucoup déménagé plus jeune, et finalement c'est ici que je suis restée le plus longtemps. Paris a été si longtemps le théâtre de ma vie, que j'ai du mal à imaginer un autre environnement pour les années à venir... Mais je suis un peu une drama queen, d'autant plus que là où je vivrai potentiellement un jour (bientôt) restera dans la région parisienne. (mais bon, le quotidien changera forcément beaucoup, sauf que ce ne sera ptet pas une mauvaise chose ?)

Bref, Paris 4 ever hein, mais je sais qu'un jour je partirai, et ça me fera tout drôle je pense.

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mai 12, 2023·modifié mai 12, 2023Liké par Louise Hourcade

Coucou Louise ! Mon commentaire ne sera pas aussi long que certains qui l'ont précédé mais je tenais à partager quelques unes des réflexions qu'a suscité ton joli texte et les réponses qui l'ont suivies. J'ai aussi posé mes bagages dans de nombreux endroits, par la force des études principalement, et avant cela parce qu'avoir un père commercial et ambitieux entraîne inévitablement des déménagements... Région parisienne, Oise, le Havre, Tokyo, Lille, Aarhus, Paris, Saint-Etienne, et enfin Rouen. J'y habite depuis 4 ans, et encore aujourd'hui je me demande très régulièrement pourquoi cette ville me plaît tant, alors que je n'y connais littéralement personne (les introvertis et type INFJ de l'extrême comprendront) et que je ne profite même pas de la vie nocturne que cette ville assez étudiante peut offrir à ses habitants plus ou moins jeunes. Quand les gens me demandent pourquoi j'habite à Rouen, je leur réponds que j'y suis arrivée par le travail, et parce que c'était un bon compromis entre la proximité avec Paris (1h20 en train), où j'ai la très grande majorité de mes amis et proches, et avec une nature diversifiée (la mer à moins d'1h, des forêts, la Seine...). Au final, mon travail a changé ; et je suis pourtant restée à Rouen. Au final, je ne vais pas à Paris si souvent car j'ai, comme tu le dis, "le sentiment de subir cette ville" quand j'y viens ; et je suis pourtant restée à Rouen. Pour y avoir beaucoup réfléchi, j'en suis venue à penser qu'on ne choisit pas tant une ville, mais que c'est plutôt elle qui nous choisit. Et, comme lorsqu'on tombe amoureux d'une personne, on peut trouver d'hypothétiques raisons à ses sentiments, et la comparaison avec nos expériences passées aident à distinguer ce qui nous convient mieux. Néanmoins, derrière les explications rationnelles, je suis convaincue qu'il y a des raisons qui nous dépassent, qu'il est difficile de verbaliser mais qu'on ressent intérieurement, intuitivement, comme "une vraie évidence". Je ne passerai pas ma vie à Rouen parce qu'en tant que future paysanne j'aurai besoin d'un peu moins de bitume et d'un peu plus d'espace, mais pour l'heure je m'y sens "à ma place", comme je m'étais sentie "à ma place" à Tokyo, qui n'a pourtant pas grand-chose à voir. Où qu'on aille, on emmène avec soi ses bagages, et j'ai trouvé en Rouen une ville où je les sens bien rangés, une ville dont le calme et la tranquillité apaise ce qui pourrait crier à l'intérieur. Quand je me balade dans ses rues, j'ai parfois l'impression de déambuler entre les pages d'une nouvelle de Maupassant ; et quand depuis mon balcon je regarde la préfecture, qui était anciennement l'hôtel-dieu ayant vu naître et grandir Flaubert, j'imagine ce dernier réciter dans son gueuloir des pages de Madame Bovary. Cela peut paraître un peu ésotérique, mais je pense que lorsqu'on a vécu avec un fort attachement dans un lieu, qu'on y ait été heureux ou non, on le marque de son empreinte, et c'est ce "supplément d'âme" qui fait vibrer quelque chose en nous et nous invite à y poser nos valises. Jusqu'à qu'un autre lieu nous appelle, qui n'aura peut-être rien à voir avec le premier, mais qui correspondra davantage à la personne qu'on sera alors devenue.

