#40 : Le temps des fleurs et des insomnies
Je vous parle de tout ce qui m’a tenue éveillée ce mois-ci : des romans bouleversants, des films, des newsletters, une paire de baskets, des spectacles, des ateliers, une pétition…
Coucou tout le monde !
J’espère que vous allez bien ! 🤗🌷☀️
Je voulais faire très court ici (spoiler : c’est raté), parce que cette newsletter est surtout une grosse livraison de recos : des films, des livres, des podcasts, des newsletters, des baskets, un atelier, une chorale, une pétition… Et même un petit cadeau à gagner à la fin, pour les parisien·nes.
Je ne m’attarde pas trop sur le bouillonnement émotionnel qui a suivi ma petite séparation. Une chose est sûre : libérée des 48h/semaine passées à maintenir à flot une relation qui prenait l’eau, délivrée de doutes pesants au quotidien, la vie me semble bien plus légère, vibrante et lumineuse.
Je chantonne dans la rue, je prends 25 photos par jour, je vois les moments de grâce partout… Et quand un ami m’a demandé à combien j’estimais mon niveau de bonheur, j’ai presque été surprise de m’entendre répondre “9/10”, sans sourciller. Tous les jours, je me dis “quel kiffe, cette légèreté !”. Et puis, “pourvu que ça dure !”.
Seul petit bémol ? Je suis épuisée !
Ça n’a jamais été mon fort, le sommeil. À l’âge où tous les bambins font la sieste, ma mère me retrouvait debout dans mon petit lit à barreaux, les yeux rivés sur la porte de ma chambre. Aujourd’hui, les pas d’un coloc, la chasse d’eau du voisin, le miaulement d’un chat ou un degré de trop suffisent à me réveiller aux aurores. Il m’est impossible de m’endormir ailleurs que dans un lit, entre minuit et 1h, et je fais souvent des insomnies.
Ces dernières semaines, c’est devenu systématique. Sans raison évidente, étant sur un petit nuage depuis que j’ai redécouvert les joies du célibat et du printemps.
Le soir, je mange léger et depuis qu’une pinte de blonde m’a réveillée à 4h, je limite l’alcool. J’ouvre ma fenêtre de 3 cm, je bois une infusion Nuit Calme et je fais pipi 3 fois avant de me glisser sous ma couette. Parfois, j’écoute un podcast érotique - je précise, parce qu’un pote a insinué que reprendre une activité sexuelle allait tout arranger. ;)
Rien n’y fait. Tous les matins, je me réveille avec les yeux qui piquent et la nuque raide. J’appuie sur mon réveil : 5h17. Pffff… J’enrage d’échouer à faire quelque chose d’aussi basique et vital que dormir. J’ai besoin de 8h par nuit et j’ai accumulé beaucoup de retard - mes cernes violacés en attestent. Ça devrait être simple !
Alors, je dégaine l’artillerie lourde. Je respire en 4-7-8, visualise une jolie maison sur une colline, lance des méditations, écoute les contes à dormir debout du podcast Somnifère (qui me font plus rire qu’autre chose…). Mais les pensées ne s’arrêtent pas de tourner et je m’enferme dans mon cercle vicieux : je suis fatiguée > je devrais dormir > endors-toi !!! > bon, c’est un échec > je vais être un zombie > quel gâchis…
Cette semaine - parce qu’on est un brin drama queen, tout·e seul·e dans le noir - j’ai même imaginé mourir de fatigue. Une peur certes exagérée, mais pas complètement irrationnelle quand on connaît les effets du manque de sommeil sur la santé : risque accru de maladies cardiovasculaires, diabète, cancer... Vous vous en doutez, ces joyeuses pensées ne m’aident pas à me détendre.
J’ai tenté la mélatonine à effet différé, enregistré les recos sommeil (très complètes) d’Orgasme et moi, demandé conseil à ChatGPT, écouté des podcasts et lu des newsletters sur le sujet. Il me reste à tester la couette lestée, le CBD et la technique des navigateurs avant de me rabattre sur les bons vieux somnifères.
