Je m’appelle Louise, j’ai 26 ans et je vis à Paris. Dans cette newsletter, je me confie sur mon expérience de la thérapie et je vous invite à témoigner, si vous en ressentez l’envie. Bonne lecture !!
Coucou tout le monde,
J’espère que vous allez bien !!
J’ai commencé à vous écrire une seconde newsletter sur Paris, mais un autre sujet s’est imposé entre-temps : la semaine dernière, j’ai dit au-revoir à ma psy. Je crois que c’est la dernière fois que je la voyais, même si je sais - et ça me rassure - que je pourrais toujours prendre rendez-vous avec elle si j’en ressens à nouveau le besoin.
Je suis allée voir trois psys dans ma vie. La première fois, j’étais toute petite. Jalouse de l’attention qu’on consacrait à ma petite soeur qui venait de naître, j’ai “régressé” pour qu’on s’occupe davantage de moi - un grand classique d’aîné. Sans savoir qu’il s’agissait d’une psy pour enfants, je suis allée plusieurs fois voir une dame que l’on surnommait “madame pipi”. Je n’en garde pas de souvenirs hormis une dame aux cheveux blonds et des dessins au feutre sur des feuilles volantes.
La seconde fois, c’était il y a trois ans. La fin des études, des petites angoisses par rapport à mon avenir professionnel (cf newsletter #18), des relations relativement conflictuelles avec mes parents et des premiers doutes dans mon couple d’alors ont constitué un cocktail explosif. Lasse de ces montagnes russes émotionnelles, j’ai demandé à ma mère, qui a repris des études de psycho il y a 10 ans, si elle ne connaissait pas quelqu’un. Sans trop me poser de questions, je suis allée voir la première personne dont une copine lui a parlé.
Je me souviens d’un cabinet dans un immeuble haussmannien près des Champs-Elysées, d’une pièce chaleureuse dont le sol était jonché de jeux pour bébés - ce qui résonnait de façon désagréable avec l’impression de stagner dans ma vie, et d’une femme ronde, excentrique et enjouée. Je me souviens aussi de deux feuilles, qu’elle m’a donné très vite. Sur la première figurait une longue liste d’émotions. Sur la seconde, un cadre à 5 colonnes : une 1ère pour décrire une situation vécue, une 2ème pour nommer les émotions ressenties à ce moment-là en précisant leur intensité en pourcentage, une 3ème pour décrire les pensées automatiques qui ont surgi, une 4ème pour décrire les pensées “rationnelles” et objectives que l’on “devrait avoir”, et une 5ème pour décrire l’intensité des émotions ressenties après ce travail de relativisation. Je n’avais pas trouvé cet exercice révolutionnaire, mais il m’aidait à prendre un peu de recul.
Ça n’a pas duré. Après 3 ou 4 visites, j’ai quitté le domicile familial et les séances à 100€ sont devenues difficilement conciliables avec un loyer à payer. Peut-être n’étais-je pas non plus si convaincue par l’approche de cette psy, avec qui je ne ressentais pas de “fit” particulier. Au lieu de me donner des outils pour acquérir une forme de distance émotionnelle, cette dernière me semblait aller un peu trop dans mon sens, avec une complaisance qui me soulageait sur le moment mais ne m’aidait pas à avancer. Et si elle me disait parfois des choses justes sur moi - « il n’y a de vent favorable que pour celui qui sait où il va ! », je ne la sentais pas très investie. Je ne l’ai pas rappelée après les vacances d’été.
En décembre dernier, j’ai accepté que les vagues de tristesse et d’angoisse qui me submergeaient depuis l’automne relevaient peut-être d’autre chose que d’une simple déprime hivernale, et j’ai contacté une psy pour la troisième fois.
J’ai à nouveau demandé conseil à ma mère, qui m’a filé le numéro d’une ancienne camarade de promo en m’assurant qu’elle avait l’air “super”. Je lui ai envoyé un texto, et dès le moment où cette dernière m’a répondu pour fixer un premier rendez-vous, j’ai senti mes épaules s’alléger.
La douceur, la qualité d’écoute, la finesse et la bienveillance de cette psy m’ont tout de suiteinspiré confiance, et je me suis immédiatement sentie bien avec elle. À partir de mi-janvier, et jusqu’à la semaine dernière, je me suis rendue deux fois par mois dans son petit cabinet d’Issy-les-Moulineaux. À l’aller sur mon vélo, je me demandais ce que j’allais lui raconter. Une fois là-bas, elle venait me chercher dans la salle d’attente, on échangeait quelques formules de politesse et on s’asseyait - moi sur son canapé en velours bleu canard, elle sur une petite chaise placée dans ma diagonale. Avec un petit sourire complice, elle lançait la discussion : “bon, comment ça va ?”.
Dans l’heure qui suivait, je lui racontais ce qu’il s’était passé dans ma vie depuis 15 jours, en allant progressivement vers ce qui m’avait contrariée ou pris la tête. De temps en temps, elle me posait des questions pour approfondir, et je lui posais les miennes. Il lui arrivait de prendre des notes. À partir d’un certain nombre de séances, un exercice est revenu à chaque fois. Les yeux fermés, je l’écoutais me réciter les évènements marquants de ma vie, dans l’ordre. Parfois, on faisait résonner des mots. À la fin, je lui disais ce que ça m’avait évoqué. Les séances passaient toujours très vite.
Au début de la thérapie, j’étais à fleur de peau. Le cadre, le temps, la finesse des questions de ma psy, la boîte de mouchoirs à portée de main, savoir que la personne est formée (et payée) pour accueillir ces émotions... Tout ça a contribué à ce que je pleure beaucoup, même si ma psy faisait attention à ne pas remuer le couteau dans la plaie (ce qui j’ai finalement trouvé très sain).
La semaine dernière, elle m’a demandé si “j’avais obtenu ce que j’étais venue chercher en la contactant”. Lui répondre n’était pas évident : en décembre, je me sentais juste fragile, instable et démunie, avec le sentiment latent d’avoir des trucs à régler. Certes, il fallait aussi “que j’arrête de voir le garçon” que je fréquentais à ce moment-là (cf mon article pour mūsae), mais ce dernier n’était pas pleinement responsable de la tristesse et de l’anxiété dont il était l’objet.
Alors je manque peut-être d’un peu de recul, mais voici des hypothèses à chaud sur ce que m’a apporté cette thérapie :
Elle m’a aidée à faire le deuil de cette relation qui ravivait mes insécurités. Elle m’a rappelé que "dans un couple,c’est important de partager une intimité émotionnelle, de sentir que l’autre prend soin de nous - et vice-versa !" Alors que j’ai longtemps été attirée par des garçons qui, au-delà de leurs indéniables qualités, pouvaient être un peu tourmentés et égoïstes, j’ai accepté que j’avais besoin d’aller vers des mecs aimants, fiables, rassurants, avec qui la communication était facile.
Plus largement, la thérapie m’a aidée à écouter mes émotions et à considérer mes besoins comme légitimes, tout en apprenant à ne pas trop les faire peser sur les autres. Je me suis rendue compte que je pouvais avoir tendance à me faire violence inutilement, et elle m’a autorisée à être plus “cool” avec moi-même. À ce sujet, ma psy m’a notamment conseillé les 3 tomes géniaux de la BD Émotions, mode d’emploi, qui explique comment fonctionnent nos émotions et comment s’en servir pour identifier et communiquer nos besoins.
Au fil de ces séances, on a parfois abordé d’autres sujets : le groupe, le regard des autres, l’équilibre à trouver entre solitude et lien avec les autres, la communication non violente, les facteurs de motivation, les obsessions… Elle m’a d’ailleurs donné cette image à laquelle j’essaye de repenser lorsque je fais une fixette sur quelque-chose :
- Vous êtes au bord d’un fossé, vous tenez une corde. De l’autre côté du fossé, une autre personne tire la corde. En restant tant bien que mal accrochée à la corde, vous prenez le risque de ne pas voir ce qui se passe derrière vous, mais aussi de tomber dans le fossé. À votre avis, quelle est la meilleure stratégie ?
- Lâcher la corde…
Je ne trouve pas évident d’en estimer les résultats : de ce que je ressens, la thérapie a agi sur moi de façon diffuse, probablement invisible pour mon entourage.Mais tout ce qui importe est que j’en perçoive les bienfaits. À défaut d’être devenue la fille hyper “chill”, apaisée, stable et sûre d’elle que je fantasme parfois, ellem’a aidée à m’accepter - ce qui est déjà énorme. Ces dernières semaines, je me suis surprise à assumer des envies, des pensées et des humeurs que j’avais auparavant le réflexe de garder pour moi.
Il y a un mois, après avoir tout donné lors d’une course de 10 km, j’ai assumé que je m’étais “défoncée” et que j’étais très fière de mon temps, sans prêter attention à l’image moins sympathique que ce côté compet’ pourrait donner. Alors que j’ai souvent eu peur d’être “too much” et de faire légèrement “allumeuse” avec mes jupes courtes, mon trait d’eye liner et mon rouge à lèvres, je ne ressens plus que du plaisir à m’apprêter quand je sors le soir. Je reconnais plus volontiers que je suis “un gros coeur d’artichaut”, sans plus essayer de le cacher sous des airs de séductrice qui ne s’attache pas - on en a parlé ouvertement avec le garçon que je vois en ce moment. Moi qui a souvent eu du mal à ne pas m’oublier au lit, je me suis récemment surprise à verbaliser mes besoins, comme à assumer mon non-désir de sexe. Bref, je dépensemoins d’énergie à essayer de contenter ou de plaire, et beaucoup plus àêtre moi-même et me faire plaisir.