Sur ce, je te souhaite un excellent week-end, et je me réjouis déjà de lire tes recos d'avril que j'ai précieusement réservées dans ma boite mail :)

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mai 7, 2023·modifié mai 7, 2023Liké par Louise Hourcade

Coucou Loulou, et merci pour ce texte !

Je me reconnais beaucoup dans tout ce que tu évoques. Tous les quatre matins, je me sens une envie furieuse de quitter cette ville grise et d'aller habiter à Madrid, où les murs sont roses, le soleil omniprésent et où les gens ont l'air plus heureux. À chaque fois que j'y retourne, je ne peux m'empêcher de me dire que j'aimerais, moi aussi, boire des verres avec des amis sur l'une des nombreuses terrasses de la ville. Mais voilà, je ne connais personne là-bas. Je regrette de ne pas y être née, de ne pas y avoir ma vie, mais il se trouve que ma vie est à Paris et que j'aime les gens qui s'y trouvent. On peut toujours refaire sa vie, bien-sûr, et ce que je dis peut paraître un peu fataliste. Mais je n'ai pas envie de changer mes amis pour d'autres, et puis, j'ai peur. J'ai peur que les liens se distendent et qu'à un moment, les gens finissent par m'oublier. Pour l'instant, je me dis que je préfère vivre à Paris bien entourée que seule à Madrid.

Je me dis aussi que la lassitude et l'habitude ne sont pas des bonnes raisons d'agir. L'habitude, c'est comme de la poussière, et il ne tient qu'à moi de dépoussiérer ma vie pour la voir sous un oeil nouveau. Je crois encore en la possibilité d'une vie nouvelle, ici : changer de quartier, peut-être, rencontrer de nouvelles personnes ou approfondir certaines relations, explorer de nouveaux lieux et faire de nouvelles choses. J'ai l'impression que Paris fourmille de possibles, et j'ai envie d'être certaine que j'ai été au bout de ce que la ville a à m'offrir avant d'en changer... c'est un peu comme une relation amoureuse, finalement. Je me méfie de la fuite : ce que mes expériences de long voyage et de vie ailleurs m'ont montré, c'est qu'on amène toujours ses soucis avec soi.

Et en même temps, je rêve de vivre dans un lieu que je n'ai pas constamment envie de fuir. La vie doit être bien différente, quand on se réveille dans un endroit que l'on trouve beau. Je rêve d'un jardin, d'une vue sur des champs et des arbres en fleurs, ou sur des montagnes. Je m'imagine plus apaisée, dans un cadre comme celui-ci, et je n'ai pas envie d'être l'une de ces personnes pour qui la vie n'a un sens que durant les weekends et les cinq semaines de congés payés.

En fait, je me demande vraiment si le bonheur tient au lieu dans lequel on vit, aux gens avec lesquels on est, à notre travail... C'est probablement un peu de tout ça, et l'arbitrage est amené à évoluer. Ce qui est sûr, c'est que je ne m'imagine pas vivre toute ma vie ici...

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Quel beau text - tellement juste, profond et délicat. Merci ma Diane !! ❤️ ❤️

Je me reconnais dans tout ce que tu décris ! Le petit regret, parfois, de ne pas avoir mes attaches autre-part, la peur que les liens se distendent si je pars, la conviction à la fois qu'il ne tient qu'à moi de dépoussiérer ma relation à la ville et qu'il y a encore plein de choses à y découvrir à condition d'être un peu curieuse et aventurière... et en même temps, qu'il y a cadre plus propice à l'apaisement et à la joie de vivre !!

En ce qui me concerne, je me dis que le meilleur compromis pour l'instant (même si ça prend de l'énergie et que ça a clairement un coût) est de quitter Paris le plus souvent possible, pour avoir un peu le meilleur des deux mondes... Jusqu'à ce qu'on ait l'opportunité ou l'envie réelle de partir ailleurs. D'ailleurs, rien que la perspective de partir un jour m'apaise un peu, et me fait me dire que j'ai envie de profiter de Paris le plus possible !

