#22 : Juliette Armanet, un lave-vaisselle et des salades d'endives
Vieillir, pour le pire et (surtout) le meilleur
Je m’appelle Louise, j’ai 26 ans et je vis à Paris. Dans ces newsletters à la fois intimes et documentées, j’essaye de comprendre des choses sur moi et le monde qui nous entoure. Pour ne pas être interrompu·e dans votre lecture, je vous conseille de cliquer sur “view in browser” en haut à droite.
Bonjour tout le monde !!
J’espère que vous allez bien !
Je vous écris depuis le Prêt À Manger de la rue du Louvre. Pas sûre qu’il figure dans les recos du mois, celui-ci, mais j’avoue que je ne trouve pas désagréable de me fondre dans ce lieu si lisse et impersonnel. Essentiellement parce que je culpabilise moins de squatter 4h30 pour un café noisette à 2€70, mais aussi parce qu’il me rappelle mon adolescence à Londres et qu’il est peuplé de touristes. Je n’irai pas jusqu’à dire que ça fait voyager, mais c’est un peu dépaysant.
Mes affaires sont humides. Il pleuviotait à mon départ mais je me suis dit “t’es pas en sucre !”. Quand j’ai poussé la porte du café 20 minutes plus tard, mon imperméable ruisselait et une petite mare s’était formée dans un pli de mon sac à dos. Mais me voilà bien installée dans un fauteuil en faux cuir, face à une large fenêtre donnant sur la rue du Louvre, un café insipide mais réconfortant fumant à côté de mon ordinateur.
Bref, je suis trop ravie de vous écrire et de mettre des mots sur des sentiments diffus ressentis ces derniers mois. Bon dimanche et bonne lecture !! 😘
Ce temps qui passe (très) vite
“Les 10 ans du BAC ??”
Jusqu’à la fin de mes études, le temps m’avait semblé infini, suspendu. L’âge adulte, très lointain. J’étais bien sûr au courant que le temps passait, qu’on allait vieillir et mourir un jour, mais ça restait très théorique. Depuis peu, il m’arrive de frissonner en prenant conscience de la fugacité du temps.
Ce sont d’abord de petits détails, sûrement imperceptibles pour d’autres que moi, qui me renvoient à l’usure de mon corps. Une dizaine de cheveux blancs sont apparus sur mon crâne. Mon visage est moins rond. Il y a deux ans, je me suis bloqué le dos en forçant la position du chat-vache au yoga, et j’ai pris rendez-vous chez une osthéo pour la première fois de ma vie. Je dors moins bien qu’avant et me réveille systématiquement à 5h du mat’ si je bois ou mange trop. Depuis peu, je demande parfois aux gens de se répéter, ce qui me donne un peu l’impression d’avoir 73 ans. J’ai toujours eu une mémoire de poisson-rouge, mais c’est de pire en pire.
Si le sujet du vieillissement physique ne me taraude pas (encore ?), ces détails ont contribué à me faire prendre conscience que le temps et mon âge n’étaient pas figés. D’ailleurs, depuis que j’ai commencé à travailler, ce temps passe à une vitesse folle. Une question de ressenti dû à la relativité du temps (durée d’un moment / temps vécu total). Quand une heure de classe me semblait durer une éternité en CP ou en CE2, une semaine me semble aujourd’hui passer en un claquement de doigts.
Lorsqu’un camarade de lycée a proposé de réunir la promo 2014 pour les 10 ans du BAC, ça m’a fait un petit coup de vieux. Réaliser que 10 ans équivalaient à 12% de l’espérance de vie française n’a rien arrangé. Depuis ce fameux BAC, pas mal de mes copains sont devenus oncles et tantes, les photoshoots de mariage ont commencé à discrètement envahir les photos de profil, et si les naissances s’apparentent encore un peu à des faits divers, on sent la vague arriver. D’ailleurs, au printemps dernier, j’ai pris le thé avec des copines de collège et l’adorable bébé de l’une d’entre elles.
J’arrive encore peu à concevoir que cette fille avec qui j’ai mangé des frites à la cantine soit maman : le décalage qui existe désormais entre ma vie et la sienne me fascine. Bien sûr, les choix de vie ne sont pas que des questions d’âge, mais la vingtaine donne particulièrement cette impression de vies à “plusieurs vitesses”.
“Un adulte = un adulte = pas nous”
On a l’impression d’être un grand ado, jusqu’au jour où l’on réalise que l’on sait utiliser une perceuse, placer son argent et réaliser un risotto aux cèpes. Et puis, que beaucoup trop d’indicateurs sont là : les stories des concerts de Juliette Armanet, la présence d’un lave-vaisselle dans la cuisine, les samedis au marché, les dimanches chez IKEA ou Leroy Merlin , les tenues de sport dignes d’influenceuse suédoise, les brunchs toujours plus qualis, le blender ou le VTC dernier cri, l’adhésion à l’AMAP du quartier ou au Club Alpin français, les posts Linkedin, les bouteilles de rouge à 12€, les débats sur le congé paternité, les soirées à l’escalade, à la poterie ou au yoga.