Au fur et à mesure de la thérapie, mes pleurs se sont raréfiés et le flot de paroles s’est tempéré. À la question “comment ça va ?” de ma psy, j’ai fini par répondre “mmh, plutôt bien !” Petit à petit, alors qu’un rien me faisait flipper janvier, j’ai à nouveau ressenti l’envie de “sortir de ma zone de confort”. Dans les moments de crise, de stress, de peur ou de déception, il y a en moi une grande-soeur sereine, sage, confiante qui relativise et rassure la petite soeur angoissée, triste ou vulnérable. Comme écrivait Camus dans L’Été : "au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été".
Je n’ai pas reçu de “diagnostic”. Mais si quelque-part, j’aurais aimé recevoir une étiquette qui justifie mes “mood swings” et me rende un peu spéciale, l’essentiel est que j’aille mieux. Moi qui ai pu parfois me réfugier dans un discours un peu victimaire, la démarche tournée vers le présent et l’avenir de ma psy ont ancrée en moi la conviction que je ne me résumais pas aux blessures du passé.
Malgré la démocratisation des sujets liés à la santé mentale, ce qu’il se passe dans les cabinets entre les psys et leurs patients demeure mystérieux. Si l’on aborde le sujet, c’est en surface ou du bout des lèvres, avec certaines amies seulement et parfois avec la peur que ça se retourne contre nous si l’on en dit trop. Si aller voir un psy devient presqu’un peu “cool” de nos jours - enfin, surtoutpour les femmes, et d’un certain milieu social - raconter ce qui s’y passe semble encore impudique, et les questions à ce sujet déplacées et intrusives.
Bien sûr, cette pudeur est compréhensible : se montrer vulnérable n’est pas évident quand on a été éduqué avec l’idée qu’il fallait cacher ses faiblesses et ne montrer que le positif en société. Les aveux de détresse, de souffrance ou de malaise existentiel peuvent mettre les autres mal à l’aise - pour cette raison, j’ai souvent regretté de m’être confiée trop vite. Et je comprends aussi que ces sujets soient de l’ordre du jardin secret pour beaucoup de personnes - il n’est pas question de pousser à des confessions intimes que l’on regretterait par la suite. Un épisode de l’émission Grand Bien vous fasse rappelait que chacun(e) place sa pudeur, cette “gêne qu'éprouve une personne devant ce que sa dignité semble lui interdire”, là où il/elle le souhaite. Les frontières de la pudeur sont très personnelles.
Ce qui est moins personnel, ce sont les conventions sociales qui déterminent ce qui se dit ou pas. Et il me semble que la santé mentale, bien que sujet “à la mode” et parfois glamourisé (à tort), demeure un tabou. D’ailleurs, si la super série Arte En thérapie a eu autant de succès, c’est probablement qu’elle assouvissait une curiosité sociétale pour le travail thérapeutique. Elle a en tout cas dissipé une partie du mystère qui entourait la psychanalyse, jusqu’àchanger la donne entre psys et patients. Bref, si la santé mentale peut être le terrain d’une pudeur évidemment respectable, elle est aussi celui de tabous qui peuvent alimentent la méfiance, la honte et le sentiment de solitude.
Je crois que la fascination que j’ai ressentie à chaque fois que j’ai eu un aperçu de ce qui se passait dans les huis clos des cabinets - que ce soit via les debriefs sans filtres de l’influenceuse Anna Rvr ou de la blogueuse Garance Doré, une scène très émouvante de la magnifique série Normal People, le Spectacle Drôlede Marina Rollman ou le compte Instagram Anatomie d’une dépressioncréé par Agathe Hocquet - procède moins d’un voyeurisme malsain que d’une curiosité pour ces sujetset d’un soulagement de comprendre qu’on a tous des failles, qu’on traverse tous des “phases” et que demander de l’aide n’est pas honteux. Comme le disait Marina Rollman dans son Spectacle Drôle, citée ici par Agathe :
Un·e psychiatre, c’est une spécialiste du cerveau qu'il faut aller voir de la même manière qu’on va voir un garagiste dans notre voiture est en panne.
La magie d’Internet, c’est que l’on peut y briser des tabous sans porter atteinte à la pudeur de chacun. C’est pourquoi je voulais vous proposer de témoigner à votre tour, si vous en avez envie, sur votre éventuelle expérience de la thérapie - probablement très différente de la mienne.
Pour vous inspirer, voici quelques pistes de questions dont vous pouvez bien sûr vous écarter :
Avez-vous déjà suivi une thérapie ? Quel en a été le déclencheur ? Comment avez-vous choisi et trouvé votre psy ? Avez-vous eu des difficultés à trouver une personne qui vous convenait ? Combien de temps votre thérapie a-t-elle duré ? Voyez-vous la thérapie comme une aide qui doit cesser un jour ou comme un pilier de votre équilibre de vie ? Y avez-vous trouvé ce que vous étiez venu y chercher ? Avez-vous des conseils pour les personnes qui hésiteraient à sauter le pas ?
Pour répondre, il suffit de cliquer sur le bouton “see the discussion” ci-dessous puis de commenter le post. Bien sûr, vous pouvez me répondre en 3 lignes ou en un petit roman, selon vos envies ! Vos réponses seront publiques, mais elles peuvent bien entendu rester anonymes. Trop hâte de vous lire !☺️
Ce n'est pas mon style de commenter comme cela, mais le sujet me touche et il me semble important de partager là-dessus.
En 33ans, j'ai vu -je crois- 6 thérapeutes.
Vers 6ans, un pédopsy dont je n'ai aucun souvenir, donc passons.
Vers 26ans, on s'est rendu compte que j'allais pas bien et que ce n'était pas juste une petite déprime, mais je ne me sentais pas légitime à aller trop mal ou être dépressive car tout "allait bien" pour moi : mon mari est un amour, j'adore notre appart, nos deux chats sont les meilleurs, j'aime beaucoup mon travail de recherche même s'il est stressant et nous allions bien financièrement. Mon mari à insisté pour que j'en parle au moins à ma généraliste. Elle m'a orienté vers le CMP de ma région où j'ai vu une psychologue et une psychiatre. Je voyais la psychiatre tous les mois pour adapter le traitement anti-dépresseurs qu'on a commencé à me faire prendre à ce moment-là. La psychologue était douce, j'avais un bon feeling avec elle, elle était très axée "psychologique comportementale", me donnait pas mal d'exercice, avait beaucoup de questions. Puis, on a déménagé et j'ai perdu cet accompagnement. J'ai continué les médicaments, mais prescrits par ma généraliste. J'ai voulu retourner en thérapie très vite car j'allais toujours mal (7ans plus tard alors que j'écris cela, ça ne fait que 2mois que je me suis dis "tiens, je ne suis plus en dépression). Sauf que voir une psy, ça coute. J'ai donc fait appel à une association où l'on proposait gratuitement de rencontrer une psychanalyste toutes les semaines pendant 30mn. Elle me faisait beaucoup répété, reformulé, jugeait mes propos. J'y suis allée 4 séances, mais ce n'était pas du tout pour moi, car j'avais besoin de pouvoir m'exprimer plus librement. Ma généraliste m'a proposé de voir une psychiatre, en m'expliquant qu'ils ne servaient pas QUE à prescrite et que c'était bien mieux pris en charge par la sécu (et en effet, avec une mutuelle assez bas de gamme, je n'avais jamais de reste à charge). Et là, j'ai rencontré MA psy. C'est difficile d'expliquer en quoi elle est parfaite pour moi, car c'est si propre à chacun, mais je vais essayer. Elle n'est pas enjouée, elle est généralement très neutre, elle pose très peu de questions, ne parle que pour soulever une incohérence, ou valider mes ressentis, elle ne me demande JAMAIS comment je vais (et ça, c'est si important pour moi car la question me fait peur), elle a toujours pris soin d'adapter mes traitements à ma vie, elle coordonne tous mes spécialistes (j'ai une autre pathologie), elle m'a aidée à obtenir une ALD pour ma dépression, puis une RQTH et enfin l'AAH (que je ne touche pas encore car ce ne sera déconjugalisé qu'en octobre), elle nous aide à obtenir une mutation pour mon mari, etc... C'est vraiment le match parfait depuis à peu près 4ans, je la vois une fois par semaine, pendant 45minutes. Toutes les semaines à la même heure, le même jour et elle fait très attention à ne jamais donner à personne ce créneau car elle sait combien j'ai besoin de mon rituel.
Depuis 1an, elle m'a proposé de faire de l'hypnothérapie avec son associée au cabinet (elle aussi psychiatre) pour m'aider à travailler sur mes crises de paniques et mes compulsions alimentaires. J'y vais une fois par mois. Cette psy là est très différente : super enjouée, plein de questions etc. Je ne pourrais pas l'avoir en psychiatre, mais je l'aime beaucoup et l'hypnose avec elle se passe hyper bien. Elle est très déculpabilisante des fois où ça prend pas, des fois où je n'arrive pas à reproduire, des fois où j'ai envie qu'on travaille sur tout autre chose, elle me dit souvent "prenez ici ce dont vous avez besoin, le reste on s'en fout" (oui, elle parle comme ça, j'aime bien).
Voilà pour le parcours.