Encore merci pour ton témoignage ❤️🥰

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mai 6, 2023·modifié mai 6, 2023Liké par Louise Hourcade

Bonjour Louise et merci de nous donner l'opportunité de poser ainsi nos réflexions sur un sujet qui interroge de plus en plus.

Je vis comme toi à Paris mais j'ai grandi à Marseille.

Pendant longtemps, mon lieu de vie de me semblait pas être un sujet en soi et je pensais qu'il fallait réfléchir davantage aux opportunités professionnelles qu'au confort... Aujourd'hui j'ai compris qu'en ce qui me concerne, c'est tout l'inverse qui compte vraiment. Vivre au quotidien dans un environnement qui ne correspond pas à mes besoins profonds génère un stress très important, peut-être davantage que tout autre chose d'ailleurs.

Au sortir du bac, j'ai observé que beaucoup de gens allaient à Paris un peu comme un passage obligé et donc je pensais que cette ville pouvait plaire ou du, moins convenir à tout le monde. Alors qu'en fait, je pense que pour s'y sentir bien, il faut aimer principalement les sorties -qu'elles soient culturelles ou sociales- et avoir un certain niveau de revenus -pour en profiter sans devoir tout compter-.

Moi qui ai besoin surtout de verdure, de calme, d'espace et d'une météo plutôt ensoleillée, j'aurais pu me douter que ça n'allait pas le faire ! Mais j'ai mis longtemps à prendre conscience de mes besoins puis à accepter que ça n'était pas un caprice que d'y prêter attention et de chercher à les honorer.

Du coup, en attendant de déménager -ce qui est enfin imminent-, j'aménage mon quotidien pour mieux supporter cette ville : je ne prends le métro qu'en cas de nécessité (je privilégie le bus ou la marche à pied), je vais aussi régulièrement que possible dans des parcs ou des squares et je privilégie les petits commerces par exemple (cela me permet de pallier au fait de me sentir totalement perdue dans cette ville où le lien social est très distendu). Et je me suis délestée de l'idée qu'il fallait forcément vivre à Paris pour s'épanouir dans sa vie professionnelle. Bien sûr, il y a de nombreux domaines où c'est encore bien compliqué de raisonner comme ça mais je rencontre de plus en plus de personnes qui ont sauté le pas et qui s'en sortent très bien. Il me fallait en fait des "modèles" ou du moins des exemples pour voir les choses autrement.

Enfin, en discutant avec d'autres personnes, je me suis aussi aperçue que le ressenti d'une ville est très important pour s'y sentir bien. Par exemple une ville très bruyante pour quelqu'un qui est particulièrement sensible et sur la défensive en présence de bruits forts, ça ne pourra jamais vraiment coller... Mais on peut décliner cela avec la vue, l'odorat et le toucher.

En définitive, je pense que quand on peut se le permettre -ce qui n'est malheureusement pas le cas de tout le monde- s'écouter et apprendre à se connaître est une clé pour bien choisir son lieu de vie !

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mai 20, 2023Liké par Louise Hourcade

Je vis de nouveau à Toulon depuis avril 2010, après avoir passé huit ans en plein centre de Paris.

N'ayant pas un gros salaire, la quarantaine approchant, j'ai décidé de quitter Paris pour retourner dans ma ville d'origine et profiter de ma famille (en particulier ma maman qui depuis 2021 s'en est allée pour l'éternité).

J'ai fini par trouver mes marques à Toulon, m'y refaire un cercle d'amis, changer d'orientation professionnelle pour y métier où je m'épanouis plus... Mais voilà, la province c'est bien gentil mais j'avoue que les soirs d'automne et d'hiver sont parfois un peu long : ici la culture est rarement gratuite (sauf aux beaux jours) et il ne serait pas envisageable de sortir trois fois par semaine pour aller au théâtre, dans des concerts ou autres manifestations sous peine de se retrouver avec des problèmes bancaires insurmontables.

Alors je m'occupe différemment, me suis remis à la lecture, songe parfois à me remettre à la création artistique sans trop savoir par quel côté l'aborder...