Dans l’épisode Peut-on grandir sans se trahir de l’émission Les Idées Larges (sur Arte), la journaliste Laura Raim rappelle les définitions du mot “adulte” :
Physiologique : “une personne qui est parvenu au terme de sa croissance, à son plein développement”. (En sachant que le cerveau se développe jusqu’à environ 25 ans 😰)
Psychologique : “qui fait preuve de maturité”.
Sociologique : liée à “l’installation dans la vie professionnelle et conjugale”.
Sans crier gare, nous sommes bien en train de devenir des adultes. Bien sûr, ce que je vous raconte est d’une banalité sans nom : les jeunes vieillissent et finissent par devenir vieux. Mais comme si je m’attendais à stagner à 20-25 ans façon vampires de Twilight, je n’en reviens pas que ça m’arrive aussi. Et puis, ça me surprend que ça arrive aussi subtilement, comme si je m’attendais à une cérémonie d’entrée ou une métamorphose explicite, à l’instar de la chenille qui se transforme en papillon. Dans son récent article How Millennials grew up et got old, la journaliste américaine Ann Helen Petersen revient sur ce paradoxe : il n’y a pas grand-chose d’à la fois plus banal ET surprenant que de vieillir.
All of the “we’re aging, oh my god” sentiment is natural. It’s only surprising to us millennials who, in this moment, like every generation before, imagined our identity would be fixed at age 28. People are always getting older; there are always, inexplicably, more young people. Again: nothing new.
Le sentiment de génération
Au même moment, on réalise que les bébés nés en 2010 sont en passe de devenir des ados rebelles et qu’on est plus que rarement le plus jeune de la pièce - et plus largement, de la population. C’est d’ailleurs en perdant peu à peu ce statut privilégié que je me rends compte que le plus jeune, qui incarne l’avenir et les possibles, bénéficie de la curiosité, la protection et la bienveillance du groupe. Sauf en cas d’accomplissement exceptionnel, vieillir implique fatalement d’être de moins en moins le centre de l’attention. Cela peut représenter une petite blessure narcissique, identifiée par Ann Helen Petersen :
Something interesting happens when you realize your generation isn’t the center of the discourse anymore. I’m not even talking about being the locus of cool. More like: you just seem to matter less. People are less anxious about you, less mad about you — if anything, they seem slightly annoyed by you. You’re no longer the future. You’re the well-worn middle.
Après avoir taxé les boomers de cringe, dépassés, ringards, je réalise que je serai un jour la cible des haussements de sourcils des plus jeunes. J’ai encore du temps avant d’être la victime directe du mépris d’ados cruels (si j’ai des enfants), mais certaines manières de parler, de s’habiller, de faire de l’humour ou de porter des lunettes me font déjà me sentir, à même pas 30 ans, un peu dépassée. J’ai bien essayé de m’habituer à TikTok, mais comme une langue étrangère ou un instrument de musique auxquels je me serais mise trop tard, je n’ai jamais réussi à “capter le truc”.
Même la Gen Z (1997 - 2010) se sentirait décalée devant les emojis, les memes, les trends diffusés par les aînés de la génération alpha. L’évolution rapide des usages numériques précipite sûrement ce sentiment d’obsolescence. Alors bien sûr, il y a un peu de paresse dans le fait que je ne me mette pas sur TikTok. Mais à chaque passage sur ce réseau, j’ai la même impression d’opacité, comme un vieil ordinateur qui supporterait de moins en moins les mises à jour. Comme l’écrit Ann Helen Petersen, je me confronte aux limites de ma capacité d’apprentissage :
You love TikTok but you simply cannot free the limited RAM in your brain for how to handle it, navigate it, understand it, whatever. You’re okay with that. But it nevertheless makes your millennial self feel ancient.
Ces blocages sont d’ordre technique, mais surtout culturel. D’ailleurs, beaucoup de gens de mon âge ou plus âgés n’essayent pas, ou plus, de passer le cap du selfie ou de la vidéo.
Plus ça va, plus j’ai conscience d’appartenir à une génération, à la complicité scellée par les tamagotchis, les feuilles Diddle, les scoubidous, les vendredis soir devant la Star Ac’ et les chorés sur Alizée, Britney et Lady Gaga. Je m’en suis rendu compte en me retrouvant à glousser devant les posts du compte Insta 90s-2000s memes, ce qui m’a rappelé l’amusement nostalgique de mes parents à l’égard des années 1970.
On ne se voit pas vieillir, mais les vêtements, les jouets, les livres, les musiques de notre jeunesse se chargent de nous le rappeler, qu’ils nous semblent soudain très vieillots ou qu’ils soient sujets à un “recyclage culturel”. Nos chansons d’ado passent sur Nostalgie, on annonce le come-back de l’esthétique des 90’s... Petit à petit, l’époque qui nous a vu naître devient vintage.