Et pour une séance typique chez ma psy habituelle : je m'installe dans la salle d'attente, elle me cherche, elle attend en silence que je m'installe (j'ai le choix entre un fauteuil ou un canapé), je choisi toujours le fauteuil car les côtés remontent et que ça me sécurise, elle attend quelques secondes que je sois bien mise et elle me dit "Je vous écoute". Et à part "Bonjour" dans la salle d'attente c'est la première fois qu'elle parle. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais ça me détend énormément ces silences. Ensuite, je parle, je parle, je parle. Elle prend quelques notes, mais peu, elle parle je dirais 20% du temps et moi 80%, ce qui me convient bien. Elle reste très neutre, sans pour autant ne rien laissé passer, c'est difficile à expliquer. Je l'ai vue en colère une fois quand j'expliquais que j'avais subi 2jours auparavant une maltraitance médicale de la part du remplaçant de ma généraliste, elle n'a pas 0 émotions, elle souris, fronce, mais surtout elle accueille toutes mes émotions, tous mes ressentis. Dans son cabinet, je sais que je peux laisser absolument tout passer, elle va les accueillir. C'est très libérateur. Quand on a fini, elle me dit "On termine là dessus ?". Une fois ou deux, j'ai dis non, et elle ne m'a jamais fait sentir que je devais partir. Après, on traverse la pièce pour aller au bureau, passer ma carte vitale (depuis quelques mois, on small talk, mais c'est rare, souvent c'est en silence), elle me dit "Même jour, même heure, la semaine prochaine ?" (en 4ans, je n'ai jamais dis non). On se lève, elle m'ouvre, et me dis "A la semaine prochaine", elle ne me souhaite pas une bonne journée, y'a pas d'injonction à aller bien, juste un accueil totalement de moi.
Je ne sais pas combien de temps j'irai la voir toutes les semaines, mais je n'envisage pas une vie sans y aller au moins mensuellement, tellement ce temps d'écoute est vital pour moi.
Je ne peux que encourager toutes celles qui me liront à parler à leur généraliste, leur pharmacienne ou appeler un CMP pour recevoir cette aide, cette écoute qu'on mérite toutes, et de ne pas hésiter à partir si cela ne convient pas. Trouver le bon psy est très très très personnel, pas rationnel, et c'est normal.
Merci de nous donner encore une fois la possibilité de nous exprimer. Moi qui aime écrire mais me dit que ce que j'ai à dire n'est peut être pas intéressant, je me surprends à saisir les opportunités que tu nous offres.
On peut dire qu'en termes de thérapie, j'ai un petit bagage !
Comme toi, j'en ai vu une étant enfant car j'étais visiblement très angoissée et le seul souvenir que je garde des séances était la "solution" donnée : mâchouiller des barons de réglisse. Rétrospectivement, je me demande si une oreille attentive ne cherchant pas justement à trouver une solution n'aurait pas été plus efficace...
Finalement, j'ai recommencé un suivi avec une psychiatre aux alentours de 16 ans car j'ai commencé à souffrir de troubles du comportement alimentaire. Très vite, je me suis retrouvée sous traitement et à ce moment là, j'ai eu la sensation d'aller aux séances pour rassurer ma famille : pour preuve, je n'ai aucun souvenir non plus de nos conversations mais une vague image du cabinet et de la salle d'attente ou je me suis souvent sentie mal à l'aise.
Ma maladie n'a clairement pas été traitée comme il fallait et j'ai trainé ce fardeau pendant encore 6 ans.
S'en sont suivies de périodes entrecoupées de suivi et d'errance psychologique... Des rencontres avec des psychiatres parisiens qui demandaient des sommes astronomiques et dont les cabinets d'un luxe ostentatoire me faisaient douter de leur honnêteté. Jusqu'à mon hospitalisation à Marseille. Pour la première fois, j'ai ressenti que la demande venait de moi (j'avais alors 23/24 ans) et ça a fait toute la différence !
Certes, la prise en charge était globale et le fait d'avoir été coupée de mon environnement habituel a contribué à ma guérison mais d'autres filles hospitalisées avec moi (bien souvent jeunes) passaient leur temps à entrer et sortir de l'hôpital car elles y étaient avant tout pour leurs proches.
Ma psychiatre d'alors était une personne plutôt dure mais c'est justement en me remuant, et grâce à un soutien médicamenteux adapté, qu'elle m'a permis de vraiment avancer je pense.
Je l'ai vue en tous pendant 1 an et demi dont une partie après ma sortie de l'hôpital et ça a été vraiment rassurant pour moi d'être accompagnée. J'étais alors à Marseille et lorsque je suis arrivée à Paris, elle m'a orientée vers une collègue spécialiste des TCA qui m'a elle même orientée vers un psychologue.
Pour la première fois, je voyais un homme et qui n'était pas médecin. Son accompagnement ne reposait donc que sur sa capacité d'écoute et ça m'a fait le plus grand bien. Peu à peu, je me suis sentie moins "malade" et je dois admettre que ça a été un soulagement.
Puis il a déménagé et j'ai arrêté le suivi pendant un temps. J'ai vu une sophrologue pour avoir une mise en oeuvre plus pratique. Et puis plus rien pendant quelques années. Même si mes proches, comme c'est bien souvent le cas lorsque l'on a souffert de TCA, me surveillaient comme de l'huile sur le feu, n'hésitant parfois pas à me suggérer lourdement de "revoir quelqu'un". Je sais que ça partait d'une bonne intention mais je me demande s'ils comprendront un jour qu'un suivi n'a vraiment de sens que si il est à l'initiative du patient, surtout s'agissant de ces troubles qui ont beaucoup à voir avec l'autonomie. Mais je l'admets, quand un proche prend ou perd beaucoup de poids, on est tenté de dépasser certaines limites...
Puis, quelques mois avant le Covid, j'ai commencé à faire des cauchemars liés à mon travail et j'ai tenté la psychanalyse. Il y avait l'idée alors d'aller mieux mais aussi, pour la première fois, celle de simplement mieux me connaître. De prendre conscience de qui j'étais vraiment au fond. Cette thérapeute était formidable et je me suis beaucoup affirmée grâce à elle. J'ai réussi à soigner les vieilles blessures d'enfant qui avaient été un peu reléguées au second plan à vause de la maladie, même si elles en étaient en partie à l'origine. A ce moment-là, nous avons aussi fait quelques séances de thérapie familiale avec ma soeur et mes parents et ça a été une expérience très riche. J'ai réalisé que malgré le fait que j'étais celle qui avait vu le plus de psys, donc considérée bien souvent comme la "malade", j'étais peut être la plus armée face à la vie. Et je me suis sentie très forte. Mes proches ont quant à eux pû révéler leurs fragilités pour la première fois et je pense que ça les a soulagés.
Quelques mois avant de quitter Paris, j'ai pris la décision d'arrêter de voir ma psy. J'avais le sentiment d'avoir déterré assez de fantômes mais aussi, j'ai fait le deuil d'être "normale". J'ai compris qu'une partie de moi s'attachait encore au suivi psy dans l'idée de toujours progresser, d'être un peu la meilleure version de moi-même, de régler tous mes soucis. Sans doute aussi que je suis un peu trop tombée dans ce qui peut être le piège du développement personnel...
Aujourd'hui, j'ai besoin de voir de quoi je suis capable seule et de m'accepter, tout simplement. D'accepter l'idée que vivre c'est être sans cesse traversée d'émotions qui peuvent être parfois terrifiantes ou désagréables mais que c'est ainsi que sont les choses. Pour extérioriser, j'écris tous les matins quelques pages de ce qui me passe par la tête, et souvent, ça me fait du bien.
Pour conclure ce pavé, je dirais que lorsque l'on sent que c'est le moment juste, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner. On vit dans un monde complexe et oui, parfois parler avec nos proches ne suffit pas.
Une oreille objective et attentive est le plus beau cadeau que l'on puisse se faire lorsque l'on se sent seul ou mal. Mais attention à s'écouter aussi : si l'on ne se sent pas bien avec un praticien, il ne faut pas s'acharner !
PS : Je me reconnais beaucoup dans le paragraphe sur le "deuil de la normalité" et le fait que "vivre c'est être sans cesse traversée d'émotions qui peuvent être parfois terrifiantes ou désagréables". Merci ! 😘 (et je ne me remet pas des barons de réglisse 🤪)
juil. 20, 2023·modifié juil. 22, 2023Liké par Louise Hourcade
Hello Louise,
Déjà merci beaucoup d'aborder ce sujet qui, comme tu dis, n'est généralement pas abordé en profondeur, on en reste la plupart du temps au fameux "oui, je vais voir une psy, ça m'aide à prendre du recul sur les choses difficiles qui se passent dans ma vie". Et, soit dit en passant, c'est toujours aussi bien écrit ;)
Bref pour en venir à ta question, depuis petite j'avais envie d'aller voir une psy. Je réclamais presque à mes parents sans trop savoir pour quelles raisons, peut-être voulais-je faire comme mon grand frère. Et puis ado, pour les questions existentielles que l'on se pose, et quelques problèmes de confiance en soi. Ce à quoi mes parents ont toujours répondu "Jeanne, c'est non, tu n'en a pas besoin, tu vas très bien et tu n'as pas de problèmes graves dans ta vie !" On n'épiloguera pas sur cette finesse parentale. J'ai donc toujours eu du mal à sauter le pas, à me dire que j'avais des problèmes "suffisamment graves" pour aller consulter. Et à la fois j'avais une vraie admiration et fascination pour ce métier.