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mai 11, 2023Liké par Louise Hourcade

Bonjour Louise, merci pour ce texte qui soulève des questions que je me suis parfois posées aussi !

J'habite Paris depuis maintenant 7 ans. J'habitais en banlieue avant, et cela m'allait bien, mais mes excursions à Paris m'ont toujours fait rêver, et cette ville m'émerveillait et m'émerveille encore beaucoup (d'ailleurs dans ma famille on m'appelait : "la Parisienne").

Vivre à Paris, pour moi, c'est avoir sans cesse un million de possibilités d'activités, de lieux où aller et de gens à voir. Je me nourris des tonnes de choses que je fais à longueur de temps, et je pense que j'aurais le plus grand mal à renoncer à tout ça ! C'est marrant parce que ça me stimule et j'adore ça autant que ça m'épuise, mais tant que je garde le rythme, ça se passe plutôt bien. Cette ville peut faire l'effet d'une machine à laver tant elle impose une vie à mille à l'heure, ça me frappe particulièrement lorsque je reviens de vacances. Il faut un petit temps d'adaptation pour se remettre à marcher vite, et puis on est de nouveau dedans. Ce dont j'aurais du mal à me passer aussi, c'est du fait de pouvoir facilement rentrer chez moi à toute heure, là où sortir le soir demandait toute une organisation lorsque j'habitais en banlieue.

Je chéris les moments où j'ai le temps de sortir marcher, d'aller voir une expo, de flâner dans telle ou telle librairie, de tester telle adresse pour le déjeuner, ou simplement de m'installer avec une bouteille de vin et des choses à grignoter sur les quais avec des amis. Même si Paris peut être fatigante parfois, je ne me lasse pas de son énergie, de sa beauté et de son côté inspirant.

Bien sûr, la ville n'a pas que des aspects reluisants. Le principal problème de Paris et celui qui me cause le plus de tracas, c'est son prix. Je rêve d'habiter dans un grand appartement haussmannien, mais je dois pour le moment me contenter d'un studio, certes bien placé, mais qui est bien trop petit à mon goût. Ensuite, il y a l'agressivité des gens, principalement dans le métro : pas plus tard qu'avant-hier, j'étais frappée de bon matin par l'impatience et le côté désagréable que peuvent avoir les gens (et on peut les comprendre, le métro était bondé). Ceci dit, je n'ai jamais rencontré autant de gens qu'à Paris, j'ai douze mille groupes d'amis différents et j'ai en tête des souvenirs d'échanges drôles ou bienveillants avec des inconnus, je ne condamne donc pas tout le monde ! Mon astuce pour passer au travers de tout cela : le prendre avec une pointe de dérision.

J'ai déjà réfléchi à quitter Paris, mais ma famille habite en région parisienne et la plupart de mes amis vivent ici. Je pense que j'aurais beaucoup de mal à les voir moins fréquemment.

Bordeaux m'attire, mais j'ai peur de finir par m'y ennuyer, alors je me dis que ce sera peut-être une ville où migrer quant mon train de vie sera moins intense et que j'aspirerai à un quotidien plus calme. J'aime aussi beaucoup Annecy et Strasbourg, mais là encore, je les envisage pour plus tard. Et puis en dehors de la France, j'ai eu un véritable coup de coeur pour Amsterdam dont j'ai adoré la vibe et les maisons près des canaux !

Voilà pour ce qui est de mon lieu de vie !

Passe une bonne fin de semaine,

Mathilde

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mai 10, 2023·modifié mai 10, 2023Liké par Louise Hourcade

Salut Louise, et merci pour ce texte qui me parle beaucoup, mais toutes ces questions sont aujourd'hui derrière moi :-)

J'ai quitté mon sud *presque* natal pour m'installer sur Paris quand j'avais 25 ans. La meilleure période : jeune active, je vivais dans un quartier chouette de la rive gauche, je sortais beaucoup, j'étais à 3h de la "maison" (car je n'ai jamais cessé de considérer le sud comme la maison).

Les années ont passé, les potes se sont mis en couple, ont eu des enfants, ont quitté Paris. Ne me restait que les contraintes, la foule, la pollution, les gens qui font la gueule, les prix exorbitants.