Pour compenser mes courtes nuits, j’essaye de me mettre à la sieste. L’autre jour, j’ai dormi 10 minutes sur le canapé de mon coworking et eu l’impression d’une immense victoire.
La vie est belle, la lumière du jour et le sel de la vie me maintiennent… Mais j’ai 2 de tens’, la fatigue me rend irascible, ralentit mes neurones, brouille mes pensées et me file courbatures, palpitations et envies compulsives de pains au chocolat. Rien qu’en figniolant cette newsletter ce matin, j’ai dû bâiller 25 fois. Et ça me frustre d’être aussi crevée quand je n’ai qu’une envie : croquer la vie à pleines dents !
Bon, d’ailleurs, c’est peut-être lié… Cet épisode du podcast Émotions a beaucoup résonné. J’ai beau m’être calmée sur les sorties et les interactions sociales, remplir (beaucoup) moins mes semaines qu’il y a encore 6 mois, je me retrouve bien dans cette éreintante quête d'intensité décrite par le philosophe Tristan Garcia. “Si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies”, chantait Barbara. À chaque fois que l’adulte en moi essaye de s’endormir, il y a une ado surex’ - boulimique de vie, de lien, d’info, de découvertes, de nouvelles fringues, de dopamine… - qui fait le zouave à côté. Un peu démoniaque, elle prend un malin plaisir à résister aux supplications de sa vieille copine qui n’aspire qu’au repos.
Parfois, je me dis qu’il faudrait lâcher prise, laisser cette ado hyperactive vivre sa vie en espérant qu’elle finisse par s’écrouler de fatigue. Ou alors, me résoudre à ritualiser la sieste et dormir moins la nuit. Il y a aussi des chances que tout ça ne soit qu’une phase - j’espère que oui.
Si vous avez traversé des insomnies de ce genre et trouvé des solutions - même atypiques - je suis très preneuse !! Vous dormez bien, vous ? N’hésitez pas à m’en parler par mail ou en commentaire. Merci beaucoup d’avance ! ❤️🙏🥱
Allez, place aux recos du mois ! Et n’oubliez pas qu’il y a un cadeau à gagner tout en bas pour les parigots ! 😘
(Il y en a 25, sans compter la pétition à la fin).
Dès la première page, L’Empreinte de l’Ange m’a comme plongée en état d’hypnose. Situé dans le Paris des années 50, ce bijou de roman raconte une bouleversante histoire d’amour entre une jeune Allemande et un Juif hongrois. Tous deux traumatisés par la guerre et les crimes qu’ils ont vécus de près, ils essaient de vivre leur passion malgré leur lourd passé. La fluidité du texte, l’ironie et la sensualité qui côtoient sa noirceur, la justesse implacable des personnages et des dialogues, son style renversant… Une très belle découverte, grâce aux excellents conseils de Julia ! ⚠️ On n’est pas dans le feel good, hein.
J’ai été gâtée. L’un de ses créateurs m’a offert le Kit de secours pour cœur brisé. Sous forme de cartes, à tirer à son rythme, cet outil propose des infos, des pistes de réflexion et des exercices pour aider à comprendre les émotions qu’on traverse après une rupture et, peu à peu, retrouver confiance, espoir et joie de vivre. Tous les éclairages et conseils ont été nourris par des études scientifiques en neurosciences, psychologie, addictologie et sociologie. J’aurais franchement aimé l’avoir avec moi dans la foulée de mes séparations les plus douloureuses - en attendant, je le garde très précieusement. Encore merci, Grégory, pour ce très beau cadeau. À offrir à un·e ami·e qui traverse un chagrin d’amour !