Et puis, à 25 ans, j'ai eu des doutes sérieux quant à mon couple, une remise en question sur mon emploi, et j'en ai parlé à une amie qui m'a donné le nom d'une psy qui suivait une de ses amies. Il m'a fallu quelques temps pour assumer que tout souci, toute question, si elle créé en nous des émotions très violentes et nous font souffrir sur du court-moyen-long terme sans améliorations est légitime d'aller chez un psy. Et oui, même une histoire d'amour !
Je me souviendrais toujours de mon premier rendez-vous chez la psy. C'était un vendredi début septembre 2021. J'étais depuis deux semaines au bord des larmes en permanence, prise dans une tempête émotionnelle quant à mon couple que je n'arrivais plus à contrôler. J'étais en larmes dans le métro sur le trajet. J'ai réussi à les sécher juste avant que celle qui allait être ma psy pendant huit mois n'ouvre sa porte. Et puis à peine assise sur le confortable fauteuil, son regard très doux posé sur moi et sa question "Que vous arrive-t-il?", j'ai éclaté en sanglots, qui ne se sont pas taris avant la fin du rdv. Ca m'a rassuré qu'elle me dise "Ne vous inquiétez pas, c'est souvent comme ça les premières fois, c'est dur de garder ça pour vous, allez-y."
C'en sont suivies des séances toutes les 3 semaines - 1 mois. Autant j'aimais bien nos entrevues et elle m'a fait me poser des questions très intéressantes qui m'ont permises d'avancer, je n'étais pas très convaincue du process, sans pour autant arrêter d'aller la voir. Et en parallèle, ma tante m'a parlé d'une psycho-énergeticienne incroyable qu'elle connaissait. J'ai donc pris rendez-vous avec cette thérapeute, et dès le premier rdv j'ai senti que j'étais au bon endroit. La petite allée qui mène à sa maison, l'odeur des fleurs, les huiles essentielles dans lesquelles baigne son cabinet et surtout sa présence, sa douceur qui m'ont tout de suite fait me sentir dans un cocon protecteur.
Psycho-énergeticienne, c'est donc bien de la psychologie, mais alliée à de la kinésiologie, au principe de mémoire cellulaire, un peu de sophrologie aussi. J'ai envie de dire que c'est un peu "ésotérique" tout en étant si ancré dans le réel. C'est un univers qui me parle donc ça m'a tout de suite emporté. A chaque fois que je sortais d'un de ces rendez-vous, j'étais heureuse, je me sentais sur un petit nuage, véritablement. Qu'importe les 3h de trajet aller-retour que ça représentait, j'attendais avec impatience chacun de nos rdv toutes les 3 semaines. Contrairement à ma psy dans Paris, je ressortais avec de vraies clefs de réflexions, des prises de conscience qui m'ont fait avancer à vitesse grand V. J'ai pu ressortir des vieux schémas, des vieux traumas, avec elle je sentais que je pouvais tout dire, je ne sentais aucun jugement de sa part, vraiment aucun. Alors qu'avec ma psy il m'est arrivé de lui cacher des choses. Bref, cette psychoénergeticienne est je pense, celle qui m'a vraiment aidé à sortir de cette tornade dans laquelle j'ai été, bien que ce n'était pas facile. Quand elle a estimé - et moi aussi - que le travail était terminé, pour cette fois-ci, nous avons décidé d'arrêter. Mais elle m'a assuré que si un jour j'avais besoin d'elle, même à distance, je ne devais pas hésiter à la recontacter. Ce que je n'hésiterais pas une seule seconde si j'en ressens un jour le besoin, tant je l'ai trouvé exceptionnelle.
Certains de mes amis trouvaient l'aspect ésotérique un peu étrange, mais dans l'ensemble tout le monde était curieux, et au fond, je m'en fichais de leur avis. L'important était que moi, ça me fasse du bien.
Pourquoi ai-je continué à voir l'autre psy en même temps ? Peut-être parce que je n'osais pas lui dire que je ne voulais plus la voir, j'avais un peu honte, regard des autres, pas envie de dire non, etc... En plus, je l'aimais bien quand même. Et disons-le, ma mutuelle prenait en charge les frais donc je n'avais pas le côté financier sur la balance !
Bref, aujourd'hui, grâce à ces deux personnes, je me sens plus armée pour traverser les épreuves qui traversent toute existence et je suis très reconnaissante à ce beau métier qui existe, sous pleins de formes différentes.
Donc à ceux qui hésitent à se lancer : il n'y a pas de problème ou questionnement ou situation "pas assez" ou "trop" pour aller voir un psy. Si vous en ressentez le besoin, foncez, c'est votre vie :) Et il faut aussi accepter de ne pas trouver le bon thérapeute du premier coup et ne pas hésiter, comme malheureusement je l'ai fait, à changer si le feeling ne passe pas ou que vous ne vous sentez pas pleinement en confiance. Une amie qui voit depuis très longtemps un psychiatre m'a donné ce conseil : si au bout de 2-3 séances ça matche toujours pas, change sans regarder en arrière; une séance, c'est trop peu.
J'ai toujours beaucoup de plaisir à lire tes newsletters, et celle-ci m'a particulièrement touchée et m'a, je pense, beaucoup apporté. Donc déjà : merci ! (pour celle-ci et les autres 🙂)
Je ne suis pas très à l'aise avec le fait d'écrire, mais j'ai eu envie de partager mon témoignage suite à cette newsletter-ci. Sans doute parce que mon expérience avec les psy c'est plutôt "c'est compliqué", que peut-être je ne suis pas la seule à avoir le sentiment de galérer à prendre soin de ma santé mentale, et que ça pourrait résonner chez certains ou certaines.
De mon côté, j'ai vu ma première psy(chologue) vers 27 ans - j'en ai 32 aujourd'hui - parce que ça commençait à être difficile au boulot, avec un épuisement professionnel qui s'installait doucement mais sûrement. Elle m'avait été conseillée par ma médecin généraliste, qui avait été super bienveillante et qui m'avait prise très au sérieux et vraiment écoutée quand j'avais amené le sujet d'une petite voix "et sinon le moral ça va pas trop en ce moment, et je me demandais si vous aviez des contacts de psychologues à me conseiller ?" (après avoir bien sûr parlé de 2-3 autres sujets dont je me fichais un peu, de type renouvellement d'ordonnance ou certificat médical pas forcément nécessaire). Elle m'en avait conseillé plusieurs, des hommes des femmes, à côté ou un peu plus loin, et avec différentes approches. Et elle avait dit plusieurs fois "celle-ci est loin mais vraiment très bien", donc j'ai pris rendez-vous avec "celle-ci" : une femme, la quarantaine, avec une approche TCC (thérapie comportementale et cognitive).
Je me souviens d'un cabinet lumineux et sobre, de fauteuils mais pas de canapé (j'étais rassurée, le canapé ça me faisait un peu peur), et d'avoir eu un bon feeling rapidement : elle était méthodique, prenait beaucoup de notes, était bienveillante sans jamais l'être trop (à mon goût bien sûr). Elle m'a beaucoup guidée pendant les premières séances pour parler de ma famille, mes proches, mon "contexte", puis elle proposait systématiquement des sujets de séances ensuite - et elle s'en rappelait d'une séance sur l'autre. Progressivement elle m'a proposé des outils avec lesquels je pouvais travailler entre les séances (en introspection plutôt), puis des exercices à faire un peu plus "dans la vraie vie". Et c'est à partir de là, au bout de 4 mois environ, que j'ai commencé à décrocher ou à me sentir un peu plus en déconnexion. Avec du recul, je pense que les exercices c'était un peu trop difficile pour moi, que je ne me sentais plus assez en sécurité (alors qu'il n'y avait aucune obligation) et ... je n'ai pas réussi à lui en parler. Donc j'ai bien intériorisé tout ça pour finalement décider d'arrêter et je lui ai annoncé lors de ma dernière séance. Elle a été décontenancée et assez froide, ce qui m'a confortée dans ma décision à ce moment-là.
Je me souviens que ça m'a fait du bien d'arrêter. Je n'avais plus besoin d'inventer des histoires au bureau pour expliquer pourquoi je ne déjeunais pas avec mon équipe le midi des séances, de faire 1h15/1h30 de transport aller-retour pour y aller, ... ni de payer 90€ par séance (d'une heure) tous les quinze jours. Parce que oui, tant que ça me faisait du bien ça me convenait de payer ce prix-là, mais dès que j'ai commencé à douter c'était plus la même histoire.
Depuis j'ai répété les mêmes schémas avec deux autres psy : j'ai soufflé pendant quelques temps et profité de la légèreté de ne plus être constamment dans l'analyse, puis progressivement j'ai senti que j'avais besoin d'accompagnement, puis j'ai cherché des contacts tant bien que mal auprès de d'amis ou de mes médecins.
La 2e psy avait une approche psychanalytique, et avait tendance à me "secouer" ou me "piquer" régulièrement, ce qui me faisait plus de mal que de bien (c'est très personnel et bien sûr je comprends que ça puisse être super bénéfique selon les patients). Elle parlait beaucoup, me donnait son avis, et me parlait de ses autres patients aussi - ce que j'ai fini par trouver franchement lourd. Au bout de 4 mois, j'ai essayé de lui dire que je voulais arrêter plusieurs fois sans réussir, donc j'ai fini par lui dire par téléphone, sans y retourner ensuite. J'ai un peu culpabilisé (on m'avait dit que "ça ne se faisait pas trop"), et puis ma psy suivante m'a dit que je pouvais arrêter quand je voulais, revenir quand je voulais, que c'était moi qui décidais (j'aime bien).