Je suis partie 1 an et demi en banlieue, mais ce n'était pas suffisant. Je me sentais tellement seule, loin de ma famille, malgré mes 10 ans en région parisienne, je me sentais toujours "de passage".

Ca m'a pris du temps d'être certaine de vouloir partir, un entretien, deux entretiens, un CDI décroché et me voilà de retour sous mon soleil de Provence. Je dois tout reconstruire, ce n'est pas toujours facile, retrouver une bande de copains, faires des activités. Mais j'ai une liberté de mouvement incroyable, le soleil, la saison des barbeuk/piscines se profile pleine de promesse, et je ne manquerai ça pour rien au monde !

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mai 9, 2023Liké par Louise Hourcade

C'est une question qu'on se pose pas mal en ce moment : est-ce qu'on déménage bientôt? Pour aller où? Et je me dis : quel luxe et privilège nous avons de se poser cette question, d'avoir un large champ des possibles qui s'offre à nous. Beaucoup naissent, étudient et vivent dans la même ville toute leur vie, sans se poser de questions. Alors déjà, je savoure cette chance & cette audace de pouvoir se demander : on s'en va vivre où l'année prochaine? :)

De mon côté, je suis arrivée à Paris à 23 ans et gros coup de cœur pour cette ville. A chaque fois que je la quittais pour quelques jours ou quelques semaines, j'étais toujours heureuse de revenir. Tout ce dynamisme, ce bouillonnement me stimule ! Et j'ai besoin parfois de la quitter quelques jours, pour mieux la retrouver. Je m'étais toujours dit "Profite de Paris, ce sera temporaire, un jour tu partiras forcément : c'est trop cher, trop de monde, pas fait pour y avoir des enfants..." Et puis je me retrouve aujourd'hui, bientôt 35 ans, un enfant d'1an et demi et je suis toujours à Paris. On vient de louer quelque chose de plus grand dans le 20e arrondissement et on se pose la question: on reste encore à Paris jusque quand? Est-ce qu'on n'a pas envie de plus grand, moins cher, plus de ciel bleu? Mais non, je ne m'en lasse pas. J'adore aller voir mes amis partout en France (ou dans le monde) mais pour le moment, je ne me vois pas vivre ailleurs. Alors oui, c'est sûr que je rêve de pouvoir acheter pour moins cher qu'à Paris (et Bruxelles, Lyon... offrent ces possibilités), je rêve de soleil toute l'année (et Madrid, Marseille... offrent ces possibilités) mais non c'est à Paris que je me projette encore. Mais à condition d'avoir régulièrement des week-ends à vivre en-dehors de Paris, pour mieux en profiter!

Merci Louise pour cette newsletter !

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mai 8, 2023Liké par Louise Hourcade

Merci Louise, joli sujet !

Venant tout juste de déménager, ce thème me parle particulièrement en ce moment. J'ai quitté une maison que j'adorais avec un cadre de vie très agréable mais encore trop urbain pour moi (et pourtant, un village d'à peine plus de 1000 habitants). C'était la maison de mes rêves, ancienne, pleine de charme et de caractère, des beaux espaces fermés où on peut s'isoler du reste du monde, un jardin arboré et ombragé qui change avec les saisons.

La nouvelle est l'opposé, moderne, toutes les pièces connectées les unes avec les autres, un jardin avec de jeunes arbres plantés en périphérie (à cause de la géothermie), bref, tout l'opposé. 15 km séparent les deux maisons. Mais nous avons changé d'environnement. Et autant, cette nouvelle maison me séduit par ses côtés environment friendly (et donc de manière beaucoup plus raisonnée que la précédente, véritable havre de paix pour moi), autant j'adore notre nouveau cadre : Des forêts d'arbres centenaires, des petites routes trop étroites pour laisser passer deux voitures, des vallons qui donnent sur des ponts en pierre, du colza à perte de vue, des tableaux de toutes les couleurs où il fait bon vivre.

Il y a des chances pour que je ne m'en lasse pas avant quelques années !