J’ai été très touchée par le témoignage PMA de Léonore et Charlotte, les deux co-fondatrices de la formidable newsletter Voxe (dont je suis fière d’avoir rejoint la team de plumes !). Avec pudeur, justesse et sensibilité, elles racontent quatre ans et demi passés dans la machine médicale : le verdict (flou), les séries d’exam’, les effets secondaires et la douleur indicible. Spoiler : ça finit bien.
Tout commence un jour de 2020, la machine médicale s’enclenche. Pour toutes les 2. Mais ce n’est pas comme dans les films, on n’a pas de verdict définitif, le message est plus byzantin, mais ce qu'on comprend : les enfants naturellement, ça va être compliqué. Alors nous, bonnes petites soldates, on est parties au combat, l’enthousiasme chevillé au corps. Nous et nos +1, l’infertilité, on va en faire qu’une bouchée.
Pour un dîner comme à la campagne en plein 19ème, réservez une table chez Mon Oncle le Vigneron ! Restau & bar à vin aux allures de cabinet de curiosités, l’endroit est chaleureux, plein de charme, la cuisine est délicieuse et la gérante adorable - et elle fait tout toute seule, chapeau. On a eu la chance d’avoir le lieu (presque) rien que pour nous, et on y a passé une super soirée. PS : il faut réserver !
Je vous recommande chaudement une petite série passée sous les radars. ;) Ça s’appelle Bref 2 et j’ai adoré pour ses sujets universels, ses fines analyses de nos névroses made in 21e siècle, ses acteurs formidables (Laura Felpin <3) et ses métaphores pleines de fraîcheur - Mallacompagnax3000 et Académie des oncles en tête. À l’occasion, j’ai redécouvert Bref 1 - version pré #MeToo, moins deep, mais pas moins drôle et touchante.
Je continue à dévorer la newsletter Komando, écrite par Kéliane Martenon (âme curieuse et créative, ex-respo com’ de Bruno Le Maire puis de l’Élysée). Tous les 15 jours, cette dernière propose une curation & un décryptage des campagnes les plus malines, créatives et innovantes, tous secteurs confondus : culture, médias, ONG, secteur public, politique… L’impact dingue de Qui veut être mon associé ?, le lobbying sur LinkedIn, la com’ de Violette Dorange… Les sujets traités me passionnent, mais ce ne serait rien sans la clarté et l’intelligence des analyses de Kéliane - sans oublier sa jolie DA. Pour s’abonner, c’est par ici !
300 choristes, une chanson française et un chef de chœur ultra charismatique : j’ai participé à une chorale éphèmère organisée par Plan Choeur. L’idée réunit deux de mes passions : le chant et les bains de foule. Ce soir-là, on a chanté Formidable d’Aznavour à quatre voix, et les frissons étaient au rendez-vous. Si ça vous tente, le prochain aura lieu le 17 juin au Consulat Voltaire (Paris 11e).
Il y a ce qui me semble déjà une éternité, je suis allée au ciné voir L’Attachement, de Carine Tardieu. J’avais peur de trouver ce film un brin mièvre, mais j’ai été agréablement surprise par sa délicatesse et la grâce lumineuse qu’il dégage. Les acteurs - l’adorable petit garçon inclus - sont parfaits. Le sujet du deuil et de l’attachement, traités avec beaucoup de finesse. Mention spéciale pour les images d’enfants et de nourrissons, hyper craquantes !
En une vidéo, tous mes guilty pleasures réunis : un Ted Talk, une coach de vie, des conseils très américains. L’apparemment célèbre Mel Robbins y désigne LE problème à l’origine de beaucoup d’insatisfaction : le déni, cristallisé par la réponse automatique “I’m fine” - alors que ce n’est pas vraiment le cas. Je ne vais pas jouer la snob, cette vidéo m’a foutu une petite claque. Sans doute parce qu’elle a résonné avec mon mood post-rupture (= envie de moins me mentir à moi-même), j’y repense souvent.