En ce moment je vois donc cette 3e psy, qui est plutôt dans une approche TCC, mais moins orientée outils/exercices que la première. Je dirais que c'est plus une approche de soutien psychologique. Je suis allée la voir une fois toutes les 2 semaines au début, puis toutes les semaines pendant un moment, puis en ce moment c'est très variable avec de 2 à 4-5 semaines entre les séances. Je prends rdv quand je veux sur Doctolib et elle n'est pas loin de chez moi, donc c'est plutôt "pratique" et "facile". Je l'ai vue plus longtemps que les autres (plus d'un an déjà), mais voilà : je trouve de plus en plus que les séances manquent de profondeur, que je lui "raconte" surtout ce qui s'est passé dans ma vie depuis la séance précédente. Je sens que je n'avance pas beaucoup, que je n'arrive (toujours) pas à aborder certains sujets, et depuis peu je me surprends à la trouver un peu moins neutre ou à me donner son avis sur certaines situations - ce qui parfois me fait me sentir assez mal d'ailleurs. Tout ça est très subjectif bien sûr. Et peut-être que ça fait trop longtemps que je la vois.
Aujourd'hui, globalement, je n'ai pas le sentiment d'avoir vraiment avancé depuis 4-5 ans, et je me questionne beaucoup : est-ce qu'un psychologue c'est le bon type de praticien pour moi ? Est-ce que je pourrais essayer d'aller voir un psychiatre ? Ou bien tester une approche plutôt énergétique ou de sophrologie, pour être un peu moins "dans la tête" et plus "dans le corps" ?
J'ai aussi peut-être tendance à idéaliser l'accompagnement psy (coucou "En thérapie" 💛), ou à être encore, comme tu le mentionnes si justement Louise, dans l'attente d'un "diagnostic" plutôt que dans la vraie volonté d'aller mieux.
Enfin bref, en résumé j'aimerais pouvoir dire dans quelques temps "j'ai été accompagnée par ce praticien et ça m'a fait beaucoup de bien", mais pour l'instant je tâtonne encore pas mal 🙃.
Et si c'est le cas pour certains ou certaines d'entre-vous aussi, je vous envoie plein de courage !
Un grand grand merci pour ton témoignage Charlotte ! J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire, tu exprimes avec beaucoup de finesse et de justesse la complexité de tout ça !! Pareil que toi, même si j'ai bien aimé ma psy je me suis demandé si on avançait assez, si une approche ne m'apporterait pas plus... Mais je me demande si comme toi, je ne fantasmais pas un peu les effets potentiels de la thérapie 😅 Bref, encore merci pour ton retour ! ☺️
J’ai pour ma part toujours été attirée par le fait de voir un psy, car j’ai souvent des moments d’introspection, d’analyse de ce qu’il se passe dans ma vie, ce que ça provoque en moi, etc.
J’ai consulté deux psys vers mes 23 ans mais l’alchimie n’a jamais été de mise. Je considère donc que j’ai sauté le pas (dans le sens où j’ai consulté avec régularité une même psy) assez tard puisque je ne suis allée voir une psy régulièrement qu’à ce même âge, mais un peu plus tard dans l’année, alors que je traversais comme toi une grosse période d’anxiété et d’incertitude quant à mon avenir.
C’était ce moment charnière où les études touchent à leur fin, où il est temps de décider de ce que l’on va faire de sa vie, et j’étais loin d’avoir la réponse. Je me cherchais beaucoup, j’avais peur de faire les mauvais choix et j’avais clairement un déficit de confiance en moi assorti (logique) d’une mauvaise estime de moi.
C’est dans ce moment de tourmente que je me suis décidée à consulter, suivant la recommandation d’une amie elle-même psy. J’oubliais, d’autres points n’aidaient pas à me décider : alors étudiante, financer les séances était compliqué pour moi, mais ma mère m’a aidée. En revanche, inutile d’en parler à mon père qui ne comprenait pas ce besoin d’aller voir un psy, de même que de ce côté de ma famille, qui pensait qu’il suffisait que je leur parle à eux.
Bref, je suis donc allée voir la psy dans son beau cabinet du 17e. J’étais légèrement mal à l’aise la première fois (d’ailleurs à chaque début de séance, bien que cela se soit atténué à mesure que les séances s’accumulaient). Je ne savais pas quoi dire, par où commencer ou si ce que j’allais raconter était digne d’intérêt (raisonnement idiot chez un psy).
Finalement, j’ai commencé à dessiner le paysage de ma famille, de la toile des relations qui peuplaient ma vie et des événements notables. Cela a pris une ou deux séances pour que ma psy ait un aperçu complet du décor et des personnages.
Parfois relancée par ses interventions, j’ai ainsi pu me livrer sur mon vécu et mon ressenti. Il y avait beaucoup à dire : je venais de connaître deux décès de proches (c’était la première fois que j’étais confrontée à la mort d’aussi près), j’avais connu plusieurs années de troubles alimentaires et au-delà de ça, certaines de mes fondations, notamment liées à ma famille, méritaient d’être analysées.
J’ai commencé à consulter avant l’été, puis a eu lieu la pause estivale, et les séances ont repris à la rentrée, mais j’ai rapidement cessé d’aller voir la psy car je me sentais mieux, moins fragile émotionnellement. J’avais retrouvé un équilibre.
J’y retournerais quelques mois plus tard pour une poignée de séances, car je traverserais à nouveau une période d’angoisses et de doutes.
Je ne pense pas avoir suivi assez de séances pour pouvoir faire un réel travail sur moi (sur ma confiance en moi notamment), la preuve : aujourd’hui encore, certaines situations me mettent face à elle. Je n’ai pas non plus pu comprendre tout ce qui mériterait de l’être. J’attends d’atteindre un certain confort financier pour m’autoriser à retourner consulter mais n’en ressens pas non plus l’urgence (elle se manifeste quand je vais moins bien et que je sens que je suis dépassée, à essayer de gérer ça seule).
De mon point de vue, on gagnerait tous à aller voir un psy, qu’on aille bien ou mal, ne serait-ce que pour comprendre des choses sur nous-mêmes et donc mieux nous connaître. Pour avoir une relation apaisée à soi comme aux autres, en fait.
Voilà pour ce qui est de mon témoignage !
Je te souhaite une bonne journée et au plaisir de te lire prochainement,
Merci de parler de ce sujet ! Personnellement j’ai hâte de rentrer à Paris pour voir ma thérapeute, des retours font parties de mon travail d’introspection ce qui est précieux !
J'arrive ici par ta première newsletter de 2024. C'est marrant parce qu'il y a une autre phrase dans la nouvelle de Camus, l'Été, que j'aime particulièrement et qui reflète tout ce que je ressens depuis longtemps (je suis en thérapie depuis 3 ans maintenant et je n'ai pas l'habitude de l'exposer mais j'en ressens le besoin) : "j'ai toujours eu l'impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d'un bonheur royal". Et ça fait 3 ans que j'essaie de calmer les vagues qui viennent se briser violemment sur mon esprit. Des fois, ça passe, des fois ça revient, moins fort petit à petit.
Bonjour Louise, Bonjour lectrices,
Ce n'est pas mon style de commenter comme cela, mais le sujet me touche et il me semble important de partager là-dessus.
En 33ans, j'ai vu -je crois- 6 thérapeutes.
Vers 6ans, un pédopsy dont je n'ai aucun souvenir, donc passons.
Vers 26ans, on s'est rendu compte que j'allais pas bien et que ce n'était pas juste une petite déprime, mais je ne me sentais pas légitime à aller trop mal ou être dépressive car tout "allait bien" pour moi : mon mari est un amour, j'adore notre appart, nos deux chats sont les meilleurs, j'aime beaucoup mon travail de recherche même s'il est stressant et nous allions bien financièrement. Mon mari à insisté pour que j'en parle au moins à ma généraliste. Elle m'a orienté vers le CMP de ma région où j'ai vu une psychologue et une psychiatre. Je voyais la psychiatre tous les mois pour adapter le traitement anti-dépresseurs qu'on a commencé à me faire prendre à ce moment-là. La psychologue était douce, j'avais un bon feeling avec elle, elle était très axée "psychologique comportementale", me donnait pas mal d'exercice, avait beaucoup de questions. Puis, on a déménagé et j'ai perdu cet accompagnement. J'ai continué les médicaments, mais prescrits par ma généraliste. J'ai voulu retourner en thérapie très vite car j'allais toujours mal (7ans plus tard alors que j'écris cela, ça ne fait que 2mois que je me suis dis "tiens, je ne suis plus en dépression). Sauf que voir une psy, ça coute. J'ai donc fait appel à une association où l'on proposait gratuitement de rencontrer une psychanalyste toutes les semaines pendant 30mn. Elle me faisait beaucoup répété, reformulé, jugeait mes propos. J'y suis allée 4 séances, mais ce n'était pas du tout pour moi, car j'avais besoin de pouvoir m'exprimer plus librement. Ma généraliste m'a proposé de voir une psychiatre, en m'expliquant qu'ils ne servaient pas QUE à prescrite et que c'était bien mieux pris en charge par la sécu (et en effet, avec une mutuelle assez bas de gamme, je n'avais jamais de reste à charge). Et là, j'ai rencontré MA psy. C'est difficile d'expliquer en quoi elle est parfaite pour moi, car c'est si propre à chacun, mais je vais essayer. Elle n'est pas enjouée, elle est généralement très neutre, elle pose très peu de questions, ne parle que pour soulever une incohérence, ou valider mes ressentis, elle ne me demande JAMAIS comment je vais (et ça, c'est si important pour moi car la question me fait peur), elle a toujours pris soin d'adapter mes traitements à ma vie, elle coordonne tous mes spécialistes (j'ai une autre pathologie), elle m'a aidée à obtenir une ALD pour ma dépression, puis une RQTH et enfin l'AAH (que je ne touche pas encore car ce ne sera déconjugalisé qu'en octobre), elle nous aide à obtenir une mutation pour mon mari, etc... C'est vraiment le match parfait depuis à peu près 4ans, je la vois une fois par semaine, pendant 45minutes. Toutes les semaines à la même heure, le même jour et elle fait très attention à ne jamais donner à personne ce créneau car elle sait combien j'ai besoin de mon rituel.