On est de plus en plus confronté·e à la mort. Celle de grands-parents, d’un oncle, d’un parent, d’un copain, d’une connaissance, de figures qui ont marqué notre adolescence (dont on découvre qu’ils n’avaient plus 28, mais 54 ans). On réalise avec pas mal d’effroi que même dans un pays développé en paix, ne meurent pas que les personnes qui ont “bien vécu”. Que la mort est un horizon abstrait jusqu’à ce que tombe une nouvelle qui lui donne un air d’épée de Damoclès et transforme en décompte le long fleuve tranquille de la vie. Et on comprend alors que pour certains, la légèreté peut devenir un acte de volonté, comme l’écrit la journaliste Katie Hawkins-Gaar :
Getting older is hard. It is a gift, yes, but it is also heavy. Just as the doors of possibility become fewer and farther between, the burden of grief gets bigger. As the years pass, our losses in life accumulate, threatening to weigh us down. It takes active effort—breaths, walks, conversations with friends, rest—to slow down and remember that all that time has been a blessing, too.
“Haut les coeurs !”, comme dirait Fauve. Mais tout ça participe bien à la prise de conscience que le temps n’est pas suspendu et que vieillir est un privilège - l’actualité tragique nous le rappelle.
“On n’a qu’une vie”
Petit coup de blues
La prise de conscience que le temps passait, qu’on allait tous mourir et qu’on n’avait qu’une vie m’a d’abord rendue mélancolique. À la pensée qu’un jour, clips de Lorie, épreuves Intervilles et générique des Malheurs de Sophie ne seraient plus que dans les mémoires de quelques vieillards éparses avant d’être relégués aux archives, je me suis sentie un peu triste.
Je suis particulièrement sensible à ce qui exprime l’impuissance devant le temps qui passe. Mon petit penchant mélancolique, que j’ai plutôt tendance à refouler, se réveille au contact des objets, des odeurs et des sons du passé. Comme l’autre jour, quand on est tombées sur un vieil éléphant en peluche avec ma soeur. J’ai tiré sur une ficelle et une mélodie douce et familière s’est fait entendre. “Ohhh !!! Tu te rappelles ???” Comme Proust buvant son thé plein de miettes de madeleine, comme le monsieur retrouvant sa boîte à souvenirs dans Amélie Poulain, on s’est brusquement retrouvées hyper émues.
D’ailleurs, peu de textes ne m’émeuvent autant que Les Années, récit autobiographique d’Annie Ernaux. Et notamment son incipit, lu ici à haute voix par son autrice, qui évoque la disparition à notre mort des millions d’images qui constituent notre mémoire.
Toutes les images disparaîtront. (…) Les images réelles ou imaginaires, celles qui suivent jusque dans le sommeil, les images d’un moment baignées d’une lumière qui n’appartient qu’à elles. Elles s’évanouiront toutes d’un seul coup comme l’ont fait les millions d’images qui étaient derrière les fronts des grands-parents morts il y a un demi-siècle, des parents morts eux aussi.
Ma mélancolie s’éveille aussi quand j’écoute des chansons comme Mon enfance (Barbara) ou Mon amie la rose (Françoise Hardy), à la lecture des sauts temporels dans les romans de Nicolas Mathieu ou des témoignages désenchantés des ex-soviétiques dans La Fin de L’Homme Rouge, en visionnant les retrouvailles de Marina Abramović et d’Ulaï après 15 ans de séparation… C’est sûrement pour me préserver de ces émotions cafardeuses que j’évite d’écouter ces chansons seule, de me plonger dans les albums photos ou de relire mes vieux carnets, et que je préfère en général me concentrer sur le présent et l’avenir.
Vieillir = choisir 🫣
Devenir adulte implique, en plus de payer ses impôts et de gérer des galères de plomberie, de se heurter à ce premier principe de réalité : on a qu’une vie, et on ne va pas pouvoir tout faire. Cela exige de faire des choix et d’en assumer les conséquences. Toujours dans Les Idées Larges, Cécile Van De Velde, sociologue et autrice de l’essai Devenir Adulte, souligne que dans une société où l’on valorise le mouvement et la mobilité, la peur de faire des choix enfermants, définitifs et irréversibles est très présente chez les jeunes. Et il est vrai qu’après avoir passé l’essentiel de ma vie à “ne pas me fermer de portes” (cf news #18), j’ai désormais un peu le vertige en réalisant à quel point mes choix sont engageants.
Parce qu’en exigeant des choix, devenir adulte ouvre à la possibilité du doute et du regret. Il y a des jours où, comme si je mettais le film de ma vie sur pause, je pense : “Attends, c’est ça ma vie ?” Les mauvais jours, je me demande ce qui m’a pris de m’embarquer dans une voie pro aussi incertaine, si je ne me suis pas trompée en quittant ce mec génial, pourquoi j’habite toujours dans la ville où je suis née… La plupart du temps, une bonne nuit de sommeil ou une discussion avec une copine suffisent à dissiper ces petites angoisses. Mais il arrive que cette peur d’avoir fait “les mauvais choix” me prenne aux tripes.