Avec des copains, on a passé une soirée délicieuse au Clavecin, petit bar à vin chaleureux, sobre et élégant dans le 9ème. On y mange tout ce qui fait saliver dans le film Vingt Dieux : entre autres mets délicats, des tranches de comté et du bon vin jurassien qui m’a aidée à rompre dans la foulée. À éviter en cas de grosse dalle, vous y laisserez un demi-SMIC !
Du nouveau dans mes recettes très simples : une délicieuse quiche au butternut, inspirée par cette recette Jow ; un onctueux curry de chou kale, adoré malgré l’absence de gingembre, coriandre, graines de moutarde et noix de cajou chez moi ; une assiette composée, simple et efficace : mâche, omelette, pommes de terres sautées en petits dés ; des gnocchis sautés aux épinards + crème fraîche, avec gruyère râpé ou gorgonzola, selon vos goûts.
J’ai lu en trois jours Dans Le Jardin de l’Ogre, de Leïla Slimani. Son premier roman nous plonge dans le quotidien d’Adèle, jeune journaliste mariée à un médecin, mère d’un petit garçon, et dévorée par une addiction maladive au sexe. Les insomnies m’ont aidée, mais surtout : quel bonheur de retrouver la lucidité, la justesse et le style limpide, cru, poignant de cette grande autrice. ⚠️ Âmes sensibles d’abstenir : le roman parle moins de sensualité que des pulsions destructrices d’une femme en proie à un profond mal-être.
Adèle a fait un enfant pour la même raison qu’elle s’est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s’est nimbée d’une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s’est construit un refuge pou les soirs d’angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche. 💥
L’adorable Marie (des Mécaniques Douces) m’a gentiment invitée à un cours de broderie pour débutant·es, et ces 2h30 hors du temps m’ont rappelé tous les bienfaits des activités manuelles. L’atelier est très bien conçu, l’ambiance chaleureuse, Marie hyper sympa, pédagogue, toujours là pour rattraper les bêtises. Si broder vous plaît, vous pouvez acheter des kits bon marché à la fin du cours - en sachant que vous repartez 100% autonome sur une technique de point. Je ne me suis découvert aucun talent et j’étais un peu LE boulet du cours, mais je ne devrais plus avoir à demander à la mama de recoudre un bouton !
Parmi les dernières éditions de la mordante newsletter CDLT, j’ai adoré celle sur la fatigue (le mot de mon année !) En s’appuyant sur les recherches de la médecin américaine Saundra Dalton Smith, Séverine Bavon y décrypte ses 7 formes avant d’identifier les moyens qu’on a pour recharger la bonne batterie. Mais surtout, quelle plume ! À chaque fois, je me délecte de sa vivacité, sa drôlerie et de sa riche documentation. PS : pour identifier quel type de “K.O” vous êtes, Saundra Dalton Smith a mis en ligne un test gratuit (in english).
Sur les conseils de ma mère, j’ai regardé l’enquête Arte sur le jeûne et ses bienfaits. Scène d’ouverture : un monsieur débarque dans une clinique allemande le ventre proéminent et tous les compteurs au rouge. On suit sa cure, qui se révèle (bien sûr) diablement efficace. Très clair, le docu nous explique - schémas animés à l’appui - les effets de cette pratique sur le renouvellement cellulaire, ainsi que le traitement et la prévention de maladies chroniques. J’en profite pour faire un coucou aux deux adorables directeur·ices de la clinique, à qui j’ai pitché ma newsletter la bouche pleine de petits fours il y a 10 jours !! 🥂
Sophie Gauthier m’a gentiment invitée à un de ses dîners “à table” avec l’adorable et passionnant néo-poète Hadrien, alias Crottins Verbaux. Au programme, un dîner délicieux signé Les Naturistes, des activités très ludiques* pour libérer le poète en nous et des conversations très sympas et spontanées avec la star de la soirée. *dessiner une forme abstraite, puis imaginer tout ce qu’elle peut représenter… ou écrire une histoire à quatre mains avec son voisin·e, chacun devant faire intervenir un objet défini . La prochaine invitée de Sophie, c’est Mai Hua ! Au programme : projection de son film Les Rivières, méditation guidée, ateliers autour de la transmission et dîner intimiste en compagnie de la généreuse réalisatrice.