Depuis 1an, elle m'a proposé de faire de l'hypnothérapie avec son associée au cabinet (elle aussi psychiatre) pour m'aider à travailler sur mes crises de paniques et mes compulsions alimentaires. J'y vais une fois par mois. Cette psy là est très différente : super enjouée, plein de questions etc. Je ne pourrais pas l'avoir en psychiatre, mais je l'aime beaucoup et l'hypnose avec elle se passe hyper bien. Elle est très déculpabilisante des fois où ça prend pas, des fois où je n'arrive pas à reproduire, des fois où j'ai envie qu'on travaille sur tout autre chose, elle me dit souvent "prenez ici ce dont vous avez besoin, le reste on s'en fout" (oui, elle parle comme ça, j'aime bien).
Voilà pour le parcours.
Et pour une séance typique chez ma psy habituelle : je m'installe dans la salle d'attente, elle me cherche, elle attend en silence que je m'installe (j'ai le choix entre un fauteuil ou un canapé), je choisi toujours le fauteuil car les côtés remontent et que ça me sécurise, elle attend quelques secondes que je sois bien mise et elle me dit "Je vous écoute". Et à part "Bonjour" dans la salle d'attente c'est la première fois qu'elle parle. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais ça me détend énormément ces silences. Ensuite, je parle, je parle, je parle. Elle prend quelques notes, mais peu, elle parle je dirais 20% du temps et moi 80%, ce qui me convient bien. Elle reste très neutre, sans pour autant ne rien laissé passer, c'est difficile à expliquer. Je l'ai vue en colère une fois quand j'expliquais que j'avais subi 2jours auparavant une maltraitance médicale de la part du remplaçant de ma généraliste, elle n'a pas 0 émotions, elle souris, fronce, mais surtout elle accueille toutes mes émotions, tous mes ressentis. Dans son cabinet, je sais que je peux laisser absolument tout passer, elle va les accueillir. C'est très libérateur. Quand on a fini, elle me dit "On termine là dessus ?". Une fois ou deux, j'ai dis non, et elle ne m'a jamais fait sentir que je devais partir. Après, on traverse la pièce pour aller au bureau, passer ma carte vitale (depuis quelques mois, on small talk, mais c'est rare, souvent c'est en silence), elle me dit "Même jour, même heure, la semaine prochaine ?" (en 4ans, je n'ai jamais dis non). On se lève, elle m'ouvre, et me dis "A la semaine prochaine", elle ne me souhaite pas une bonne journée, y'a pas d'injonction à aller bien, juste un accueil totalement de moi.
Je ne sais pas combien de temps j'irai la voir toutes les semaines, mais je n'envisage pas une vie sans y aller au moins mensuellement, tellement ce temps d'écoute est vital pour moi.
Je ne peux que encourager toutes celles qui me liront à parler à leur généraliste, leur pharmacienne ou appeler un CMP pour recevoir cette aide, cette écoute qu'on mérite toutes, et de ne pas hésiter à partir si cela ne convient pas. Trouver le bon psy est très très très personnel, pas rationnel, et c'est normal.
Je vous envoie un énorme câlin virtuel.
Charlene
Merci beaucoup pour votre témoignage et ces explications Charlene ! ❤️🙏
Bonjour Louise,
Merci de nous donner encore une fois la possibilité de nous exprimer. Moi qui aime écrire mais me dit que ce que j'ai à dire n'est peut être pas intéressant, je me surprends à saisir les opportunités que tu nous offres.
On peut dire qu'en termes de thérapie, j'ai un petit bagage !
Comme toi, j'en ai vu une étant enfant car j'étais visiblement très angoissée et le seul souvenir que je garde des séances était la "solution" donnée : mâchouiller des barons de réglisse. Rétrospectivement, je me demande si une oreille attentive ne cherchant pas justement à trouver une solution n'aurait pas été plus efficace...
Finalement, j'ai recommencé un suivi avec une psychiatre aux alentours de 16 ans car j'ai commencé à souffrir de troubles du comportement alimentaire. Très vite, je me suis retrouvée sous traitement et à ce moment là, j'ai eu la sensation d'aller aux séances pour rassurer ma famille : pour preuve, je n'ai aucun souvenir non plus de nos conversations mais une vague image du cabinet et de la salle d'attente ou je me suis souvent sentie mal à l'aise.
Ma maladie n'a clairement pas été traitée comme il fallait et j'ai trainé ce fardeau pendant encore 6 ans.
S'en sont suivies de périodes entrecoupées de suivi et d'errance psychologique... Des rencontres avec des psychiatres parisiens qui demandaient des sommes astronomiques et dont les cabinets d'un luxe ostentatoire me faisaient douter de leur honnêteté. Jusqu'à mon hospitalisation à Marseille. Pour la première fois, j'ai ressenti que la demande venait de moi (j'avais alors 23/24 ans) et ça a fait toute la différence !
Certes, la prise en charge était globale et le fait d'avoir été coupée de mon environnement habituel a contribué à ma guérison mais d'autres filles hospitalisées avec moi (bien souvent jeunes) passaient leur temps à entrer et sortir de l'hôpital car elles y étaient avant tout pour leurs proches.
Ma psychiatre d'alors était une personne plutôt dure mais c'est justement en me remuant, et grâce à un soutien médicamenteux adapté, qu'elle m'a permis de vraiment avancer je pense.
Je l'ai vue en tous pendant 1 an et demi dont une partie après ma sortie de l'hôpital et ça a été vraiment rassurant pour moi d'être accompagnée. J'étais alors à Marseille et lorsque je suis arrivée à Paris, elle m'a orientée vers une collègue spécialiste des TCA qui m'a elle même orientée vers un psychologue.
Pour la première fois, je voyais un homme et qui n'était pas médecin. Son accompagnement ne reposait donc que sur sa capacité d'écoute et ça m'a fait le plus grand bien. Peu à peu, je me suis sentie moins "malade" et je dois admettre que ça a été un soulagement.
Puis il a déménagé et j'ai arrêté le suivi pendant un temps. J'ai vu une sophrologue pour avoir une mise en oeuvre plus pratique. Et puis plus rien pendant quelques années. Même si mes proches, comme c'est bien souvent le cas lorsque l'on a souffert de TCA, me surveillaient comme de l'huile sur le feu, n'hésitant parfois pas à me suggérer lourdement de "revoir quelqu'un". Je sais que ça partait d'une bonne intention mais je me demande s'ils comprendront un jour qu'un suivi n'a vraiment de sens que si il est à l'initiative du patient, surtout s'agissant de ces troubles qui ont beaucoup à voir avec l'autonomie. Mais je l'admets, quand un proche prend ou perd beaucoup de poids, on est tenté de dépasser certaines limites...
Puis, quelques mois avant le Covid, j'ai commencé à faire des cauchemars liés à mon travail et j'ai tenté la psychanalyse. Il y avait l'idée alors d'aller mieux mais aussi, pour la première fois, celle de simplement mieux me connaître. De prendre conscience de qui j'étais vraiment au fond. Cette thérapeute était formidable et je me suis beaucoup affirmée grâce à elle. J'ai réussi à soigner les vieilles blessures d'enfant qui avaient été un peu reléguées au second plan à vause de la maladie, même si elles en étaient en partie à l'origine. A ce moment-là, nous avons aussi fait quelques séances de thérapie familiale avec ma soeur et mes parents et ça a été une expérience très riche. J'ai réalisé que malgré le fait que j'étais celle qui avait vu le plus de psys, donc considérée bien souvent comme la "malade", j'étais peut être la plus armée face à la vie. Et je me suis sentie très forte. Mes proches ont quant à eux pû révéler leurs fragilités pour la première fois et je pense que ça les a soulagés.
Quelques mois avant de quitter Paris, j'ai pris la décision d'arrêter de voir ma psy. J'avais le sentiment d'avoir déterré assez de fantômes mais aussi, j'ai fait le deuil d'être "normale". J'ai compris qu'une partie de moi s'attachait encore au suivi psy dans l'idée de toujours progresser, d'être un peu la meilleure version de moi-même, de régler tous mes soucis. Sans doute aussi que je suis un peu trop tombée dans ce qui peut être le piège du développement personnel...
Aujourd'hui, j'ai besoin de voir de quoi je suis capable seule et de m'accepter, tout simplement. D'accepter l'idée que vivre c'est être sans cesse traversée d'émotions qui peuvent être parfois terrifiantes ou désagréables mais que c'est ainsi que sont les choses. Pour extérioriser, j'écris tous les matins quelques pages de ce qui me passe par la tête, et souvent, ça me fait du bien.
Pour conclure ce pavé, je dirais que lorsque l'on sent que c'est le moment juste, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner. On vit dans un monde complexe et oui, parfois parler avec nos proches ne suffit pas.