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Je comprends parfaitement ce que tu écrits ! Je suis née à Paris mais j’ai vécu 7ans à Londres entre temps. Je suis revenu à Paris en 1ere. Aujourd’hui j’ai l’impression que paris est la ville qu’on a choisie a ma place. Le manque de verdure m’est difficile surtout comparé à Londres. Cependant, presque 10 après mon retour à Paris, c’est la première année où je me sens vraiment parisienne: j’ai déménagé (du 16eme parental à République), je me suis approprié des quartiers, les souvenirs m’enracinent, et un peu comme toi c’est devenu un point de repère pour ma famille qui est d’un peu partout…

Je partage aussi ton manque d’émerveillement surtout après un hiver morose… ce qui m’a toujours beaucoup aidé c’est de marcher partout et je me donne l’objectif de trouver un détail qui me plaît, que ce soit la lumière sur les toits, une enseigne etc… ça peut paraître dogmatique mais bon !

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mai 7, 2023Liké par Louise Hourcade

Merci pour ce texte qui me parle. Après 10 ans de vie à Paris, j'ai emménagé à Lille avec mon compagnon fin 2020 et cette ville a été une révélation pour moi. Comme beaucoup de monde, je suis montée à la Capitale pour le boulot, j'y ai vécu ma vie de jeune adulte, fait la bringue, eu des amours, eu des défaites, rencontré des amis et me suis abreuvée culturellement mais Paris m'a vite fatiguée, lassée, essorée. J'ai fini par ne plus aimer cette ville qui m'avait accueillie mais je ne m'y suis jamais vraiment sentie totalement à l'aise. Le choix de Lille au départ un choix stratégique est devenu un choix de coeur puisque c'est la toute première fois que je me sens vraiment chez moi (je n'aime pas ma ville natale).

Dans mon entourage, certaines n'ont pas compris pourquoi j'ai souhaité aller dans une ville du Nord de la France où il pleut tout le temps.

J'ai tout de suite été charmée par l'architecture de la ville, son histoire, le fait que ce soit une ville à taille humaine, que l'on peut quasiment tout faire à pied/vélo/transport. La ville est dynamique, il y a une belle offre culturelle, on y mange super bien et l'offre de bars est conséquente. La région est vraiment très joli et sa proximité avec l'Angleterre et la Belgique sont de vrais de atouts.

La ville n'est pas parfaite, elle manque de verdure, l'hypercentre est très gentrifié.

Mais surtout ce qui m'a tout de suite marquée c'est l'hospitalité, la chaleur et l'authenticité des gens du Nord. Ils ont le coeur sur la main et ça m'a touchée.

Nous y avons fait de belles rencontres et avons pu tisser des liens assez rapidement.

Lille c'est ma maison, c'est chez moi et pour la première fois j'ai envie de prendre racine dans un lieu.

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mai 7, 2023Liké par Louise Hourcade

Mini précision : j'ai écrit "il pleut tout le temps à Lille" et c'est faux ;)

Malheureusement les clichés ont encore la peau dure concernant le Nord de la France, à mon grand regret. J'y suis allée sans aucun à priori et ça a été une excellente surprise.

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mai 7, 2023Liké par Louise Hourcade

J'ai bien aimé le titre de ce article interpellant et et la question du lieu de vie est un sujet très intéressant 😊.

Avec mon copain on est partis à Lyon après 5/6 années passées à Paris pour les études. C'était chouette d'avoir connu Paris pendant les années étudiantes, je ne rêvais que de ça plus jeune mais le rythme de vie métro / boulot / dodo ne faisait aucun sens et m'a donné envie de fuir du jour au lendemain. Lyon a été notre choix pour se rapprocher de la famille et je trouve que c'est un des critères les plus importants pour choisir son lieu de vie si on s'entend bien avec sa famille. Je serai partie à l'étranger sinon. Et pour répondre à la question initiale, j'aime beaucoup l'endroit où j'habite car on respire beaucoup plus, il y a moins de gens et ils sont moins pressés. La nature est beaucoup plus proche qu'à Paris et ca change des sorties week ends d'avant. On voit notre famille beaucoup plus souvent qu'avant et ça ça n'a pas de prix.