Au terme d’heures de scrolling intensif sur Vinted, j’ai découvert le monde joyeux et coloré des Gazelle Adidas. Je suis ravie des miennes, super légères, confort, et objectivement trop belles ! ;) Le problème, c’est qu’il y en a de toutes les couleurs et que j’ai flashé sur plein de modèles - il faut que je me blinde.
Je vous recommande le podcast La Formule Longévité, le dernier bébé de la brillante et pétillante Marine Sanclemente. Je ne suis pas franchement la cible, et je ne vois pas qui d’autre aurait pu me faire télécharger un épisode de 40 minutes sur le microbiote intestinal… Mais Marine est capable de miracles, et son invité Joël Doré - une pointure, expert mondial du sujet - est d’une pédagogie exemplaire. C’était hyper intéressant, accessible, concret, et j’ai appris plein de trucs sur ce sujet en vogue : ce qu’est le microbiote, à quoi il sert, comment il est influencé par l’alimentation, le stress ou l’environnement. Sinon, l’épisode sur l’alcool vient de sortir et j’ai hyper hâte de l’écouter.
J’ai enfin passé le porche du café-librairie-salle de classe Off-Campus, qui vient d’ouvrir ses portes au 18 boulevard Voltaire (République). Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé lieu aussi beau, spacieux et agréable. Off-Campus propose une large offre de cours du soir en résonance avec les questions culturelles, géopolitiques, scientifiques, écologiques ou psychologiques du moment… Si je pouvais, j’irais à tous pour parfaire ma culture G de gentillefemme du 21ème siècle. Et en cas de panne d’inspi, c’est un cadeau parfait pour un·e parisien·ne nostalgique des bancs de l’école !
Une expo sur le wax, courte mais intéressante, au Musée de l’Homme. J’ignorais complètement que ce célèbre tissu avait été introduit sur le continent africain par les colons français, anglais et néerlandais, et je n’avais pas idée de la richesse des symboles et messages portés par ses motifs ! Cette brève visite m’a donné très envie de retourner au Musée de l’Homme, dont la rénovation est toute récente et la scénographie, vraiment bien pensée : pédagogique, interactive, multidisciplinaire.
Blagues cruelles, insultes odieuses, brosses à cheveux lancées à la figure, raviolis comptés pendant 15 ans… Sans doute parce qu’on a longtemps été comme chien et chat avec ma soeur cadette - et qu’il n’y a qu’avec mes soeurs chéries que se sont côtoyés, de façon aussi explicite, amour et haine, bienveillance et méchanceté, sororité et rivalité… - je me suis sentie très concernée par l’épisode Frères et soeurs, ça se dispute du podcast Vivons heureux avant la fin du monde. Là où ce super épisode de Grand Bien Vous Fasse soulignait la richesse du lien sororal, Delphine Saltel s’attarde ici sur les querelles enfantines et les disputes qu’elles peuvent nourrir jusqu’à l’âge adulte. Sans minimiser les dégâts qu’elles peuvent causer, la psychologue interrogée explique notamment à quoi peuvent servir la rivalité et l’agressivité fraternelles dans la construction de soi.
La montagne Sainte-Victoire, ou la rando parfaite pour un week-end entre avril et juin. Avec des amies, on a fait Paris → Aix-en-Provence avec le premier train du samedi, pris le bus jusqu’au barrage de Bimont, puis marché jusqu’au village de Puyloubier où l’on a dévoré les lasagnes du camion italien à l’entrée du village et dormi dans un gîte très correct. Le lendemain, rebelote avec vue et passage dans le très beau prieuré Sainte-Victoire. Retour à Paris les joues roses et vivifiées.