Une oreille objective et attentive est le plus beau cadeau que l'on puisse se faire lorsque l'on se sent seul ou mal. Mais attention à s'écouter aussi : si l'on ne se sent pas bien avec un praticien, il ne faut pas s'acharner !
Un grand merci pour ton témoignage Hortense ! ❤️🙏
PS : Je me reconnais beaucoup dans le paragraphe sur le "deuil de la normalité" et le fait que "vivre c'est être sans cesse traversée d'émotions qui peuvent être parfois terrifiantes ou désagréables". Merci ! 😘 (et je ne me remet pas des barons de réglisse 🤪)
Hello Louise,
Déjà merci beaucoup d'aborder ce sujet qui, comme tu dis, n'est généralement pas abordé en profondeur, on en reste la plupart du temps au fameux "oui, je vais voir une psy, ça m'aide à prendre du recul sur les choses difficiles qui se passent dans ma vie". Et, soit dit en passant, c'est toujours aussi bien écrit ;)
Bref pour en venir à ta question, depuis petite j'avais envie d'aller voir une psy. Je réclamais presque à mes parents sans trop savoir pour quelles raisons, peut-être voulais-je faire comme mon grand frère. Et puis ado, pour les questions existentielles que l'on se pose, et quelques problèmes de confiance en soi. Ce à quoi mes parents ont toujours répondu "Jeanne, c'est non, tu n'en a pas besoin, tu vas très bien et tu n'as pas de problèmes graves dans ta vie !" On n'épiloguera pas sur cette finesse parentale. J'ai donc toujours eu du mal à sauter le pas, à me dire que j'avais des problèmes "suffisamment graves" pour aller consulter. Et à la fois j'avais une vraie admiration et fascination pour ce métier.
Et puis, à 25 ans, j'ai eu des doutes sérieux quant à mon couple, une remise en question sur mon emploi, et j'en ai parlé à une amie qui m'a donné le nom d'une psy qui suivait une de ses amies. Il m'a fallu quelques temps pour assumer que tout souci, toute question, si elle créé en nous des émotions très violentes et nous font souffrir sur du court-moyen-long terme sans améliorations est légitime d'aller chez un psy. Et oui, même une histoire d'amour !
Je me souviendrais toujours de mon premier rendez-vous chez la psy. C'était un vendredi début septembre 2021. J'étais depuis deux semaines au bord des larmes en permanence, prise dans une tempête émotionnelle quant à mon couple que je n'arrivais plus à contrôler. J'étais en larmes dans le métro sur le trajet. J'ai réussi à les sécher juste avant que celle qui allait être ma psy pendant huit mois n'ouvre sa porte. Et puis à peine assise sur le confortable fauteuil, son regard très doux posé sur moi et sa question "Que vous arrive-t-il?", j'ai éclaté en sanglots, qui ne se sont pas taris avant la fin du rdv. Ca m'a rassuré qu'elle me dise "Ne vous inquiétez pas, c'est souvent comme ça les premières fois, c'est dur de garder ça pour vous, allez-y."
C'en sont suivies des séances toutes les 3 semaines - 1 mois. Autant j'aimais bien nos entrevues et elle m'a fait me poser des questions très intéressantes qui m'ont permises d'avancer, je n'étais pas très convaincue du process, sans pour autant arrêter d'aller la voir. Et en parallèle, ma tante m'a parlé d'une psycho-énergeticienne incroyable qu'elle connaissait. J'ai donc pris rendez-vous avec cette thérapeute, et dès le premier rdv j'ai senti que j'étais au bon endroit. La petite allée qui mène à sa maison, l'odeur des fleurs, les huiles essentielles dans lesquelles baigne son cabinet et surtout sa présence, sa douceur qui m'ont tout de suite fait me sentir dans un cocon protecteur.
Psycho-énergeticienne, c'est donc bien de la psychologie, mais alliée à de la kinésiologie, au principe de mémoire cellulaire, un peu de sophrologie aussi. J'ai envie de dire que c'est un peu "ésotérique" tout en étant si ancré dans le réel. C'est un univers qui me parle donc ça m'a tout de suite emporté. A chaque fois que je sortais d'un de ces rendez-vous, j'étais heureuse, je me sentais sur un petit nuage, véritablement. Qu'importe les 3h de trajet aller-retour que ça représentait, j'attendais avec impatience chacun de nos rdv toutes les 3 semaines. Contrairement à ma psy dans Paris, je ressortais avec de vraies clefs de réflexions, des prises de conscience qui m'ont fait avancer à vitesse grand V. J'ai pu ressortir des vieux schémas, des vieux traumas, avec elle je sentais que je pouvais tout dire, je ne sentais aucun jugement de sa part, vraiment aucun. Alors qu'avec ma psy il m'est arrivé de lui cacher des choses. Bref, cette psychoénergeticienne est je pense, celle qui m'a vraiment aidé à sortir de cette tornade dans laquelle j'ai été, bien que ce n'était pas facile. Quand elle a estimé - et moi aussi - que le travail était terminé, pour cette fois-ci, nous avons décidé d'arrêter. Mais elle m'a assuré que si un jour j'avais besoin d'elle, même à distance, je ne devais pas hésiter à la recontacter. Ce que je n'hésiterais pas une seule seconde si j'en ressens un jour le besoin, tant je l'ai trouvé exceptionnelle.
Certains de mes amis trouvaient l'aspect ésotérique un peu étrange, mais dans l'ensemble tout le monde était curieux, et au fond, je m'en fichais de leur avis. L'important était que moi, ça me fasse du bien.
Pourquoi ai-je continué à voir l'autre psy en même temps ? Peut-être parce que je n'osais pas lui dire que je ne voulais plus la voir, j'avais un peu honte, regard des autres, pas envie de dire non, etc... En plus, je l'aimais bien quand même. Et disons-le, ma mutuelle prenait en charge les frais donc je n'avais pas le côté financier sur la balance !
Bref, aujourd'hui, grâce à ces deux personnes, je me sens plus armée pour traverser les épreuves qui traversent toute existence et je suis très reconnaissante à ce beau métier qui existe, sous pleins de formes différentes.
Donc à ceux qui hésitent à se lancer : il n'y a pas de problème ou questionnement ou situation "pas assez" ou "trop" pour aller voir un psy. Si vous en ressentez le besoin, foncez, c'est votre vie :) Et il faut aussi accepter de ne pas trouver le bon thérapeute du premier coup et ne pas hésiter, comme malheureusement je l'ai fait, à changer si le feeling ne passe pas ou que vous ne vous sentez pas pleinement en confiance. Une amie qui voit depuis très longtemps un psychiatre m'a donné ce conseil : si au bout de 2-3 séances ça matche toujours pas, change sans regarder en arrière; une séance, c'est trop peu.
Un grand, grand merci pour ton témoignage Jeanne ! ❤️🥰
(Toujours un vrai plaisir de te lire !!)
Merci Louise! Simplement merci parce ce que lire ce « post » m’a fait beaucoup de bien!
Oh merci beaucoup Sophie !
Ce petit message me fait très très plaisir ! 🥰
Bonjour Louise,
J'ai toujours beaucoup de plaisir à lire tes newsletters, et celle-ci m'a particulièrement touchée et m'a, je pense, beaucoup apporté. Donc déjà : merci ! (pour celle-ci et les autres 🙂)
Je ne suis pas très à l'aise avec le fait d'écrire, mais j'ai eu envie de partager mon témoignage suite à cette newsletter-ci. Sans doute parce que mon expérience avec les psy c'est plutôt "c'est compliqué", que peut-être je ne suis pas la seule à avoir le sentiment de galérer à prendre soin de ma santé mentale, et que ça pourrait résonner chez certains ou certaines.
De mon côté, j'ai vu ma première psy(chologue) vers 27 ans - j'en ai 32 aujourd'hui - parce que ça commençait à être difficile au boulot, avec un épuisement professionnel qui s'installait doucement mais sûrement. Elle m'avait été conseillée par ma médecin généraliste, qui avait été super bienveillante et qui m'avait prise très au sérieux et vraiment écoutée quand j'avais amené le sujet d'une petite voix "et sinon le moral ça va pas trop en ce moment, et je me demandais si vous aviez des contacts de psychologues à me conseiller ?" (après avoir bien sûr parlé de 2-3 autres sujets dont je me fichais un peu, de type renouvellement d'ordonnance ou certificat médical pas forcément nécessaire). Elle m'en avait conseillé plusieurs, des hommes des femmes, à côté ou un peu plus loin, et avec différentes approches. Et elle avait dit plusieurs fois "celle-ci est loin mais vraiment très bien", donc j'ai pris rendez-vous avec "celle-ci" : une femme, la quarantaine, avec une approche TCC (thérapie comportementale et cognitive).
Je me souviens d'un cabinet lumineux et sobre, de fauteuils mais pas de canapé (j'étais rassurée, le canapé ça me faisait un peu peur), et d'avoir eu un bon feeling rapidement : elle était méthodique, prenait beaucoup de notes, était bienveillante sans jamais l'être trop (à mon goût bien sûr). Elle m'a beaucoup guidée pendant les premières séances pour parler de ma famille, mes proches, mon "contexte", puis elle proposait systématiquement des sujets de séances ensuite - et elle s'en rappelait d'une séance sur l'autre. Progressivement elle m'a proposé des outils avec lesquels je pouvais travailler entre les séances (en introspection plutôt), puis des exercices à faire un peu plus "dans la vraie vie". Et c'est à partir de là, au bout de 4 mois environ, que j'ai commencé à décrocher ou à me sentir un peu plus en déconnexion. Avec du recul, je pense que les exercices c'était un peu trop difficile pour moi, que je ne me sentais plus assez en sécurité (alors qu'il n'y avait aucune obligation) et ... je n'ai pas réussi à lui en parler. Donc j'ai bien intériorisé tout ça pour finalement décider d'arrêter et je lui ai annoncé lors de ma dernière séance. Elle a été décontenancée et assez froide, ce qui m'a confortée dans ma décision à ce moment-là.