Peu importe les raisons de chacun en tout cas, je pense qu'il est important de réfléchir à ce qu'on aime dans un environnement et de tout faire pour réussir à trouver son cocon ! 😊

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Super intéressant.

Je pense qu'on peut avoir plusieurs vies dans une ville en fonction des moments sociaux.

Dans mon cas de figure, j'ai adoré Londres d'un point de vue "consumériste" : fêtes, intensité des rencontres. Et puis avec des gens qui ne restent finalement pas si longtemps que ça sur place, les amitiés se sont faites finalement plus temporaires à mesure qu'on restait.

Paris, je l'ai d'abord détesté par sa lourdeur et son agressivité dans ma vingtaine. Et puis en y revenant presque collé à elle (à Boulogne), c'est un sentiment d'attachement aux trois rues du quotidien, l'école des petits, les voisins, la qualité de vie. Bref une approche plus durable et plus inscrite dans le lieu que dans le moment.

Et puis il y a les villes de coeur, celles qu'on connait à la fois trop bien mais qui sont un symbole d'une vie d'antan.

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mai 6, 2023Liké par Louise Hourcade

Hello Louise,

Comme toujours, ta newsletter vise extrêmement juste et remue une question que je me pose souvent. J’ai toujours voulu vivre à Paris, après une enfance en Alsace et des études en province. Paris, c’était l’immensité des rues, tous les musées, l’architecture magnifique. Et tout ça, tout le temps, au quotidien.

Aujourd’hui, je continue d’aimer la ville pour ça mais ce n’est pas ce qui me fait rester. Parce c’est finalement le goût de l’émerveillement, le goût de la nouveauté, de la découverte, qui finit par fâner avec le temps. Et si c’était vraiment ce que je cherchais, je serais partie dans une autre grande ville à l’étranger.

L’autre question parallèle à « qu’est-ce qui nous fait rester » est forcément « pourquoi est-ce que je ne pars pas ? ».

Je trouve que la zone de confort, le fait d’avoir ses amis dans cette ville ou de pouvoir facilement les revoir quand ils sont de passage est une première réponse. Mais c’est difficile de vraiment répondre. Il y a pleins d’autres questions qui rentrent en jeu :

- est-ce que je vois vivre à Paris toute ma vie ?

- est-ce que ça vaut le coup de partir vivre à l’étranger après ses études ?

- comment va évoluer Paris dans les prochaines années ?

Bref, on n’est pas plus avancés, preuve que tu as touché un sujet bien complexe avec ta question :)

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mai 6, 2023Liké par Louise Hourcade

Merci beaucoup, super lecture comme toujours ;)

Après y avoir (beaucoup) réfléchi, (et étant hors de Paris où j'ai famille et amis hors médecine) je reviens à un point assez simple: le plus grand bénéfice qu'on puisse tirer du lieu où l'on habite c'est d'avoir le loisir de voir les gens auquel on tient, souvent. Habiter à 1-2h de Paris c'est proche certes, mais ce meilleur ami ou cette grand mère que tu verrais tous les 3jour si elle était au coin de ta rue, et bien tu ne la verras que tous les 3 mois, faute de temps les weekends. Ca peut paraître con, mais quand le temps est compté, que ce soit pour les parents ou gp, et que les occasions de se voir pour la dernière fois se réduisent petit à petit, cela finit par prendre tout son sens! Avis aux parisiens amoureux de nature, réfléchissez y bien!

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Merci beaucoup pour ton témoignage mon LJ !! 🥰

C'est sûr, on l'oublie un peu quand on vit à Paris mais c'est vraiment pas anodin et je comprends trop la frustration que ça peut représenter. C'est complètement ce qui me fait pencher en faveur de rester à Paris pour le moment ! D'autant que les rencontres sont pas aussi spontanées, qu'on a pas forcément les mêmes échanges et qu'on partage pas tout de suite la même intimité avec les gens quand on les voit tous les 3 mois et qu'on doit les ré-apprivoiser un petit peu à chaque fois ! Hâte que tu sois de retour du coup !! 😉

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