J’ai vu Cassandre, premier long métrage d’Hélène Merlin. Ce film baroque nous raconte l’été de la jeune Cassandre, 14 ans, entre un manoir familial à l’atmosphère irrespirable et le centre équestre où elle s’échappe chaque jour. Un film audacieux, assez excentrique et très pédagogique sur un sujet très douloureux et complexe : l’inceste. Ce qu’on appelle un “climat incestuel”, les dynamiques familiales qui peuvent mener à cette catastrophe tristement banale, les réactions psy qu’un acte d’inceste peut entraîner… C’est intense, parfois très dérangeant, mais aussi drôle et lumineux. J’ai ensuite eu la chance d’assister à un entretien très éclairant avec la réalisatrice, l’humoriste Mamari et Mai Lan Chapiron, qui partage son histoire dans les écoles afin de donner des règles claires aux enfants, souvent démunis face aux adultes qui dépassent les limites. Merci à Gaze Magazine pour cette riche et émouvante soirée ! 🙏
Je les sens arriver, les grands dilemmes de la trentaine - même si à 28 ans, j’ai encore le luxe du temps. Rester libre comme l’air, me concentrer sur l’écriture et risquer le gros FOMO plus tard ? Ou mener ça de front avec 1/2/3 bébés et risquer de me retrouver piégée dans un rôle qui ne me convient pas ? En attendant de me retrouver au pied du mur (ou maquée avec un mec motivé), je lis la newsletter Ovaires et contre tout écrite par la talentueuse Anaïs Richardin, dont les jolis mots sur le doute résonnent fort :
À vous les bousculées, les tiraillées, les sans projet fixe qui oscillent d’une décision à l’autre. Qui tendent l’oreille en espérant qu’une aide providentielle leur souffle la réponse tant attendue. À celles qui consultent les oracles, qui lisent dans le marc de café, qui espèrent trouver dans les petits rien du quotidien de quoi les faire pencher d’un côté ou de l’autre. À vous qui êtes paumée, sachez que vous n’êtes pas seule, il y a moi aussi. Et deux, ça fait déjà beaucoup.
Bon, c’est fini... Mais je voulais dire combien je suis impressionnée par la qualité des spectacles du Théâtre du Rond-Point, où j’ai (notamment) vu la pièce Dolorosa. J’y allais à reculons - une petite flemme m’a envahie à la lecture du titre et la référence à Tchekov. Non pas que je n’aime pas Tchekov, mais on était en plein dans le drama d’une éventuelle guerre à venir, alors me plonger dans une oeuvre de 3h30 sur la mélancolie d’un monde déchu… Et bien, c’était super. Drôle, fin, juste, bien écrit, décalé, porté par trois comédiennes magnétiques et une très belle mise en scène signée Marcial Di Fonzo Bo.
Les petites et grandes déceptions du mois, rapidos :
Bridget Jones 3 - rigolo pendant 15 minutes puis d’une niaiserie assez incroyable. (Qu’est-ce qui m’a pris, en même temps ?)
Au soir d’Alexandrie, roman de l’égyptien Alaa al-Aswany dont j’avais adoré L’Immeuble Yacoubian plus jeune. Le cadre est intéressant, les personnages attachants, mais j’ai trouvé ça trop long et l’écriture manque de finesse à mon goût.
Une Voix Humaine, essai de Carol Guilligan. Son interview dans Folie Douce m’avait intriguée, mais son livre m’est vite tombé des mains.
Intermezzo, le dernier roman de Sally Ronney. Malgré la délicatesse, la sensualité et le charme british qui m’avaient tant plu dans ses deux premiers romans, j’ai fait “une pause”. Je le trouve longuet et un peu confus - l’absence de ponctuation dans les dialogues n’aide pas. Et je n’accroche pas des masses aux personnages.