Ces sentiments ont beaucoup résonné avec le bel article de Katie Hawkings-Gaar :
Sometimes I think: Is this really what life turned out to be? (…) Depending on the day, I range from being slightly satisfied with who I am to wildly disappointed. (…) I wish I were a better version of myself, someone more confident, more outgoing, more secure, more intelligent, more fun to be around. I wonder if I’ll ever become that person.
Dans une société et à un âge où le nombre d’options est vertigineux, la charge mentale liée à la prise de décision peut s’avérer pesante. Alors que la religion était jadis prescrite, les mariages arrangés et nos ancêtres meuniers, notaires ou bouchers de père en fils, on doit désormais choisir un métier, un contrat de travail, un lieu où habiter, un modèle de couple, un type de contraception, des destinations de vacances, se demander si on veut des enfants ou pas, et si oui, comment les faire (en famille ? Tout·e seul·e ?) Sans parler des hobbies, des marques de pâtes et des plateformes de streaming…
L’année dernière, j’ai vu la très belle série Fleabag, dans laquelle le personnage principal est une jeune femme qui enchaîne les plans culs insignifiants et gère tant bien que mal un café où il n’y a jamais un chat. Sa mère est morte, ses relations familiales sont chaotiques, on sent chez elle un gros sentiment de solitude. Dans la saison 2, dans une scène très émouvante (et un peu érotique), Fleabag craque en se confessant au prêtre dont elle est tombée amoureuse.
I want someone to tell me what to wear in the morning. I want someone to tell me what to wear EVERY morning. I want someone to tell me what to eat. What to like, what to hate, what to rage about, what to listen to, what band to like, what to buy tickets for, what to joke about, what not to joke about. I want someone to tell me what to believe in, who to vote for, who to love and how to tell them.
I just think I want someone to tell me how to live my life, Father, because so far I think I’ve been getting it wrong — and I know that’s why people want people like you in their lives, because you just tell them how to do it. (…) And even though I don’t believe your bullshit, and I know that scientifically nothing I do makes any difference in the end anyway, I’m still scared. So just tell me what to do, Father.
Être adulte, c’est faire constamment des choix sans être certain·e de s’ils sont les bons ou non. Heureusement, notre époque encourage et facilite les bifurcations. Mais se reconvertir, divorcer ou déménager restent un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre.
Avec l’entrée dans l’âge adulte peut venir la pression de réussite, parfois mêlée de comparaison. Comme disait Luchini sur un plateau télé le jour de son anniversaire : “La jeunesse, c’est la potentialité, le devenir, le “tout est possible”. Il n’y a pas de principe de réalité qui les a renvoyés à leur médiocrité, à leurs échecs !” À 18-20 ans, le succès de personnes plus âgées ne pouvait être qu’inspirant. Encore aujourd’hui, quand je tombe sur quelqu’un dont le parcours m’impressionne, je me rassure en me disant : “ça va, elle a X années de plus”. Une astuce commune, si j’en crois le succès de ce post de Maud Alavès (une star de Linkedin). Évidemment, plus on vieillit, moins c’est possible (heureusement, Tolkien n’a publié Le Seigneur des Anneaux qu'à 62 ans…).
Bien sûr, aucun chemin n’est comparable et on peut ne pas rechercher cette reconnaissance professionnelle, mais la comparaison peut survenir sur d’autres plans. Comme me l’a dit ma mère un jour : “autour de 30 ans, c’est un peu à qui aura la plus belle carrière, le plus d’argent, le plus bel appart’, le plus beau mariage, les plus beaux enfants…” J’espère que c’était relatif à son contexte à elle, mais ça ne m’étonne pas.
Pour ne pas se heurter à ce “principe de réalité”, beaucoup de vingtenaires repoussent l’entrée dans l’âge adulte. Un phénomène qui a amené la psychologue américaine Meg Jay, spécialiste du développement du jeune adulte, à mettre en garde ces “twentysomethings” qui pourraient passer à côté de leur vie à force de remettre les questions d’adulte à plus tard. Vous pouvez l’écouter dans ce Ted Talk ou lire son essai éclairant, The Defining Decade.
“Regarder le soleil en face”
Je crois que j’ai capté que j’allais mourir un jour - pour de vrai, je veux dire.
Mais prendre conscience qu’on va mourir peut être angoissant comme libérateur. Dans son livre Le Jardin d’Épicure, le célèbre psychiatre & écrivain américain Irvin Yalom propose ainsi de “regarder le soleil en face”. Selon lui, se confronter à notre mortalité nous inciterait à réordonner nos priorités, mieux communiquer avec nos proches, apprécier la beauté de la vie et prendre les risques nécessaires à notre épanouissement.