Je me souviens que ça m'a fait du bien d'arrêter. Je n'avais plus besoin d'inventer des histoires au bureau pour expliquer pourquoi je ne déjeunais pas avec mon équipe le midi des séances, de faire 1h15/1h30 de transport aller-retour pour y aller, ... ni de payer 90€ par séance (d'une heure) tous les quinze jours. Parce que oui, tant que ça me faisait du bien ça me convenait de payer ce prix-là, mais dès que j'ai commencé à douter c'était plus la même histoire.
Depuis j'ai répété les mêmes schémas avec deux autres psy : j'ai soufflé pendant quelques temps et profité de la légèreté de ne plus être constamment dans l'analyse, puis progressivement j'ai senti que j'avais besoin d'accompagnement, puis j'ai cherché des contacts tant bien que mal auprès de d'amis ou de mes médecins.
La 2e psy avait une approche psychanalytique, et avait tendance à me "secouer" ou me "piquer" régulièrement, ce qui me faisait plus de mal que de bien (c'est très personnel et bien sûr je comprends que ça puisse être super bénéfique selon les patients). Elle parlait beaucoup, me donnait son avis, et me parlait de ses autres patients aussi - ce que j'ai fini par trouver franchement lourd. Au bout de 4 mois, j'ai essayé de lui dire que je voulais arrêter plusieurs fois sans réussir, donc j'ai fini par lui dire par téléphone, sans y retourner ensuite. J'ai un peu culpabilisé (on m'avait dit que "ça ne se faisait pas trop"), et puis ma psy suivante m'a dit que je pouvais arrêter quand je voulais, revenir quand je voulais, que c'était moi qui décidais (j'aime bien).
En ce moment je vois donc cette 3e psy, qui est plutôt dans une approche TCC, mais moins orientée outils/exercices que la première. Je dirais que c'est plus une approche de soutien psychologique. Je suis allée la voir une fois toutes les 2 semaines au début, puis toutes les semaines pendant un moment, puis en ce moment c'est très variable avec de 2 à 4-5 semaines entre les séances. Je prends rdv quand je veux sur Doctolib et elle n'est pas loin de chez moi, donc c'est plutôt "pratique" et "facile". Je l'ai vue plus longtemps que les autres (plus d'un an déjà), mais voilà : je trouve de plus en plus que les séances manquent de profondeur, que je lui "raconte" surtout ce qui s'est passé dans ma vie depuis la séance précédente. Je sens que je n'avance pas beaucoup, que je n'arrive (toujours) pas à aborder certains sujets, et depuis peu je me surprends à la trouver un peu moins neutre ou à me donner son avis sur certaines situations - ce qui parfois me fait me sentir assez mal d'ailleurs. Tout ça est très subjectif bien sûr. Et peut-être que ça fait trop longtemps que je la vois.
Aujourd'hui, globalement, je n'ai pas le sentiment d'avoir vraiment avancé depuis 4-5 ans, et je me questionne beaucoup : est-ce qu'un psychologue c'est le bon type de praticien pour moi ? Est-ce que je pourrais essayer d'aller voir un psychiatre ? Ou bien tester une approche plutôt énergétique ou de sophrologie, pour être un peu moins "dans la tête" et plus "dans le corps" ?
J'ai aussi peut-être tendance à idéaliser l'accompagnement psy (coucou "En thérapie" 💛), ou à être encore, comme tu le mentionnes si justement Louise, dans l'attente d'un "diagnostic" plutôt que dans la vraie volonté d'aller mieux.
Enfin bref, en résumé j'aimerais pouvoir dire dans quelques temps "j'ai été accompagnée par ce praticien et ça m'a fait beaucoup de bien", mais pour l'instant je tâtonne encore pas mal 🙃.
Et si c'est le cas pour certains ou certaines d'entre-vous aussi, je vous envoie plein de courage !
Charlotte
Un grand grand merci pour ton témoignage Charlotte ! J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire, tu exprimes avec beaucoup de finesse et de justesse la complexité de tout ça !! Pareil que toi, même si j'ai bien aimé ma psy je me suis demandé si on avançait assez, si une approche ne m'apporterait pas plus... Mais je me demande si comme toi, je ne fantasmais pas un peu les effets potentiels de la thérapie 😅 Bref, encore merci pour ton retour ! ☺️
Bonjour Louise,
J’ai pour ma part toujours été attirée par le fait de voir un psy, car j’ai souvent des moments d’introspection, d’analyse de ce qu’il se passe dans ma vie, ce que ça provoque en moi, etc.
J’ai consulté deux psys vers mes 23 ans mais l’alchimie n’a jamais été de mise. Je considère donc que j’ai sauté le pas (dans le sens où j’ai consulté avec régularité une même psy) assez tard puisque je ne suis allée voir une psy régulièrement qu’à ce même âge, mais un peu plus tard dans l’année, alors que je traversais comme toi une grosse période d’anxiété et d’incertitude quant à mon avenir.
C’était ce moment charnière où les études touchent à leur fin, où il est temps de décider de ce que l’on va faire de sa vie, et j’étais loin d’avoir la réponse. Je me cherchais beaucoup, j’avais peur de faire les mauvais choix et j’avais clairement un déficit de confiance en moi assorti (logique) d’une mauvaise estime de moi.
C’est dans ce moment de tourmente que je me suis décidée à consulter, suivant la recommandation d’une amie elle-même psy. J’oubliais, d’autres points n’aidaient pas à me décider : alors étudiante, financer les séances était compliqué pour moi, mais ma mère m’a aidée. En revanche, inutile d’en parler à mon père qui ne comprenait pas ce besoin d’aller voir un psy, de même que de ce côté de ma famille, qui pensait qu’il suffisait que je leur parle à eux.
Bref, je suis donc allée voir la psy dans son beau cabinet du 17e. J’étais légèrement mal à l’aise la première fois (d’ailleurs à chaque début de séance, bien que cela se soit atténué à mesure que les séances s’accumulaient). Je ne savais pas quoi dire, par où commencer ou si ce que j’allais raconter était digne d’intérêt (raisonnement idiot chez un psy).
Finalement, j’ai commencé à dessiner le paysage de ma famille, de la toile des relations qui peuplaient ma vie et des événements notables. Cela a pris une ou deux séances pour que ma psy ait un aperçu complet du décor et des personnages.
Parfois relancée par ses interventions, j’ai ainsi pu me livrer sur mon vécu et mon ressenti. Il y avait beaucoup à dire : je venais de connaître deux décès de proches (c’était la première fois que j’étais confrontée à la mort d’aussi près), j’avais connu plusieurs années de troubles alimentaires et au-delà de ça, certaines de mes fondations, notamment liées à ma famille, méritaient d’être analysées.
J’ai commencé à consulter avant l’été, puis a eu lieu la pause estivale, et les séances ont repris à la rentrée, mais j’ai rapidement cessé d’aller voir la psy car je me sentais mieux, moins fragile émotionnellement. J’avais retrouvé un équilibre.
J’y retournerais quelques mois plus tard pour une poignée de séances, car je traverserais à nouveau une période d’angoisses et de doutes.
Je ne pense pas avoir suivi assez de séances pour pouvoir faire un réel travail sur moi (sur ma confiance en moi notamment), la preuve : aujourd’hui encore, certaines situations me mettent face à elle. Je n’ai pas non plus pu comprendre tout ce qui mériterait de l’être. J’attends d’atteindre un certain confort financier pour m’autoriser à retourner consulter mais n’en ressens pas non plus l’urgence (elle se manifeste quand je vais moins bien et que je sens que je suis dépassée, à essayer de gérer ça seule).
De mon point de vue, on gagnerait tous à aller voir un psy, qu’on aille bien ou mal, ne serait-ce que pour comprendre des choses sur nous-mêmes et donc mieux nous connaître. Pour avoir une relation apaisée à soi comme aux autres, en fait.
Voilà pour ce qui est de mon témoignage !
Je te souhaite une bonne journée et au plaisir de te lire prochainement,
Mathilde
Un grand merci pour ton témoignage Mathilde ! ❤️🥲
Avec plaisir 😌
Merci de parler de ce sujet ! Personnellement j’ai hâte de rentrer à Paris pour voir ma thérapeute, des retours font parties de mon travail d’introspection ce qui est précieux !
Bonjour Louise,
J'arrive ici par ta première newsletter de 2024. C'est marrant parce qu'il y a une autre phrase dans la nouvelle de Camus, l'Été, que j'aime particulièrement et qui reflète tout ce que je ressens depuis longtemps (je suis en thérapie depuis 3 ans maintenant et je n'ai pas l'habitude de l'exposer mais j'en ressens le besoin) : "j'ai toujours eu l'impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d'un bonheur royal". Et ça fait 3 ans que j'essaie de calmer les vagues qui viennent se briser violemment sur mon esprit. Des fois, ça passe, des fois ça revient, moins fort petit à petit.
Merci pour cette newsletter,
Fabien