Une pétition qui me tient à coeur ! 💼🔥
De mes 4 années d'études à l’ESCP, je ne me souviens pas avoir entendu parler de droit du travail, de prévention du burn-out, de harcèlement moral… Ni, à l’inverse, de pratiques organisationnelles vertueuses.
Depuis que je bosse, en revanche, j’entends parler de mal-être, de stress, d’insomnies, de craquages nerveux liés au boulot. J’ai vu des potes consultants débarquer à l’apéro avec 3h de retard, des amies en start-up fondre en larmes au dessert, des copains en burn-out tiraillés entre colère, culpabilité et sentiment d’échec.
Dans une promo de 500 jeunes diplômé·es, 250 feront un burn-out. 100 croiseront un management toxique. La vérité, c’est que Bac +5, CDI, profils LinkedIn léchés et bons salaires ne protègent pas des risques psycho-sociaux. Et il n’y a aucune raison que les jeunes cadres ne soient pas mieux préparés aux réalités - parfois brutales - du monde du travail.
La bonne nouvelle ? Il n’est pas trop tard pour ceux qui prennent la relève. Des solutions existent et les écoles ont toutes les cartes en main pour amorcer ce travail de sensibilisation, faire connaître aux étudiants leurs droits, et contribuer à rendre le travail un peu plus vertueux, joyeux et épanouissant ! 💪
C’est le combat porté par Mouvement T, formidable association de cadres engagé·e·s pour un monde du travail plus juste et plus doux.
Je vous propose de lire leur puissante tribune, qui appelle les grandes écoles et universités à prendre leurs responsabilités en termes de prévention des étudiant·es. Vous pourrez signer & partager si ça résonne ! 😊
Un cadeau 🎁
Il y a deux mois, je vous recommandais chaudement le spectacle de la stand-uppeuse Nathalie Boitel, qui joue son spectacle à la Petite Loge Théâtre - 16m2, idéal pour profiter à fond du jeu et de la présence incroyable de Nathalie. Cette dernière parle vie de couple, maternité et souvenirs d’enfance avec beaucoup d’humour, mais aussi une vraie justesse, de la fraîcheur et une gaieté hyper contagieuse.
Bonne nouvelle : j’ai 4 x 2 places à vous offrir. Si vous avez envie de rigoler, il suffit de m’envoyer un petit mail (objet "j’ai envie de rigoler !") en précisant la date de votre choix - par ici pour voir vos options. J’écrirai aux gagnants dimanche soir ! 😊
Merci encore Nathalie ! 💕
Les stars de la semaine ✨
📖 Marion lance son 1er roman, Tant pis pour le thé, sur la plateforme Ulule. Ce roman estival, qui se déroule dans un musée du thé, plaira aux fans de triangles amoureux, de quêtes d’identité et de petits villages ! Soutenez-la jusqu’au 18 mai en réservant un livre dédicacé ou une super box lecture.
👩🍳 Cheffe cuisinière à domicile, Myriam concocte des menus savoureux pour vos repas en famille, évènements ou besoins d’entreprise. Chaque plat est préparé avec amour, soin et créativité.
🍷 Amaryllis lance les ateliers “Peinture & Vin” à Bastille ! Pour les créatif·ves et curieux·ses en quête d’un afterwork original, d’un date qui change ou d’une activité solo à tester sans pression. Le tout dans une ambiance décontractée et chaleureuse, avec des pinceaux, du bon vin et de la bonne musique !
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Merci beaucoup d’avoir lu cette longue newsletter jusque-ici, je suis honorée ! N’hésitez pas à répondre à ce mail. Pour me faire un don, c’est par ici. Pour faire appel à mes services en écriture, c’est par là. Merci ! <3
Merci pour ces nouvelles découvertes (et vive Nancy Huston 😊).
Ravie de voir que les concepts de rencontres événementielles se développent autour de projets culturels (à table / supperbookclub / et d’autres que je ne connais sans doute pas)
Merci pour ce courrier aussi chouette que d'habitude ! Courage pour le sommeil ♥