D’ailleurs, on sent souvent de la force, de la vitalité, de la liberté et une forme d’apaisement chez les personnes qui ont été confrontées de près à la mort. C’est ce que j’ai eu l’impression de sentir chez une amie qui a perdu son copain il y a quelques années, ou chez Aurélie Silvestre, dont le mari est mort pendant les attentats de Bataclan. Et plus récemment en écoutant Traverse, un récit de Maïa Mazaurette où cette dernière revient sur la mort de son fiancé, sept ans plus tôt. Dans le premier épisode, Maïa nous promet que “ce n’est pas une histoire triste” et elle tient parole tout au long de ce témoignage qui dégage une vraie pulsion de vie.
Peut-être ces personnes savent-elles, mieux que quiconque, que rien n’est très grave. Que si on va tous mourir un jour, alors les ratés, les vents, les bides (bref, tout ce qui fait mal à l’égo) n’ont aucune importance. Quelque-part, l’horizon de la mort aide à ne pas se prendre trop au sérieux et à relativiser la peur de l’échec.
Et puis, être immortel serait très ennuyeux, on deviendrait complètement mous et blasés. Avoir un temps imparti est un moteur, ce qui rejoint ce passage d’un essai du philosophe Jankélévitch (découvert dans un article de Philonomist) :
S’il disposait d’un temps infini, l’homme resterait stérile, et l’action aurait tôt fait de s’endormir dans une passivité végétative pompeusement baptisée “éternité”. Sur cette lancée, le plus monstrueux des supplices serait bien d’être condamné à ne jamais mourir.
Se confronter au déroulé en semaines d’une existence moyenne (cf schéma ci-dessus) fait partie de ces expériences vertigineuses qui rappellent à quel point notre temps est précieux. Pour moi, c’est même le plus efficace des coups de boost. Rien qu’à regarder les petits blocs de temps qui constituent mon espérance de vie, je me sens redoubler de vitalité, de courage et d’audace. Comme chantent Bigflo & Oli, mieux vaut vivre avec des remords qu’avec des regrets.
Le plaisir de vieillir
Ma perception de “l’adulte”
Si j’ai eu un petit côté Peter Pan (⚠️ pas le vrai syndrome hein), c’est parce que je rejetais ce que je considérais aller de pair avec “l’âge adulte”: un quotidien en mode métro-boulot-dodo, un travail froid, morne et répétitif, des corvées et beaucoup de paperasse, la fin de la rigolade, de la spontanéité et des soirées à refaire le monde avec les copains.
Je ne me projetais pas dans l’image de l’adulte raisonnable, organisé, propre sur lui, matérialiste, dépassionné, un peu cynique, qui se replie sur la vie familiale et conjugale, ne s’exprime qu’en mode “communication non violente”, porte des chemises (repassées) et vote enfin à droite après avoir renoncé à 100% de ses idéaux de jeunesse. J’avais l’impression d’avoir le choix entre “le blond” de Gad Elmaleh, l’inspectrice de Nos jours Heureux ou Fabienne Lepic de Fais pas, ci fais pas ça (et encore, je l’adore 🥲). Oh non, je sais : Annette Bening, la mère dans le film American Beauty, dont les premières scènes expriment tout ce que j’appréhendais de la vie d’adulte.
J’ai adoré la vidéo Explaining my 30s to my 20s, dans laquelle la formidable youtubeuse Anna Akana se dédouble pour créer une discussion très bien vue entre la Anna de 30 ans et celle de 20 ans. Et bien sûr, en commençant par refuser un verre de vin, évoquer son torticolis et annoncer qu’elle n’a ni mec ni enfants, la trentenaire commence par décevoir la vingtenaire :
20 yo Anna : Oh my god, is there going to be anything cool in my life ?
30 yo Anna : Hey, right now you’re a bundle of insecurity, blind optimism and self-centredness. I am self-awareness, self-confidence and pragmatic nihilism.
20 yo Anna : Really ? It just seems like you’re jaded and your body is falling apart.
30 yo Anna : Oh that’s true ! My knees…
20 yo Anna : Oh my god, I don’t want to turn up like you. My whole life is ahead of me, I have boundless energy and I want to change the world !
30 yo Anna : This chair has good back support, I wonder what the brand is…
20 yo Anna : Oh my god you’re SO SAD !!! I can’t turn into you !!!
30 yo Anna : OK listen kid, chill out, this is a natural part of aging.
La peur de devenir adulte est beaucoup liée à l’image qu’on s’en fait. Comme explique la journaliste Laura Raim dans Les Idées larges, “c’est en partie parce que l’on associe l’avancée dans la vie à la stagnation, voire au déclin, que l’on peut être tenté de s’accrocher à la jeunesse”. Cécile Van De Velde explique d’ailleurs que cette division de la vie en trois étapes - la phase ascendante de la jeunesse, le plateau de l’âge adulte et le déclin de la vieillesse - est très occidentale.
Si on lit les travaux de l’anthropologue Anne Marie Peatrik qui a travaillé sur l’Est Africain, elle a montré qu’on n’y a pas une vision décliniste mais ascensionnelle de l’existence. Avec la vieillesse, qui y est valorisée, vient le temps de la sagesse et de la maturation.
Par ailleurs, l’essayiste Fiona Schmidt rappelle, au micro de Juliette Katz, que nous vivons dans une société post-Mai 68 obsédée par la jeunesse :
La décennie des années 70 a popularisé le jeunisme et fait de la jeunesse une valeur morale. (…) À partir de Mai 68, on a commencé à considérer le vieux comme obsolète et à valoriser le renouvellement permanent (cf début de la consommation de masse, etc). Alors que ma grand-mère considérait que vieillir était dans l’ordre naturel des choses, ma mère l’a vécu comme une condamnation. Elle n’arrive pas à accepter qu’elle vieillit et on ne peut pas lui en vouloir : dans cette société, c’est juste un réflexe de survie.
Sûrement pour toutes ces raisons, j’ai longtemps été mal à l’aise avec l’idée de devenir adulte. Non seulement les schémas associés à l’âge adulte ne me donnaient pas envie, mais je me jugeais assez peu crédible par rapport à certains copains, ou même ma petite soeur de 24 ans - en couple depuis 5 ans, salariée depuis 2 ans et en passe de devenir une des plus jeunes propriétaires de France. Bref, un rejet couplé d’un syndrome de l’imposteur.
Suivre des adultes sur les réseaux sociaux a contribué à déconstruire ce cliché de l’adulte sérieux, installé et replié sur la sphère conjugale.
Je pense à la créatrice de bijoux Fanny Boucher ou au youtubeur Cyrus North, qui me semblent investir leur vie d’adulte avec passion, liberté, sincérité, audace et créativité. Certes, c’est plus facile de faire des voyages de 3 mois et de se mettre au japonais quand on gagne bien sa vie et qu’on est célibataire & sans enfants. Il n’empêche que ces deux-là sont des “vrais adultes” qui ont l’air de s’éclater. Je pense aussi à Nathalie Boitel, qui me montre tous les jours sur Instagram qu’être adulte et maman ne revient pas forcément à arrêter de rigoler, de s’engueuler comme une ado et d’explorer de nouvelles voies (en l’occurence, le stand-up).
Petit à petit, je comprends qu’on peut devenir adulte et garder son âme d’enfant. Voire, renouer avec cette dernière. Et puis, rester passionné, curieux, dynamique, créatif, fêtard, un petit peu idéaliste. J’ajoute que s’il y a bien un truc pour lequel mes parents m’inspirent, c’est bien pour leur sens de l’humour, de la fête et de l’amitié (j’espère organiser des soirées aussi mémorables qu’eux à 57 ans).
Enfin, sans nier les bienfaits de la prise de décision et de l’engagement (cf news #18 et #19), j’ai enfin intégré qu’un adulte n’était pas forcément une personne “terminée”. Et que même si beaucoup peut se jouer entre 20 et 30 ans, on peut être adulte et se reconvertir, vivre hors des sentiers battus, faire des expériences bouleversantes, se séparer et retomber très amoureux, se mettre à un sport, un instrument, une activité artistique ou une langue étrangère. Le cerveau est peut-être un peu plus lent, mais on fait les choses pour de meilleures raisons et on a souvent plus de sous à allouer à ces projets qu’à 22 ans.
On a aussi la chance de vivre à une époque où il existe de multiples contenus / formations funs et accessibles qui nous font se sentir moins seul·e dans les multiples défis de la vie d’adulte. Je pense par exemple aux newsletters Spoune pour “devenir money smart”, Ta minute adulte pour recevoir “un récap hebdo des échéances admin et des bons plans du moment”, ou à Voxe, qui a créé “l’école de ce que t’as pas appris à l’école” pour aider les jeunes femmes à surmonter “leurs défis pros, persos et pépettes un à un”.
Le mythe des “plus belles années”
Je ne compte pas le nombre de fois où l’on m’a dit : “profite, c’est les plus belles années !” Or dans l’épisode des Idées larges, la philosophe américaine Susan Neiman, autrice de l’essai Grandir, explique que non seulement ce conseil fout la pression, mais que ce n’est pas vrai. Elle rappelle :
À 20 ans, on ne sait pas qui on est, ni quelles sont nos forces. On essaie de comprendre le b.a.-ba sur tout : le travail, l’amour… En parallèle, on ne cesse de nous répéter que c’est le meilleur moment de leur vie. À 25 ans, je me disais “Mon dieu, non seulement je suis malheureuse mais en plus je gâche le meilleur moment de ma vie”. (…) Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’à l’approche de la soixantaine.
Ce à quoi Laura Raim renchérit en citant les études indiquant que le sentiment de bien-être suit une courbe en U : il commence par décliner jusqu’à la quarantaine pour ensuite amorcer une remontée conduisant à une apogée à la soixantaine (voir schéma ci-dessous). Bref, il y a un décalage entre discours et réalité, et la jeunesse serait bien sujette à des fantasmes et de l’idéalisation.
Dans The Defining Decade, la psychologue Meg Jay décrit la déception des jeunes gens qui s’attendaient à ne vivre que leur vingtaine ne serait que bonheur, insouciance et légèreté :
Every day, I work with twentysomethings who feel horribly deceived by the idea that their twenties would be the best years of their lives. People imagine that to do therapy with twentysomethings is to listen to the adventures and misadventures of carefree people, and there is some of that.
But behind closed doors, my clients have unsettling things to say : “ I feel like I’m in the middle of the ocean. Like I could swim in any direction but I can’t see land on any side so I don’t know which way to go” ; “"I can’t wait to be liberated from my twenties”; “Last night I prayed for just one thing in my life to be certain.”
Cela résonne avec ma propre expérience. Et au fond, je ne revivrais mes 20 ans - qui consistaient, en gros, à enchaîner les chagrins d’amour, m’étourdir à la piquette, transformer mes cheveux en paille violette avec des kits de teinture à 4€ et faire une crise d’angoisse à chaque évocation du monde du travail - pour rien au monde.
Le plaisir de vieillir
Bon, j’exagère un peu. Je me suis bien amusée entre 18 et 25 ans, j’ai vécu de très belles expériences et traversé des émotions d’une intensité inédite. Mais comme le rappelle Fiona Schmidt : “vieillir, c’est mûrir intellectuellement, émotionnellement et affectivement”. Et en effet, je me sens beaucoup plus confiante, alignée, bien dans mes baskets aujourd’hui. J’ai moins besoin de me sentir jolie en toutes circonstances, je ne suis plus complexée par trois poils ou un micro bourrelet, je ne me surveille plus constamment.
Grâce à l’expérience et aux rencontres, on se connait beaucoup mieux. La thérapie nous a parfois aidé·es à mieux nous comprendre, à identifier nos forces, à accepter nos fragilités, à travailler sur nos défauts, à être plus doux avec soi-même. Dans son article, Katie Hawkins-Gaar en parle avec justesse :
Like anyone else, I spent my quarter-life years wondering who I would become. Now I know. (…) Somewhere along the way, as I walked through different doors, some by choice, some by accident, I discovered who I am. My task now is to accept that person. To embrace her. To stop searching for a different version of me and to look at myself—the woman I am today—with warmth and love.
On a appris à s’écouter, à se ménager, à s’autoriser du confort et un peu de paresse. Terminés, les talons de mauvaise qualité avec lesquels on manque de s’étaler par terre à chaque pas, terminées les armatures trop serrées et les culottes en dentelle qui grattent (finalement, je n’aurais jamais porté de lingerie aussi sexy qu’à 16 ans, alors que j’étais un gros bébé 🤭). Terminées, les soirées à se faire violence jusqu’à 3h du mat’ par FOMO alors que l’on ne rêve que d’être sous la couette. On peut enfin laisser s’exprimer les papis/mamies en nous et opter pour des soirées cocooning. Le risque de se faire taxer d’hyper plan-plan n’a pas disparu, mais on s’en fiche un peu plus.
Dans une récente chronique pour France Inter, Marina Rollman racontait comment elle “s’éclatait”, désormais, quand son mec n’est pas là :
Au début, je me dis : “c’est pas parce que je reste à Paris que je vais pas m’éclater, ok ? Je vais sortir à fond les ballons, faire la teuf, rencontrer des gens, peindre à poil !” Et bien au final : je vais boire du kéfir, énormément. Je vais me concentrer sur ma microbiote, me coucher tôt et lire. Et là, énorme dissonance cognitive : “Mais ne suis-je donc pas fun ?” (…) Eh bien moi, mon fun à moi, il ressemble beaucoup à celui d’une naturopathe de 73 ans qui vit dans les Cévennes.
On accepte les croyances, les habitudes, les petites béquilles qui nous font du bien. Certains fuient les traditions et la religion de leur milieu d’origine, d’autres ressentent le besoin d’y revenir. Certains comprennent qu’ils ont besoin d’une discipline et d’une routine strictes pour avancer sereinement. Sans basculer dans le cynisme, on peut enfin laisser tomber nos postures d’ados et être un peu pragmatique. Personnellement, j’ai compris que je n’étais pas faite pour vivre d’amour et d’eau fraîche, et encore moins à Paris.
On sait mieux gérer nos relations. On a appris à communiquer, à prendre soin des gens qu’on aime, à respecter leurs besoins et ne pas trop exiger d’eux, à prendre des distances quand il faut, à s’excuser parfois. On a eu 8 fois la discussion sur les langages de l’amour et on sait que chacun a sa manière de témoigner de l’affection. On est moins “tous feux tous flammes”, on s’emballe moins pour rien, on repère plus vite les “red flags”, on arrive mieux à exprimer nos envies. Comme dit également Fiona Schimdt : “vieillir, c’est perdre moins de temps avec des gens et des choses qui n’en valent pas la peine.”
Après m’être beaucoup investie dans des hobbies qui me semblaient probablement contribuer à l’expression de ma singularité et à mon capital “charisme”, je consacre désormais mon temps-libre à des passe-temps ordinaires : courir, me préparer des petits plats, voir des copains… Et si je continue le théâtre, c’est moins pour révéler la Nathalie Portman qui (ne) sommeille (pas) en moi que parce que c’est une activité sociale et fun. Je rêve de rejoindre une chorale et de chanter à tue-tête dans des églises. Je n’assume pas tout à fait, mais comme avance Leslie Plée dans sa formidable BD Éloge de la névrose : “Pour être un adulte heureux, il faut faire honte à l’ado que nous étions”.
“There’s nothing worse than being ordinary”, répète sans cesse la jeune Angela dans American Beauty. C’est ça aussi, devenir adulte : se défaire de la pression d’avoir l’air cool, intéressant et singulier pour choisir ce qui nous rend vraiment heureux, aussi ordinaire que ce soit. Dans un récent article, la journaliste Haley Nahman décrivait avec justesse le décalage qu’elle ressentait désormais en croisant des plus jeunes en soirée. Non sans plaisir, elle constatait qu’elle ne les enviait pas du tout :
Their masked eagerness, their considered postures, their energy that suggested this party might lead them anywhere. They were cooler than me. But I was gratified to realize I didn’t envy them. (…)
Despite everyone’s whining about getting older, I suspect most of us actually kind of like it. First of all, it’s a privilege to age. But more specifically, there’s something fun about getting playfully ribbed by your successors and no longer dealing with the hot heat of being young, lost, and full of potential. There’s an undeniable pressure-release in ceding that position. Of being whisked off center stage to do whatever it is that makes sense to you, however uncool.
Et bien sûr, il y a la fraîcheur d’une nouvelle phase de vie. Étant célibataire et sans appart’, je vis encore ça par procuration, mais j’ai trop hâte. J’en parlais avec un de mes meilleurs amis hier soir, dans un petit bar du 11ème. On a parlé des invitations aux mariages qui commençaient à tomber, de la jeune femme qu’il a rencontré il y a quelques mois et dont il a l’air super amoureux. Et on s’est dit, sans une once d’effarement, que c’était trop beau et rafraîchissant.
Sources & inspirations (citées ou non) :
🍿 La vidéo Explaining my 30s to my 20s de la comédienne & youtubeuse Anna Akana
🍿 L’épisode Peut-on grandir sans se trahir des Idées Larges, émission de Laura Raim sur Arte
🎧 Le podcast France Inter Traverse, un récit de Maïa Mazaurette
🎧 L’épisode sur la peur de vieillir (avec Fiona Schmidt) du Podkatz de Juliette Katz
🎧 Une récente chronique de Marina Rollman sur France Inter
🎧 Le podcast Long Live de la coach Lucile Woodward
📚 La bande-dessinée Éloge de la névrose, en 10 syndromes de Leslie Plée
📚 L’essai The Defining decade ; why your twenties matter and how to make the most of them now, de la psychologue clinicienne Meg Jay
🗞️ L’article Your life in weeks sur le blog Wait but Why
🗞️ La newsletter Is This It ? This is it. de Katie Hawkins-Gaar
🗞️ La newsletter The upside of aging out de Haley Nahman
🗞️ La newsletter How Millennials grew up et got old d’Ann Helen Petersen
🎨 La mini-bd sur la paresse qui grandit avec l’âge, de Blandine Denis
📱 Le compte Insta @nineties.memes
📱 Le compte Insta @latrentainetmtc
📱 Les (très) jolies réponses de Nacira, de Clara, Norah, Diane, Sandra, Émeline, Andrane à la question “c’est quoi pour vous grandir ?” posées il y a trois ans à la communauté du podcast Génération XX.
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Au passage, un grand merci à ma soeur Garance et mon amie Charlotte pour leur relecture et leurs précieux conseils !! ❤️
Merci beaucoup, plein de bisous et bon week-end ! 💕
À bientôt, Louise
Eh bien ta newsletter que je lis avec un peu de retard (ces derniers mois j'ai laissé ma boîte mail déborder, je risque de redire ça sur d'autres de tes anciennes éditions... 🫣) tombe plutôt à pic, toutes ces questions d'âge adulte et de "vieillissement" me rattrapant un peu ces temps-ci, alors que j'approche des 35 ans et que j'ai l'impression que je n'ai plus suffisamment de temps pour certains trucs. Bon, si je suis 100% honnête, c'est surtout lié à la question de la maternité (ou non) parce que j'ai toujours l'impression d'être une grande ado qui n'est pas sûre de vouloir un enfant maintenant, mais mon corps, lui, avance dans l'âge.
Bref, plein de choses à lire et découvrir avec cette édition, merci beaucoup, comme toujours <3
Excellente cette édition ! Je me la garde sous les coudes pour les jours de besoin - j’ai eu un gros épisode de coup de vieux pour l’instant à ... 23 ans, on verra si ça m’a vaccinée pour l’avenir.